Interview – Amyl And The Sniffers
Qu’y a-t-il de plus réjouissant dans la scène rock actuelle que le succès d’Amyl And The Sniffers ? Les exemples ne sont pas légion. Les Australiens, menés par la bondissante Amy Taylor, ont sorti un troisième album, Cartoon Darkness, indéniablement plus varié et accessible (qui a dit commercial ?), dont le carto(o)n ne faisait aucun doute. On le déplorerait si nous étions des pisse-froids, mais on préfère s’enthousiasmer pour l’ascension fulgurante de ce quatuor. Cartoon Darkness dégueule de tubes, constitue une réussite à tous niveaux, et tant mieux si la folle énergie des Sniffers contamine de nouveaux adeptes. On pensait Amy Taylor aussi volubile dans l’exercice de l’interview qu’excitée derrière un micro, ça n’a pas toujours été le cas, mais elle a pu compter sur un de ses fidèles Sniffers, le guitariste Declan Mehrtens, pour l’aider à nous répondre quand l’inspiration lui faisait défaut. Lors de cette petite demi-heure, nous aurons eu le temps de parler de gros rêves, d’ambition (mesurée), de dystopie, de musique country, de féminisme et de paire de seins que l’on ne saurait voir…
« Je déteste le terme punk, je déteste le terme rock. Je n’y souscris pas, particulièrement en ce qui concerne le punk : tout le monde en a sa propre définition. Chacun établit ses lois et si quelqu’un les enfreint, il est exclu. Or, ne pas respecter les règles constitue l’essence même du punk. »

Je ne dois pas être le premier à vous le faire remarquer, mais cet album est plus varié que ses prédécesseurs. Des morceaux comme « Big Dreams » ou « Bailing On Me » paraissent très lents pour vous. Vous ressentiez le besoin d’évoluer ? Vous vous êtes forcés à vous réinventer un peu ?
Declan Mehrtens (guitare) : Je ne dirais pas que nous nous sommes réinventés. Mais nous avons essayé d’élargir notre palette tout en restant nous-mêmes. On touche effectivement à de nombreux genres musicaux sur Cartoon Darkness. On a souvent manqué de temps et de place pour essayer tout ce qu’on voulait, tu trouves donc sur ce disque des choses qu’on voulait tenter par le passé mais que nous n’avons pu concrétiser que récemment parce que nous avons bénéficié de plus de temps cette fois.
Amy, tu es d’accord ?
Amy Taylor (chant) : Je suis d’accord.
Declan : Je crois que j’ai parfaitement répondu ! (Rires)
Je sais que vous aimez beaucoup « The Magnificent Seven » des Clash. Est-ce un groupe qui vous a inspirés en refusant d’être réduit à un simple groupe punk ?
Declan : Oui, j’adore cette chanson. J’aime aussi « Rock The Casbah », ce sont deux excellents morceaux pour se pavaner et se balader tranquille. Et je pense qu’il en est de même pour « Bailing On Me » qui partage beaucoup de similitudes avec « The Magnificent Seven », tout comme « You Should Not Be Doing That ».
Certains de vos fans se sont plaint dès la divulgation des singles : « Ce n’est plus punk, je n’aime pas cette nouvelle direction. » J’imagine que vous vous y attendiez. Mais craigniez-vous aussi un peu ce genre de réaction ?
Amy : Non, pas du tout ! Les groupes ne devraient jamais essayer de satisfaire leur public et toujours composer la musique qu’ils ont envie de jouer. Je suis très anti-genre. Je déteste le terme punk, je déteste le terme rock. Je n’y souscris pas, particulièrement en ce qui concerne le punk : tout le monde en a sa propre définition. Chacun établit ses lois et si quelqu’un les enfreint, il est exclu. Or, ne pas respecter les règles constitue l’essence même du punk. Nous n’en respectons aucune et avons toujours joué toutes sortes de musiques différentes. Je demanderais à ces personnes d’écouter nos deux premiers EP, car on y trouve plusieurs morceaux lents. Mais ils sont libres d’écouter ce qu’ils veulent…
J’ai le sentiment que tu chantes avec plus d’application que jamais, notamment sur les deux ballades, un registre nouveau pour toi. T’ont-elles demandé beaucoup de travail ?
