GéNéRiQ Festival @ Belfort (90), 07/02/20

Publié par le 24 février 2020 dans Live reports, Notre sélection

Gros programme ce vendredi 7 février du côté de Belfort avec une double dose de live dans le cadre du GéNéRiQ Festival.

Direction la Tour 41 tout d’abord en fin d’après-midi. Dans ce musée des Beaux-Arts au sein d’une des fortifications de Vauban dans la vieille ville de Belfort (#StéphaneBern), on avait posé entre deux salles du musée, une scène de fortune. Une batterie, quelques amplis Fender, les retours derrière lesquels les plus curieux se sont assis pour assister aux prestations de Shannon Lay et Mikal Cronin. Pas encore remis de la belle prestation folk d’Emily Jane White la veille, Shannon Lay nous a offert une belle transition avec son indie pop délicate et sensible. Seule à la guitare, on a apprécié sa douce mélancolie, sa voix suave, ses tentatives de dialoguer avec un public de curieux pour la plupart venus pour le côté original du concert. Visiter un musée des Beaux-Arts et se faire un concert de rock dans la foulée : bonne initiative. Dans les standards du GéNéRiQ qui allie depuis longtemps une belle programmation musicale et le lien avec les institutions locales pour offrir une expérience live souvent inédite aux spectateurs. Shannon Lay et ses petits « Thank You » aigus charmants a joué le jeu avec décontraction avant de céder la place à un trio mené par Mikal Cronin qui présentait son dernier album Seeker (7 titres sur la douzaine présentés). Pas encore trop au fait de sa carrière, je venais en curieux seulement averti par le combo interviewchronique de Jonathan sur votre site préféré. Même dans le cadre inhabituel de ce musée, avec un public devant ET derrière le trio, et sous des lights roses un peu trop flashy, j’ai apprécié le live du trio entre garage efficace (« I’ve Got Reason » – coucou Ty Segall ! -, « Caravan ») et rock élégant qui n’est pas sans évoquer les 70’s ou le bon vieux Neil Young (la doublette d’entrée « Shelter » – « Show Me », « Guardian Well »). Un peu trop nerveux quand même pour une partie des curieux qui ont déserté le show pourtant impeccable des 3 compères plutôt ravis de se produire au milieu d’œuvres d’art. Petite incursion de Shannon Lay sur un des derniers titres pour ficeler ce bon petit live et nous voilà parti en direction de La Poudrière.

Setlist Mikal Cronin : Shelter – Show Me – Apathy – Get Along – Say – Sold – Fire – I’ve Got Reason – Caravan – Guardian well – Weight – Change

Retour ensuite sur des planches plus familières à La Poudrière avec un programme bien copieux. Trois groupes, trois ambiances, mais trois belles réussites. Conçu comme un laboratoire des Eurockéennes, le GéNéRiQ programme souvent des groupes en devenir, ou des futures têtes d’affiches du rendez-vous estival du Malsaucy. Ce sera le cas pour Squid, déjà annoncé début juillet, et qui fermait le bal. Peut-être pour Bandit Bandit ou Otoboke Beaver ? En tout cas, on milite pour, vu les prestations furieuses offertes par les 2 premiers groupes. Faut dire qu’entre tout ces concerts, on a eu droit à la totale rétro Idles qui tournait en boucle en fond (très) sonore. Ce qui a eu le don d’énerver tout ce beau monde ! Otoboke Beaver, qui débutait la soirée, est un riot girl band de Kyoto au Japon (leur description sur Twitter) et le moins que l’on puisse dire, c’est que les 4 demoiselles peuvent regarder dans les yeux un paquet de groupes masculins dans le genre noisy-rock fourre-tout barré ! Grosse débauche d’énergie qui a de suite enthousiasmé le public. Section rythmique au cordeau, guitariste branchée sur haut voltage au jeu déroutant et technique, chanteuse théâtrale au débit mitraillette, slams dans le public, les Japonaises ont déroulé au pas de charge un set nerveux et puissant qui a mis un beau sourire sur les visages du public présent. La claque ! Et une belle découverte !

Bandit Bandit avait un peu la pression vu le niveau de la concurrence japonaise. Dans un tout autre style, le quatuor frenchy mené par le couple Hugo-Maeva, n’a pas démérité avec son rock puissant souvent chanté en français mais toujours diablement efficace. Riffs addictifs, ambiance psyché à la Black Angels (sur « Maux », c’est un poil flagrant, mais le titre est excellent grâce à des lyrics bien sentis), et même un jeu de scène plutôt sexy qui n’est pas sans rappeler la tension des Kills (comme sur ce « Fever » chanté en anglais). Le guitariste Hugo (plutôt habile d’ailleurs niveau riffs) me confirme ensuite au merch qu’un album est prévu pour bientôt. Ce sera avec une grande curiosité qu’il faudra suivre l’affaire tant le groupe est prometteur comme l’atteste les excellents « Pixel », « Maux », ou « Nyctalope ».

Bon, nous voilà déjà bien comblés avec deux belles prestations avant de découvrir une des sensations anglaises à venir (?). Squid, un quintet de Brighton que je découvrais avec curiosité alerté par un style annoncé comme un fourre-tout de pop psyché, de post-punk british et de rythmiques krautrock. Rien que ça. Et bien, le groupe en a bluffé plus d’un par sa maturité ! Dès l’intro élégante cordes-cuivres très jazzy et inattendue du premier titre, on se dit qu’on a affaire à un groupe qui sort de l’ordinaire pop-rock british. Malgré l’horaire tardif (montée sur scène à presque 1h du mat’), le groupe a proposé un rock groovy incisif tantôt barré tantôt hypnotique emmené par un batteur au flow hip hop bien addictif. Basse ronde et bondissante, incursions de synthés timbrés, guitares inspirées parfois en mode déglingue, une touche de cuivres plutôt élégante, effectivement ces anglais ne devraient pas trop longtemps traîner dans les petits clubs. On se confirmera tout ça sur une des scènes estivales des prochaines Eurockéennes. À suivre…

Verdict ? Bravo le GéNéRiQ Festival ! Une fois de plus, une belle soirée, et une belle brochette de découvertes musicales et de lives furieux ! Je me suis régalé !

Sonicdragao

Merci à Marion Seury

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