Tops albums 2024 par Maudits, NLC & Wolf City et Upright Forms
Chaque année (ou presque), après les tops albums de la rédaction et ceux détaillés des rédacteurs, nous donnons la parole à des artistes dont les albums ont été plébiscités pour qu’ils évoquent à leur tour leurs disques de l’année.
Place aux tops de Maudits qui vient de sortir probablement son meilleur album, le remarquable Précipice qui se démarque allègrement du tout-venant du post-metal en s’affranchissant des bonnes vieilles recettes qu’on ne connait que trop bien, NLC & Wolf City dont la collaboration a donné lieu au fascinant et captivant Turning Shadow Into Transcient Beauty et d’Upright Forms, le nouveau trio mené par Nick Sakes (Dazzling Killmen, Colossamite, Sicbay), auteur du très addictif Blurred Wires, entre salves punk et mélodies indie rock de haut vol.
Le top de Maudits (Olivier Dubuc, guitariste)
Beth Gibbons – Lives Outgrown
Énorme fan de cette artiste que ce soit avec Portishead ou en solo. Elle sort peu de choses mais à chaque fois c’est magnifique. Lives Outgrown ne fait pas exception à la règle avec une approche beaucoup plus acoustique, organique et des arrangements sublimes. Beau à pleurer.
Mono – Oath
Pour moi cet album est un résumé parfait de cette légende du Post rock. Ce sont quasiment toujours les mêmes ficelles avec des crescendos assez « prévisibles », des arrangements un peu naïfs à la limite du too much mais ils arrivent toujours à me toucher en plein cœur tellement la sincérité transpire. Magnifique album de bout en bout.
Dool – The Shape of Fluidity
Ma grosse révélation live de l’année. Je connaissais les albums précédents que j’appréciais bien mais sans plus. Après les avoir vus cet été pour la première fois en concert, j’ai pris une claque intersidérale. Le charisme de Raven et la puissance dégagée en live est impressionnante. Ce sont les Led Zeppelin contemporains et franchement je n’exagère pas. J’ai redécouvert leurs albums après coup et The Shape of Fluidity est pour moi le mieux arrangé et composé de tous. Du stoner/hard rock mélancolique entraînant, diablement efficace et on ne s’ennuie pas une seconde !
Borknagar – Fall
Étant un gros fan de leur second album, The Olden Domain, j’ai continué de suivre le groupe depuis mais sans jamais vraiment retrouver la magie de ce dernier. Très bien fait et trop lisse depuis à mon sens. Et dans ce contexte de black symphonique plus “propre”, je trouve Fall excellent du premier au dernier morceau, retrouvant la touche viking mélancolique que j’aimais tant chez eux.
Vesperine – Perpétuel
La grosse claque post/hardcore metal de l’année. L’approche est très originale dans le style (à la Breach époque Kollapse) avec une voix claire très présente et de très belles paroles écrites en français. Un de ces nombreux groupes français (au même titre qu’un Erlen Meyer, Ahasver, ou encore Eryn non Dae) qui tient la draguée haute à n’importe quel autre beaucoup plus connu dans le genre, mais malheureusement trop dans l’ombre car livré à lui-même et obligé de se démerder seul pour avancer. La proposition artistique est pour moi nettement supérieure à par exemple un Cult Of Luna actuel (ou autre groupe adulé incapable de se remettre en question musicalement et devenu chiant comme la pluie). Avec Perpétuel, Vesperine délivre un Art vraiment intense qui sort des tripes.
Selbst – Despondency Chord Progressions
Grosse découverte que ce one-man band chilien déniché par l’excellent label Debemur Morti ! Un black metal, avec des touches progressives, superbement composé qu’on pourrait assimiler à une sorte de Deathspell Omega moins dissonant et plus mélodique. Mon album black de l’année !
Oranssi Pazuzu – Muuntautuja
On a l’impression avec cet album d’être aspiré dans un trou noir. Un son assez inclassable qui emprunte autant au black metal qu’au rock psychédélique, la musique répétitive et l’électro noise obscure. Muuntautuja est encore moins accessible que les albums précédents, ce qui rend la démarche encore plus admirable. De l’art total et sans compromis !