Amy : Tout s’est fait assez naturellement. J’écris mes textes en réponse à ce que les gars apportent en répétition. Je chante alors ce qui me semble cohérent par rapport à la musique. Nous fonctionnons de façon très spontanée, sans trop de réflexion préalable. On ne s’est jamais dit : « écrivons un morceau calme » ou « écrivons un slow », c’est juste ce qui est sorti. Tout simplement parce qu’on écoute beaucoup de musiques différentes. Et je pense que c’est le cas de beaucoup de gens, non ? Je suis sûre que, toi aussi, tu écoutes beaucoup de groupes très différents.
Oui, c’est aussi mon cas.
Declan : (Rires)
Amy : Voilà, donc ça m’est venu naturellement, car… je ne sais pas, j’aime plein de musiques différentes !
Tu n’as donc pas dû enregistrer beaucoup plus de prises pour ces chansons alors que tu sortais un peu de ton registre habituel ?
Amy : Si, j’ai dû faire un peu plus de prises. Mais ça a aussi été le cas sur certains autres morceaux plus difficiles. C’était donc simplement un peu différent par rapport à d’habitude.
Vous avez utilisé la console où avaient été enregistrés notamment Nevermind de Nirvana et Rumours de Fleetwood Mac. Avez-vous essayé de faire votre propre Nevermind ? Il s’agit d’un disque réellement ambitieux, on croirait presque qu’il a été pensé pour cartonner, non ?
Declan : Je ne sais pas trop… Qu’en dis-tu, Amy ?
Amy : Non, on n’a pas essayé de faire quoi que ce soit, vraiment. On n’a pas voulu que cet album soit notre Nevermind ou autre. On a juste fait notre truc.
Je ne dis pas qu’il sonne comme Nevermind, ce n’est absolument pas le cas. Mais il s’agissait d’un énorme pas en avant pour Nirvana, et quand j’ai entendu ce nouvel album, je me suis dit : « Wow, je pense qu’il va vraiment très bien se vendre ! »
Declan : (Rires) Merci !
J’en reviens à ce morceau, « Big Dreams ». Vos trois concerts au Roundhouse de Londres ont vite été complets, celui de l’Olympia de Paris aussi. Votre succès dépasse-t-il déjà vos plus grands rêves ?
Amy : On ne s’est jamais vraiment projetés. On voulait simplement jouer de la musique et on a apprécié chaque instant de toutes les étapes franchies jusque-là. On aime jouer dans les petites salles, les salles moyennes et je pense que donner ces concerts dans de plus grandes salles sera marrant aussi. À aucun moment depuis les débuts du groupe je n’avais imaginé que ça pourrait se produire. Quand on a commencé, je pensais : « Oh mon Dieu, je chante dans un groupe, rien ne plus énorme ne pourrait m’arriver ! » Je n’imaginais pas non plus qu’on ouvrirait pour certains de nos groupes préférés. Tout ce qu’on a traversé nous a donc semblé assez irréel.
Vous avez effectivement tourné avec des groupes de stades comme The Smashing Pumpkins, Jane’s Addiction, Green Day, Weezer ou Foo Fighters. Comment avez-vous vécu ces moments ? En découvrant ce nouveau monde, vous êtes-vous dit : « Voilà ce qu’on veut devenir » ou au contraire « Il faut absolument éviter de finir comme ça » ?
Amy : On sait très bien s’adapter. On veut tout essayer et lorsque quelque chose ne nous plaît pas, on réagit.
Declan : Je respecte beaucoup de groupes comme les Osees qui ne veulent pas dépasser un certain stade de popularité. Mais je respecte aussi les Foo Fighters, qui cherchent à atteindre le plus haut niveau. L’important, c’est ce que ta musique signifie pour toi et le type d’interaction que tu veux avoir avec tes fans. Préférer jouer devant 60 000 personnes ou juste quelques fans n’est rien d’autre qu’une question de goût. Parfois, c’est marrant de donner un concert dans un stade et l’idée de jouer devant 100.000 personnes qui chantent tes morceaux est séduisante. Mais d’un autre côté, être capable de regarder ton public dans les yeux, l’avoir juste devant soi, rencontrer les gens après le concert est très cool aussi.
Craignez-vous qu’il soit plus difficile de retrouver cette connexion avec le public lorsqu’il sera beaucoup plus nombreux et éloigné que dans les petites salles où vous avez joué ?
