5 chansons, 5 disques par J.C. Satàn
Changement de bassiste ou pas, certaines choses sont immuables. J.C. Satàn t’en met toujours plein la tronche sur scène. Et les nouveaux morceaux du fraichement sorti Centaur Desire, font le poids avec les hymnes (le mot est lâché) précédents. Avant cette nouvelle démonstration de force à La Clef (St-Germain) où ils partageaient l’affiche avec Jessica93, on a parlé autour d’une bouteille de Jack de 5 chansons de J.C. Satàn puis de 5 albums de leur choix. Et on a disgressé. Beaucoup. C’est bien parfois de disgresser.
1 – Loin De Moi (Satan EP, 2010)
C’est le seul écrit en français. Parce que c’est hyper chaud d’écrire en Français ?
Arthur (guitare, chant) : parce qu’elle était italienne et ne parlait pas encore aussi bien le français que maintenant. C’était vachement plus charmant je trouve, son texte est vachement plus touchant dit comme elle le dit que n’importe quel français qui l’aurait écrit comme un français.
Paula (chanteuse) : c’est trop gentil.
C’est toujours plus compliqué de trouver de la musicalité dans le français. C’est pas un obstacle qui s’est présenté par la suite ?
Arthur : j’aime pas comment les français utilisent la langue dans la musique, sauf dans certains styles où ça marche. Je trouve qu’un étranger est beaucoup plus touchant.
Paula : c’était vraiment un des premiers morceaux qu’on a faits, peut-être le 2 ou 3e. On savait même pas que c’était un groupe, on faisait juste des choses pour rigoler. Et je parlais encore plus mal le français parce que j’habitais pas encore en France.
Vous étiez que tous les deux à la base ?
Paula : quand on a fait les tout premiers morceaux, oui. Le but n’était pas de faire un groupe, c’était juste pour s’amuser entre potes. Lui avait déjà de la musique enregistrée, il savait pas quoi faire avec. Il m’a demandé de chanter dessus. (A Arthur) Même pour toi c’était difficile de chanter en français.
Arthur : oui, tu te rappelles ! C’était hyper dur. Moi quand je chantais ses textes, j’avais envie de faire les mêmes fautes de français pour se détacher. Le français c’est une langue qui se regarde écrire, parler, qui s’écoute beaucoup parler. Il y a une vraie poétique dans l’écriture du français.
Romain (batterie) : en anglais, tu chantes beaucoup plus du nez et en français c’est beaucoup plus dans les basses. Du coup en termes de fréquence, c’est pas du tout facile à mixer.
Dorian (claviers) : ça ressort moins.
Arthur : le français a souvent été mieux utilisé par les belges. Ça se déclame, y a une écriture dans la métrique, la façon de placer les mots. Il y a des accents en anglais qui coulent hyper naturellement avec le rock, la musique qu’on fait. En français on va mettre un peu les mots en avant. Je préfère quand c’est écrit par Paula, qu’elle dit des choses simples avec des fautes. Le message reste deux fois plus immédiat qu’avec cette couverture, ce vocabulaire. On a énormément de synonymes pour dire la même chose… Le français se masque sous sa richesse, quand tu fais de la musique, tu fais de la musique. Tu veux passer un message, faut qu’il soit immédiat. Sinon t’écris des livres !
Romain : c’est pas vrai ça ! En anglais aussi tu peux faire attention aux paroles, certains font des paroles en anglais très littéraires et d’autres beaucoup moins.
Arthur : ça dépend de la musique que tu joues ! Je dis pas que c’est interdit de chanter en français. Si on parle de nous, on parle de rock, inspiré du rock anglais. Pour moi c’est une langue naturelle avec ces mélodies-là. Ce que j’aime pas en France, c’est qu’on valorise l’auteur autant que le compositeur. C’EST DE LA MUSIQUE. Quand t’écris une chanson, t’écris un texte qui doit marcher sur la musique. Pas le contraire. Si on parle de pop, d’écrire des morceaux à la con comme nous, je trouve qu’il faut faire gaffe à ça. Les textes servent la musique.
