Dans le bac d’occaz #10 : The Jesus And Mary Chain, Fugazi, Cobra Verde
Chaque mois BCG plonge pour vous dans le bac d’occaz en écoutant des albums indispensables selon un journaliste musical, un oncle cool ou encore un ami mélomane. 30 ans (de 1977 à 2006), 30 disques. Chaque mois 3 albums de cette liste, écoutés au moins une fois par semaine. Les albums sont regroupés par le dernier nombre de leur année de sortie (1986-1996-2006, 1977-1987-1997, 1978-1988-1998, et ainsi de suite).
Dans le bac d’occaz #10 : les années en 5
1985 : The Jesus And Mary Chain – Psychocandy
Pour ma dernière de l’année (ou la première, vu que ce sera publié en janvier) il fallait bien que je me frotte encore à un monument de la musique indé qui m’évoque surtout son ancrage dans les années 80 et donc me laissait sceptique. Pour tout indie rocker qui se respecte, Jesus And Mary Chain en tant que précurseurs du rock pop à guitares bien noisy et citation récurrente comme inspiration du mouvement shoegaze (même si pour ma part il faut plutôt aller chercher du côté de “Tarpit” de Dinosaur Jr) fait figure d’icône intouchable, les frères Reid étant considérés comme des génies absolus.
Bon, je ne vais pas vous dire que j’ai eu une révélation à l’écoute de ce Psychocandy, mais je suis bien forcé de reconnaitre que c’est un bon album. Il y a une écriture pop de qualité, et le mélange avec les guitares électriques dissonnantes rend le tout très intéressant et, surtout, audible pour un réfractaire aux 80s amateur de guitares noisy. Je dois donc dire que cette épreuve s’étant révélée moins difficile que prévu, les frères Reid s’en sortent avec les honneurs. En défaveur de leur disque, néanmoins, je me dois de relever une production années 80 encore beaucoup trop marquée, notamment sur le chant qui donne parfois l’impression d’écouter du Etienne Daho noisy. Je laisse à d’autres le soin d’écouter leurs disques en boucle, mais sans regret d’avoir essayé.
1995 : Fugazi – Red Medicine
Je connaissais Fugazi de réputation, bien sûr, mais aussi par l’écoute pas particulièrement approfondie de leurs 2 premiers disques. Mes appréhensions, c’était de me retrouver sur un album un peu trop complexe, vu la tendance qu’ils pouvaient avoir à partir dans tous les sens, et finalement ça n’a pas été le cas. Red Medicine s’écoute très bien en entier, sans qu’on s’ennuie ou qu’on décroche particulièrement. Que dire de ce disque ? C’est du Fugazi : des bases de punk hardcore encore sensibles (“Do You Like Me”, “Back To Base”) qui basculent vite sur des structures plus alambiquées, avec une grosse basse (“Bed For The Scraping”), quelques moments calmes (“Forensic Scene”) qui peuvent vite basculer dans le bourrin (“Downed City”). Red Medicine en soi n’a rien d’exceptionnel, c’est un album de Fugazi assez classique, même s’ils maitrisent mieux leur sujet qu’à leurs débuts. Soit vous aimez le groupe et vous aimez l’album, soit vous n’aimez pas et vous n’aimerez pas, soit vous ne connaissez pas et dans ce cas c’est à vous de voir si vous être intéressés par la description que j’en ai fait.
Pour ma part, ça restera à petite dose.
2005 : Cobra Verde – Copycat Killers
Bon, j’écris ce texte juste après les fêtes, alors je vais faire vite. Je ne remercie pas Cobra Verde pour leur album de reprise qui n’est en fait qu’une invitation à la débauche. Que ces mecs reprennent les Stones (“Play With Fire”), Donna Summer (“I Feel Love”), The Troggs (“I Want You”), Mott The Hoople (“Rock’n Roll Queen”) ou cette fausse rebelle fm de Pink (“Get The Party Started”), ils le font de manière souvent inattendue et toujours réussie. Qui pensait voir un “Teenage Kicks” glam ? Un “So Long, Marianne” de Leonard Cohen en ballade rock ? Et bonne, de surcroit ? Suitant le bon glam et le bon punk, le bon rock’n roll en fait, ce disque pousse à se remuer les fesses et à faire la fête jusqu’au bout de la nuit. Quitte à se taper une gueule de bois carabinée… Merde, quelqu’un à remis leur version d'”Urban Guerilla” d’Hawkwind, je suis reparti pour danser 8 heures !
Bonne année quand même !
Bilan :
Après une année dans les bac d’occaz, voyons voir les occaz qui passent le bac :
– Half Japanese (cf bac d’occaz #3), les Violent Femmes (#8) et Spacemen 3 (#1) ont fait au moins un album qui déchire grave et que j’aurais dû découvrir plus tôt. Pourtant, ces trois albums sont sortis dans les années 80, ce qui les rend d’autant plus méritants. Félicitations du jury.
– Le post-punk/new-wave 80s, ce n’est vraiment pas mon truc, Joy Division (#4), Siouxsie (#7) ou même la trilogie berlinoise de Bowie (#3) ont été un calvaire pour mes oreilles et je suis bien content de ne plus jamais les réécouter. Par pur délit de sale goût, ce sera le zéro pointé.
– Le premier Stone Roses (#4), malgré son statut ultra-culte me semble être un simple album pop passable, ce qui en fait une pure fumisterie. Bande de tâcherons, un disque comme ça vous aurait valu à peine la moyenne dans un bon jour, mais vous connaissez la peine pour avoir essayé de tricher : recalés sans possibilité de repasser l’examen.
– The Cure (#2), ça passe en fait. Et Nine Inch Nails (#4) après deux albums pires, ça passe aussi. J’en suis le premier étonné. Au final, c’est juste, mais reçus quand même.
– Radio Birdman (#2), Gun Club (#6), Sleater-Kinney (#2), Cobra Verde ou Les Thugs (#8), c’est de la bonne. Je n’en ai jamais vraiment douté. Reçus avec les honneurs.
– PJ Harvey (#7) et Wilco (#7) devront repasser. Est-ce à cause de la fatigue du jury ou d’une prestation en-dessous de ce qu’on pouvait attendre de leur part ? A plus tard pour une séance de rattrapage.
– Les autres* passent, même si c’est parfois par pur parti pris du jury (oui, on parle de Veruca Salt, cf #9).
A l’année prochaine… Enfin, on reprend à la fin du mois, en fait !
BCG
*A savoir Eagles Of Death Metal, Girls Against Boys (#1), Neutral Milk Hotel (#3), Killing Joke, Ride, Unida (#5), Teenage Fanclub, Eels (#6), Melissa Auf Der Maur (#8), Minutemen et Modest Mouse (#9).