Declan : Si quelqu’un se trouve à 500 mètres, assis dans les gradins, il est forcément plus difficile de l’impliquer que s’il se trouve dans une petite salle pleine…
Amy : Oui, mais je crois que c’est la musique qui parle avant tout. Si tu prends une musicienne comme Charli XCX, sa musique compte tellement pour ses fans que même s’ils ne la distinguent qu’au loin, depuis les gradins du stade, ça reste excitant pour eux, c’est tout de même du live. Je sais que moi-même, lorsque j’ai assisté à certains concerts, même si je ne voyais pas bien les groupes, le simple fait de les entendre et de partager un moment avec eux et leur public m’a rendue heureuse. Tu aimes le sport ? Je ne suis pas fan, mais quand les gens vont au stade pour voir du sport, le principal pour eux est de partager ce moment avec tout le monde. De toute façon, je ne veux pas nécessairement devenir si énorme car je crois que je trouverais étrange d’être le centre de tant d’attention.
« On a l’impression de vivre dans une dystopie entre les génocides en Palestine, au Congo et au Soudan, les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle et l’évolution de la nature humaine : tout semble nous mener à la destruction. Et on a le sentiment de voyager à travers un décor fait de crise climatique et de tout un tas d’événements horribles. »

Le titre de l’album, Cartoon Darkness, est-il un oxymore pour illustrer le fait que tu abordes des sujets sombres tout en essayant de rester drôle et, d’une certaine manière, regarder tout ça à travers les yeux d’un enfant ?
Amy : Oui, le futur me paraît très sombre. On a l’impression de vivre dans une dystopie entre les génocides en Palestine, au Congo et au Soudan, les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle et l’évolution de la nature humaine : tout semble nous mener à la destruction. Et on a le sentiment de voyager à travers un décor fait de crise climatique et de tout un tas d’événements horribles. À travers le titre, je dis que le futur n’est pour l’instant qu’un dessin animé, un sketch. Il est peut-être bon de l’aborder de cette manière pour éviter de devenir nihilistes, pour ne pas baisser les bras.
Certains puissants qui dirigent le monde, comme Poutine ou Trump, ressemblent un peu à des personnages de dessins animés. On se demande parfois s’ils existent vraiment…
Amy : Oui, des personnages de dessin animé diaboliques !
« Me And The Girls », c’est la version hip-hop d’Amyl And The Sniffers ?
Amy : Oui, on écoutait beaucoup les Beastie Boys. On les adore !
Le rap, c’est ce que vous écoutez le plus ?
Amy : Non, j’écoute de tout. Du rap, beaucoup de rock, de la musique locale, de la musique chill… Vraiment de tout.
Sur le morceau « Tiny Bikini », il semble assez évident que tu souhaites garder un esprit fun et ne pas te prendre trop au sérieux…
Amy : Oui, j’en suis fière. C’est un morceau marrant. J’aime me moquer de certains sujets comme ici.
Maintenant que ta voix a plus de résonance que par le passé, ressens-tu le besoin de défendre les femmes et de devenir leur voix, d’une certaine manière ?
Amy : Je crois que oui.
Avez-vous le sentiment que la société a fait de grands progrès dans ce domaine ou en est-on toujours à l’âge de pierre en termes de féminisme et de machisme ?
Amy : Qu’en penses-tu, Declan ?
Declan : Je pense que des progrès ont été faits et que nous en faisons encore chaque jour. Mais je ne sais pas quel est l’objectif final, ni à quel moment nous pourrons nous estimer pleinement satisfaits. Chacun essaie constamment de trouver sa place dans la société en termes d’égalité et de respect. On constate des avancées importantes, mais il reste encore un long chemin à parcourir. Et malheureusement, la situation reste très variable d’un pays à l’autre, en fonction des gouvernements en place. Le mieux que nous puissions faire, c’est d’essayer de faire avancer les choses autour de nous, comme dans notre scène musicale par exemple.
La scène punk australienne a-t-elle été plus fondatrice pour vous que le mouvement des riot grrrls ?
Declan : Je ne sais pas si les riot grrrls ont beaucoup compté pour nous, Amy ?