Pour en revenir au morceau, à l’époque vous n’aviez absolument pas de plan de carrière. Même pas de nom, si ?
Paula : c’était Satan.
Arthur : le premier 45 s’appelle que Satan d’ailleurs.
Paula : non, aucune idée ou plan de carrière. Toujours pas, d’ailleurs (rires). Peut-être qu’on en a mais vaut mieux dire qu’on n’en a pas, si c’est pour pas se planter (rires)… Moi j’avais jamais eu de groupe de ma vie. On nous a dit de faire un 45 tours « ok, trop cool ! ». Puis on nous a demandé un disque « ouah trop bien ! »
2 – In The Light (Hell Death Samba, 2011)
Arthur : c’est un de mes morceaux préférés.
Paula : moi aussi.
Bon vous le jouez plus jamais par contre.
Romain : si, on l’a fait lors des Love sessions. Quelques fois.
Arthur : mais c’est un morceau qui s’écoute très bien, chez soi. Tranquille, plutôt qu’en live avec plein de gens autour et des morceaux bourrins. C’est un morceau intime. Il serait pas mis en valeur. Il est très bien là où il est sur le disque.
On entend souvent que vous vous êtes mis à faire des morceaux pop sur l’avant-dernier album, alors que sur celui-là il y en a déjà pas mal.
Paula : oui on n’a jamais vraiment changé de style, on a toujours fait des ballades.
Arthur : on peut être sûr d’un truc, c’est que personne n’a jamais écouté les deux premiers albums (rires).
Paula : oui je suis persuadé que c’est ça aussi. Ils sont sortis sur un label américain pas trop connu (Slovenly, ndr). On faisait pas de SMAC, on n’existait pas.
Dorian : c’est vrai que ce genre de remarques donnent vraiment l’impression que les gens n’ont jamais écouté. Ils ont regardé le clip de « Dragons », se sont dits ‘ah ouais, c’est des gros bourrins’…
Arthur : alors que « Dragons » je le trouve pas très bourrin !
Paula : le premier disque est ultra pop, le deuxième encore plus. C’est juste le son, vu que c’était pas très bien enregistré…
Arthur : en fait, les gens ne savent juste pas écouter de la musique. S’ils entendent un disque un peu sale, tout ce qu’ils retiennent c’est ce côté-là, ils vont pas creuser, voir s’il y a des mélodies cool, des trucs plus complexes.
Paula : moi si un groupe a fait dix disques, que j’en ai écouté 3, je vais me dire ‘ah ça sonne un peu comme ça’, mais moi je suis pas journaliste. Si je l’étais et que je devais faire une interview, j’écouterais un peu tout.
Oui, normalement ça fait partie du job !
Arthur : on jugera après l’interview, mec (rires).
Romain : déjà c’est bien parti.
Arthur : le premier album (Sick Of Love, 2010) est sans doute le plus pop qu’on ait fait. Il y a une face plus bourrine mais l’autre face c’est quasiment que des morceaux pop, psychés avec des sons chelous. Si quelqu’un écoute ce disque un jour, c’est pas possible qu’il se dise que c’est pas un groupe de pop.
Paula : Hell Death Samba, je l’ai réécouté hier justement. Ça faisait très longtemps et la moitié est pop (« Misunderstood », « In The Light », « Abandon »…).
Arthur : oui, la moitié c’est des ballades à la cool.
Je trouve qu’il y a même un côté “Balade De Melody Nelson” sur ce titre-là avec les arpèges à la cool derrière.
