Dans le bac d’occaz #5 : Killing Joke, Ride, Unida

Publié par le 7 août 2016 dans Dans le bac d'occaz

Chaque mois BCG plonge pour vous dans le bac d’occaz en écoutant des albums indispensables selon un journaliste musical, un oncle cool ou encore un ami mélomane. 30 ans (de 1977 à 2006), 30 disques. Chaque mois 3 albums de cette liste, écoutés au moins une fois par semaine. Les albums sont regroupés par le dernier nombre de leur année de sortie (1986-1996-2006, 1977-1987-1997, 1978-1988-1998, et ainsi de suite).

Dans le bac d’occaz #5 : les années en 0

 bac occaz 5

Killing_Joke_album1980 : Killing Joke – Killing Joke

Bon, vous devez finir par le savoir si vous lisez régulièrement cette rubrique voire mes chroniques de disque, le post-punk ce n’est pas mon truc. Je me suis laissé aller à cet album-là sur la réputation de Killing Joke (une part adolescente de moi se fait toujours avoir quand un artiste est cité par Nirvana) et aussi pour ce que j’en connaissais. Et parce que dans les albums cultes des années 80, c’est difficile de slalomer sans se manger un ou deux (ou douze) disques de post-punk. Et si je m’étais un temps fermé au groupe après l’écoute de leur affreux tube new wave “Love Like Blood”, je m’étais ravisé après avoir eu vent du lien de parenté entre “Come As You Are” et “Eighties” (ou est-ce “Life Goes On” des Damned, ce point est encore en discussion) et j’avais même jeté une oreille à leur album de 2003 parce que Dave Grohl était derrière les fûts. Album bien trop indus pour moi, soit dit en passant. Tellement de références à Nirvana dans ces lignes, on dirait un article des Inrocks sur Et Mon Cul C’est Du Tofu ?… (private joke inside, comprenne qui pourra(ve)).
Je brode, je brode, mais parlons musique, je connaissais déjà le premier titre “Requiem” et “The Wait” de par les reprises des Foo Fighters et Metallica. Les deux sont de bons morceaux, avec une vraie préférence pour le premier, mais ma préférence reste à la version des Foo Fighters. “Wardance” est aussi un single, et ça s’entend. Je ne doute pas que le groupe devait proposer pour l’époque quelque chose de plus punk et noir que ses contemporains dans le même registre, ce qui explique sans doute son statut culte. Le problème, c’est qu’il est malgré tout complètement post punk au niveau du son et des compositions et, sans doute parce qu’il a été allègrement pillé au fil des années, sonne comme beaucoup de choses que j’ai déjà entendues et que je n’apprécie pas. L’album n’est vraiment pas mauvais, et même pas aussi désagréable que d’autres trucs du genre (comme Joy Division), mais n’a pour moi aucun intérêt. Suivant !

ride nowhere 1990 : Ride – Nowhere

Contrairement au post-punk dont je ne sauverais que quelques disques en étant très généreux (quelques Wipers et le premier Lords Of The New Church), il y a des styles que j’apprécie beaucoup plus mais que certains artistes ont tellement incarné à mon goût qu’ils ont en quelque sorte savonné la planche pour tous les autres. Dans ces styles, on trouve par exemple le Shoegaze qui revient à la mode ces dernières années, et le groupe qui fera toujours office de mètre-étalon quasiment indépassable, c’est My Bloody Valentine. Chaque fois que j’écoute un groupe qui contient cette étiquette, c’est à l’aune de Loveless et Isn’t Anything que je les juge, et autant dire que c’est extrêmement sévère.
Surtout que, derrière des intrus vraiment pas si mal, Ride a des relents de production 80s, décennie dont les groupes anglais comme Ride ont eu beaucoup de mal à se remettre, notamment au niveau des voix (reverb beaucoup trop présente !) qui leur fait évidemment beaucoup de tort à mes yeux, ou plutôt à mes oreilles.
Impossible d’être objectif, donc, impossible de vraiment rentrer dedans, et je pense que la musique Shoegaze ne fonctionne que quand elle est immersive, et donc impossible de qualifier ce disque autrement qu’en fond sonore, certes pas désagréable, mais là encore sans réel plaisir d’écoute ou réelle émotion, donc sans grand intérêt.
Je vois comme un schéma se dessiner…

unida coping2000 : Unida – Coping With The Urban Coyote
Pour entériner ce mois assez plat, je vous renvoie au premier paragraphe de l’album précédent. Je pense exactement la même chose du stoner ; une fois sorti de Kyuss, à quelques exceptions près, j’ai toujours l’impression d’écouter du sous Kyuss. Un peu comme Black Sabbath, ce qu’ils ont fait est très bon, mais à part quelques élus qui ont su faire aussi bien (comme Witch), tous ceux qui s’en revendiquent sont au mieux les mêmes en plus chiants, au pire insupportables. Même chose pour Kyuss, mais déjà que je ne voue pas à ce groupe un culte aussi grand que certains, vous comprendrez que j’ai peu d’intérêt pour le stoner en général. Évidemment, quand le groupe que j’écoute est celui du chanteur de Kyuss, John Garcia, le parallèle est encore plus grand et il m’est impossible de faire abstraction.
Malgré tout le respect que lui porte les fans de stoner, je n’ai vraiment pas été convaincu par ce disque d’Unida. Pourtant, tout y est : la voix, les riffs, les morceaux complexes, les musiciens bien en place, le soleil de plomb…tout pour satisfaire les amateurs du genre. Ça saute très vite aux oreilles, Coping With The Urban Coyote n’a rien à envier à un album de Kyuss. Sauf qu’en ce qui me concerne, je n’ai absolument pas besoin d’un autre album de Kyuss, je n’écoute déjà que Blues For The Red Sun et Welcome To Sky Valley, et pas si souvent que ça.
Vous pouvez écouter tous les morceaux que vous voulez, ils sont tous plutôt réussis dans leur genre et pas désagréables, mais c’est encore une fois un disque qui m’indiffère complètement.

(mais je préfère le morceau du même nom par Mudhoney)

BCG

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