Amy : Si, clairement. Et on adore le rock australien. Midnight Oil, The Saints, AC/DC, Divinyls, Coloured Balls… Il m’a d’ailleurs fallu du temps avant de découvrir des groupes comme X-Ray Specs ou The Plasmatics parce que je me suis longtemps focalisée sur les groupes australiens. Ce type d’influence est venu ensuite.
Tu évoques les Plasmatics. Sur leurs pochettes d’albums, Wendy O’Williams avait l’habitude d’apparaître avec la poitrine dénudée (NdR : New Hope For The Wretched, Beyond The Valley Of 1984, Metal Priestess, les deux premiers en 1980, le dernier en 1981). D’autres groupes punk ou assimilés l’ont fait, comme les Slits (NdR : Cut en 1979) ou Roxy Music (NdR : Country Life en 1974). Mais tout ça, c’était il y a bien longtemps. Pensiez-vous qu’en 2024, ce serait bien accepté ? Nous savons, par exemple, que le moindre sein est censuré et prétexte à bannissement sur les réseaux sociaux. Avez-vous craint que les gens réagissent fortement à ce sujet ou même votre propre label ?
Amy : Je n’y ai pas pensé lorsque nous avons pris la photo. Mais ensuite, oui j’ai commencé à me poser des questions. Et tu n’as pas encore vu notre nouveau clip, mais on y voit beaucoup de pénis, de vagins et de nichons ! Des bites en gros plans. C’est très « body-positive ». (NdR : le clip de « Jerkin’ » sorti une semaine après l’interview et dont la version non censurée ne peut être vue que sur le site du groupe). Il y a eu tellement de censure autour de cet album… Mais je trouve ça intéressant parce que c’est à l’image de notre société : nous dépendons tellement des algorithmes qu’il est facile de nous censurer. Je sais que beaucoup de travailleuses du sexe sont bannies d’Instagram, alors qu’il s’agit de leur travail, de leur revenu. Et tout ça simplement parce que le contenu qu’elles partagent est à caractère sexuel. Toutes ces polémiques m’ont ouvert les yeux, j’ai réalisé à quel point le monde est encore conservateur, que ce soit dans la façon dont les gens s’expriment ou apparaissent. Il y a toujours beaucoup de chemin à faire en ce qui concerne la sexualité… C’est probablement différent là où tu vis, mais en Australie, il s’agit encore d’un sujet extrêmement tabou… Cela dit, je ne trouve pas notre pochette très sexualisée. J’y utilise mon corps comme une arme, d’une certaine manière, ce qui est amusant.
Mais c’est toi qui as choisi de flouter tes seins, n’est-ce pas ? Ça ne t’a pas été imposé ?
Amy : Non non, c’est moi qui ai voulu.
Avez-vous écouté le dernier single des Lambrini Girls ? Elles avaient ouvert pour vous et ont beaucoup de points communs avec Amyl And The Sniffers, je trouve. Elles viennent de sortir « Big Dick Energy », un morceau qui a donc également été censuré sur tous les réseaux sociaux…
Amy : Et tu connais le groupe Mannequin Pussy ? Il y a beaucoup d’exemples de groupes comme ça, ils ne peuvent même plus dire Pussy (NdR : chatte) ! C’est complètement dingue…
Que pensez-vous des Lambrini Girls ? J’avais été épaté par leur énergie incroyable en live. Pensez-vous qu’elles puissent devenir les nouvelles Amyl And The Sniffers ?
Amy : Elles sont incroyables. Elles m’inspirent beaucoup. J’adore le caractère politique de leurs chansons. C’est un groupe très bruyant, un groupe génial ! Je ne pense pas qu’elles deviendront les prochaines Amyl And The Sniffers, elles deviendront les prochaines Lambrini Girls ! Elles doivent rester elles-mêmes. Elles sont excellentes.
En 2017, tu apparaissais dans le clip de « Better In The Shed » des Cosmic Psychos, en tant que choriste. Vous veniez tout juste de débuter à l’époque, vous n’aviez sorti qu’un ou deux EP, pas encore d’album. Tu les connaissais bien ?
Amy : Oui, ils sont ma plus grande inspiration et toujours un de mes groupes préférés. C’était donc énorme pour moi ! Je me disais : « Oh, mon Dieu, je vais apparaître dans un de leurs clips ! C’est tellement bien ! » C’était très cool. Je les connaissais un peu. Je ne sais plus si nous avions déjà joué ensemble. Ce sont de véritables idoles pour moi.