Arthur : je suis ultra fan de Vanier donc y a forcément des trucs dedans. Moi j’adorerais foutre du Vanier dans ma musique sans que ça y ressemble. C’est exactement ce qui est cool dans le fait d’avoir des influences. Elles existent mais que ça n’y ressemble pas directement. C’est comme Forever Pavot – c’est pas du tout méchant parce que j’adore -, heureusement qu’il y a des groupes comme ça qui le font. Mais moi je pourrais pas le faire, j’aurais trop l’impression de faire un exercice de style. Et ça appartient au style que tu fais, pas à toi. Moi dans ma musique, je peux pas l’envisager. Même si c’est assez fascinant quand c’est aussi bien fait. Quand tu me dis ‘ça me fait penser à Melody Nelson’, je trouve ça ultra classe mais j’espère que tu reconnais pas un truc de Vanier ou Gainsbourg en l’écoutant.
Paula : loin de là j’imagine, ‘oh on dirait du Gainsbourg le J.C. Satàn’. Le mec a pris du LSD avant (rires).
Mais ce que tu dis Arthur c’est un peu ce qu’on a pu entendre avec les 15000 groupes « à la Ty Segall ou Thee Oh Sees », vous vous êtes classés garage, mais vous vous êtes vite démarqués de ça.
Dorian : pourtant on nous l’a dit aussi !
Arthur : les gens ont des réflexes : aller au plus court. Donc au groupe le plus proche de celui qui marche en ce moment. La plupart des gens qui aiment le garage vont se dire ‘j’adore les Oh Sees, ils ont joué avec eux, ont fait tel truc donc ils ressemblent aux Oh Sees.’ Les mecs oublient de dire – même si certains ressemblent vraiment et n’ont écouté que ça – qu’il y a aussi des gens un peu plus âgés qui ont les mêmes références que les Oh Sees. Nous on écoute la même musique que Ty Segall à la base. On fait de la musique depuis autant de temps que lui.
Il a juste sorti 10 fois plus d’albums dans le même laps de temps.
(Rires) Arthur : oui, il est américain ! Mais en tout cas on écoute les mêmes choses donc évidemment qu’il y aura des similitudes. Ty, on le connait et quand on parle de musique on est hyper d’accord. Les gens n’arrivent pas à raisonner comme ça. Et ça c’est l’histoire du rock, et des genres. Un genre se crée parce qu’il y en a un qui sort du lot donc les gens ressemblent à ce mec. Ce mec-là aurait plus de chances si on avait dit ‘il est génial dans ce milieu-là, on va plutôt dire qu’il est original’ plutôt que de lui créer un style et à la cohorte de gens qui font la même chose que lui. C’est le problème des genres, sous-genres et références que les gens posent constamment en se basant sur le dernier truc écouté qui y ressemble. C’est mauvais pour la musique en général. Faut creuser un peu plus loin. Bon, après on finira par avoir tous les mêmes influences, tout le monde aime les Beatles…
3 – The Greatest Man (J.C. Satàn, 2015)
Celui-là est inspiré du livre de Job. Donc malgré votre côté hérétique, vous lisez des livres sacrés.
Arthur : moi c’est mon histoire préférée de la bible.
Paula : moi j’ai grandi complètement là-dedans, je suis argentine. Tous les sud-américains sont ultra catholiques et religieux. Après j’ai habité en Italie, dans un petit village où si tu faisais pas de catéchisme, t’étais le diable. Donc j’ai tout fait et je connais ces histoires depuis petite.
Arthur : c’est pas grave, hein.
Dorian : non mais c’est chiant.
Paula : ouais, c’est chiant.
Pour le coup, la musique colle très bien avec les propos du morceau…
Arthur : de toutes façons, elle écoute les morceaux, les textes viennent par rapport à la musique.
Paula : généralement j’écris des trucs à côté, quand il y a la musique j’essaie de coller l’histoire qui peut marcher avec.
Arthur : moi ce morceau je l’adore parce que c’est vraiment un de mes textes préférés de l’ancien testament. Il démontre à quel point l’ancien testament est rude. La religion catholique aurait tout intérêt à en effacer une partie parce que ça ne met pas du tout en valeur les valeurs de l’église et du nouveau testament. C’est vraiment la preuve que c’est des sales fils de pute, ils testent la foi des hommes en les punissant, en les faisant souffrir. Ce texte est donc tellement génial, c’est la preuve même que c’est une énorme fils de puterie cette religion ! C’est taré. C’est écrit dans ce putain de livre qu’ils lisent tous les jours mais ils tombent jamais sur ce passage les gens…
Paula : c’est pas le seul texte écrit en référence à la bible, on en a fait 3 ou 4. Un de nos premiers morceaux, « Sick Of Love », sorti en 45 tours sur Born Bad, c’était là-dessus aussi.