Kerry King – From Hell I Rise
Certainement le meilleur Slayer depuis Gods Hate Us All, et ce malgré l’immonde pochette certainement réalisée par une IA ! Pour moi ,le père Kerry n’avait pas été aussi inspiré depuis longtemps, et l’album ne cherche pas à faire autre chose que du bon Slayer efficace, et j’y reviens très souvent ! Mention spéciale au chanteur Mark Osegueda qui fait une superbe prestation avec un grain un peu punk, beaucoup plus agressif que dans son groupe principal (Death Angel), et qui colle parfaitement au style !
Max Richter – In A Landscape
L’une des figures du « classique/electro contemporain ». Pour moi, un parfait résumé de tout son savoir-faire avec des cordes belles à pleurer, des passages ambient/electro finement ciselés, et une simplicité très touchante dans l’écriture. Pas étonnant que le cinéma pense souvent à lui pour des bandes originales. Le compagnon parfait pour les moments introspectifs.
Witchorious – Witchorious
Découvert lors d’un concert avec Maudits au festival Grand Paris Sludge. Ils jouaient juste avant nous sur la même scène et j’ai pris une belle tarte. Un excellent groupe français qui donne cette fois-ci dans le doom metal plus traditionnel avec un beau duo chant masculin/féminin ! Une production énorme et des riffs qui tuent pour 56 minutes d’un metal occulte de grande classe. (NdR : les deux groupes se produiront d’ailleurs avec Dragunov le 1er mars prochain au Cirque Electrique, à Paris)
Le top de NLC
1/ Catherine Graindorge – Songs for the Dead
2/ Einstürzende Neubaten – Rampen (Apm)
3/ Christophe Petchanatz – Le thème sombre
4/ Elecampane – 2
5/ Sqürl – Music for Man Ray
Le top de Wolf City
Central Organ for the Interests of All Dissidents – Opium
Un album concept de hip-hop uchronique concocté par Black Saturn et Trackscan. Un style minimaliste au barycentre d’un triangle Kingston, Shanghai, Washington DC. (Ma chronique sur IRM)
Smote – A Grand Stream
Du folk doom assez atmosphérique dans la lignée de ce que pourrait proposer OM.
pôt-pot – GOING INSANE
Un EP sans gras entre Velvet des débuts et shoegaze rêveur.
Mohamed Abozekry – Roh el Fouad
Abozekry, joueur d’oud, se met au chant sur des instrus partiellement improvisées, entre jazz incandescent et musique traditionnelle égyptienne.
Sala Bestia – Plenty of Nothing (chronique)
Inutile de vous les présenter, je les ai vus dans votre top de l’année. Je pense même les avoir découverts chez Exit Musik.
Les Mercuriales – Les choses m’échappent
Il faut dépasser le chant un tantinet maniéré mais très expressif pour entrer pleinement dans ces compos mélodiques et échevelées.
Nebula / Black Rainbows – In Search of the Cosmic Tale: Crossing The Galactic Portal
Du stoner un peu académique mais avec ce qu’il faut de bons riffs et des solos pyrotechniques.
Le Laboratoire des Vents Solaires – LAIKA – un poème musical
Un album concept de pop psychédélique lo-fi mâtinée de funk avec du spoken word. (Ma chronique sur IRM ici)
Fake Fruit – Mucho Mistruit
Du rock foutraque un peu punk tirant vers le lo-fi dans la veine de Parquet Courts (mais en plus bordélique).
CERNICHOV – We Are All Deaf
Un excellent album d’ambient bien sombre et prenant.
Eddie Dark – DISKO-TERRORISTA
De l’electro dark gothic pop en provenance de Grèce. Gros flash, mais découvert très récemment donc devant encore passer l’épreuve du temps.
Le top d’Upright Forms (par Nick Sakes, guitariste-chanteur)
(Sans ordre particulier à part peut-être pour les trois premiers…)
The Jesus Lizard – Rack (notre chronique)
Oranssi Pazuzu – Muuntautuja
Psychic Graveyard – Wilting
Oneida – Expensive Air
Guided By Voices – Strut Of Kings
Couch Slut – You Could Do It Tonight
Patois Counselors – Limited Sphere
Murf – Already Dead
Buñuel – Mansuetude (chronique)
Thurston Moore – Flow Critical Lucidity (chronique, interview)