J’ai vu que vous aviez tourné en Australie avec eux la même année…
Amy : Oui, mais je ne sais plus si c’était avant ou après. En tout cas, c’était super ! Ils sont géniaux.
Ça a dû vous aider à vous faire connaître, au moins dans votre pays. Il faut leur rendre la monnaie de la pièce maintenant, leur proposer d’ouvrir pour vous !
Amy : Ce serait génial ! Mais il faudrait qu’on ouvre à nouveau pour eux, on ne peut pas leur demander de jouer avant nous. Ils sont trop connus et trop bons !
La dernière fois que vous aviez été interviewés par new Noise, vous disiez regretter de ne pas être proches de beaucoup de groupes australiens. C’est toujours le cas aujourd’hui ?
Amy : Je pense que c’était pendant le Covid. Melbourne a connu le plus long confinement du monde. À cette époque, la communauté musicale était en grande difficulté. Mais Melbourne possède aujourd’hui l’une des meilleures scènes musicales et parmi les meilleurs groupes au monde. Je pense qu’à ce moment-là, c’était contextuel parce que nous n’étions pas sortis depuis deux ans et que personne ne se voyait. Il n’y avait pas de salles de concert ouvertes, pas de musique. Je ne sais pas si c’était à moi que vous aviez parlé (NdR : le batteur Bryce Wilson déclarait se sentir « un peu hors circuit… », ajoutant « c’est peut-être une erreur de notre part. On n’a peut-être pas l’intelligence de se mêler davantage aux autres groupes australiens » et Amy confirmait se sentir « assez en retrait de cette scène »), mais à l’époque on ne devait connaître qu’un ou deux groupes, ce n’était pas une période idéale. Mais il y a tellement de bons groupes australiens et notamment à Melbourne. Je pourrais en établir une très longue liste aujourd’hui.
Si tu devais nous en recommander trois ou quatre peu connus, ce serait lesquels ?
Amy : Allison Au, Don’t Thank Me, Spank Me!, Miss Kaninna, et j’ajouterais JK-47. Ces deux derniers sont plus hip-hop. Je t’ai donné les premiers qui me sont venus à l’esprit.
Maintenant que vous avez essayé beaucoup de choses sur Cartoon Darkness, pensez-vous aller encore plus loin sur votre prochain album ou tenez-vous à ne pas vous éloigner davantage de vos racines ?
Amy : Sortons un album de country ! Pourquoi pas ?
Tu avais d’ailleurs repris un morceau de John Prine avec les Viagra Boys (NdR : « In Spite Of Ourselves » sur l’album Welfare Jazz, sorti en 2021)…
Amy : Oui, tout à fait. J’adore la country ! Je ne sais pas si nous ferons un jour un album country, mais j’aimerais bien, ce serait drôle.
Êtes-vous de gros consommateurs de musique ? En achetez-vous beaucoup ?
Amy : J’en achetais encore il y a quelque temps mais plus maintenant, pour la simple et bonne raison que je ne vis jamais assez longtemps au même endroit. Toute ma vie tient donc dans mes valises, je n’ai nulle part où mettre mes affaires. J’ai donc arrêté d’acheter des choses, comme ça je n’ai pas à les transporter. (Rires)
Vous ne profitez donc pas de vos tournées pour visiter les disquaires des grandes villes…
Declan : Non. Peut-être le fera-t-on à Paris…
Avez-vous des souvenirs particuliers de vos premiers concerts à Paris ? Vous n’y avez joué que deux fois, je crois.
Declan : Je me souviens du Supersonic (NdR : en 2018). Je jouais sur un Vox AC 30. Je me rappelle qu’on ne pouvait pas se payer d’hôtel à Paris, il a fallu qu’on quitte la ville puis qu’on roule une heure pour en trouver un abordable. Je n’ai pas pu voir la tour Eiffel, même de loin, les deux ou trois premières fois où je suis allé à Paris….
Le Supersonic est une petite salle dont la grosse majorité des concerts sont gratuits.
J’imagine que l’endroit devait être bien rempli et transpirant !
Declan : Toujours !
Interview réalisée par Jonathan Lopez.
Cet entretien fut publié initialement dans new Noise #73 janvier-février (dont le groupe était en couverture) disponible sur commande ici.