Et dedans y a ce petit solo, où on peut reconnaitre une touche Josh Homme avant qu’il se mette à faire de la soupe. Vous avez cette immédiateté punk dans beaucoup de vos morceaux et malgré tout tu prends du plaisir à caler un petit solo par-ci par-là et on le retrouve encore plus sur scène.
Arthur : moins maintenant, tout le monde en avait marre (rires). Même moi ! Mais moi ma culture musicale vient du classic rock et le solo de guitare n’a jamais été un tabou. Y en a des très beaux, d’autres très chiants mais je refuse de tomber sur de longs solos. Sur disque, il n’y en a pas, j’aime bien le solo quand il arrive comme une putain de belle intervention.
Celui-ci fait presque office de pont.
Arthur : oui, voilà. Pour moi ça doit être une intervention cool. Une mélodie que tu ne peux pas chanter, c’est hyper classe dans certains morceaux. Quand c’est à rallonge ça n’a pas trop d’intérêt. A la longue c’est usant et ça perd en spontanéité. Les références à Josh Homme, c’est un truc que j’écoutais beaucoup. Et je pense qu’on doit avoir des goûts en commun. Je sais que c’est un énorme fan des Kinks, moi aussi. Lui joue les notes entre les gammes de la pentatonique, j’adore aussi faire ça. Et je trouve ça hyper riche. Comme de jouer un accord en majeur et le passer en mineur. En général, un morceau est en majeur ou en mineur, le solo te permet de casser ça, justement. Tu peux partir un peu en couille et je trouve ça cool comme « outil ». Il faut être assez fin et ne pas en abuser.
Dorian : en concert c’est vraiment cool, t’improvises un peu, t’es moins engoncé dans le morceau. Et puis ça nous surprend parce que ça va pas être le même tous les soirs. Mais dans le public ça peut être casse couilles.
Paula : pour le défendre, je trouve qu’il n’en fait pas des caisses. On nous a déjà sorti qu’on n’allait pas nous prendre dans une programmation parce qu’on est presque un groupe à solos ! Ty Segall par exemple il met vraiment un solo par morceau maintenant.
Arthur : nous on avait un morceau long avec un solo et on arrête parce que c’est devenu tellement méthodique qu’à un moment ton solo n’est même plus inspiré, tu finis par faire les mêmes choses, c’est chiant. Mes solos sur les derniers concerts étaient à chier. Quand t’es plus dedans, faut le dégager. Un solo en live c’est sensé être unique. Tu peux pas le réinventer à chaque fois. Peu de gens ont ce génie, certains sont considérés comme des génies de la guitare, et je les trouve très relous en termes de solos. Je peux pas écouter Eric Clapton, Jimmy Page pendant des heures faire des trucs de merde, sinon c’est trop relou. Là on fait un set avec quasiment pas de solos, c’est que des trucs très courts qui mettent en avant une petite partie.
4 – Drink, Dope And Debauchery (Centaur Desire, 2018)
Vous avez souvent parlé de religion, de preux chevaliers, de dragons, de meurtres… Là vous êtes enfin sur le thème Sex, drugs & rock’n’roll qui vous correspond bien !
(Rires) Paula : oui, le refrain c’est une phrase que tu trouves au début du livre Hollywood Babylone, de Kenneth Anger. Quand y a des trucs qui m’inspirent, livres, films ou des rêves. Je lisais ça et j’aimais bien cette phrase, une des premières phrases du livre « Drink, dope, debauchery, suicide, murder, fornication… ». Ça parle que de ça ce livre. On a construit le morceau autour de ça.
Arthur : et ouais, mec ! On est un groupe lettré, personne le savait ! (rires)
On se dit que vous êtes juste des gros alcoolos et en fait…
Arthur : ça serait bête d’oublier que la moitié des grands écrivains contemporains sont des alcoolos.
Paula : mais on a déjà parlé de boire comme des merdes. Un des premiers morceaux, « More Funny Than A Mini Horse » ça parle de potes qui se retrouvent pour aller boire et prennent une énorme cuite. « Junky Nights » aussi est sur ce thème.
Arthur : mais c’est plus caché.
Romain : sur chaque album, y en a !
Arthur : finalement, t’as rien écouté ! (rires)
Et merde, le gros désaveu…
Paula : « Rhythm Of Sex », ça parle d’un mec qui rentre avec une nana et il est trop bourré et elle a juste envie de faire la fête. Elle lui dit « casse-toi, je veux juste faire la fête » et il répond « je vais me branler tout seul à la maison ». « I’m gonna have sex alone. »
Gaspard (basse) : je la jouerai autrement maintenant la ligne de basse ! (rires)
Arthur : un peu moins groovy, plus frustré !
Et pour parler du son, vu que je dis des conneries sur les textes… Ce qu’on a pu lire un peu partout « premier enregistrement live » c’était pas vrai, en fait ?
Arthur : non c’est pas enregistré en live. On a fait comme d’habitude mais avec que des vrais instruments. Là y a une vraie batterie, c’est Romain qui joue.
Comment ça se fait que c’était pas le cas jusque-là ?
Romain : c’est juste que ça allait plus vite de faire ça sans la batterie. C’est ce qui prend le plus de temps à enregistrer.
Dorian : et c’était le processus de base parce qu’on était en coloc.
Arthur : si on avait enregistré sur une batterie avec les moyens qu’on avait, ça aurait sonné moins bien que sur ordi limite. Je suis très content d’avoir attendu parce qu’avec les batteries sur ordi, on a décortiqué des sons qu’on aimait bien. On a joué sur des ‘room’, des choses qu’on voulait mettre en avant. Sur le disque d’avant, on a établi des sons qu’on pourrait utiliser le jour où on aurait les moyens de le faire. C’est juste une question d’être patient. Pas besoin de se précipiter. Dans ta vie tu vas faire plein de disques, sors les tes putains de trucs et le jour où t’as les moyens de le faire, tu les feras bien. Si tu commences à écrire des morceaux en pensant que c’est la dernière fois et que tu vas mettre toutes tes thunes pour que ça sonne ultra bien en studio, c’est débile… Tu sonneras bien mieux avec le temps, en maitrisant.
Dorian : on avait déjà depuis quelques temps les mêmes ambitions en termes de son, sauf qu’on n’y arrivait pas.
Arthur : ce qu’on veut faire depuis le premier album c’est un peu ce qu’on a fait sur le dernier. Sauf qu’on allait à la limite des moyens qu’on avait. Des ordis pourris, des cartes sons à chier…
Gontard : et une connaissance très limitée.
Et puis t’étais pas là en plus ! (rires)
Gaspard : oui, je pouvais pas leur montrer comment il fallait faire (rires).
5 – Complex Situation (Centaur Desire, 2018)
Arthur : il est bizarre hein ? C’est un truc qu’on avait essayé de manière plus violente dans le tout premier 45. « Satàn », c’était un peu l’esprit, du gros synth punk violent. Là on avait les moyens d’enregistrer avec la batterie, on s’est dit ‘on va essayer de la faire sonner comme une boite à rythmes.’
Dorian : c’était hyper trippant d’arriver à ce son-là.
Arthur : on a essayé plein de trucs. On a fini par compresser grave tous les toms et on a mis des draps dessus pour que ça résonne quand il tape. Que ce soit tout sec. J’ai toujours écouté du synth punk. Sudden Infant Death Syndrome, Krisma… C’est des groupes trop bien, j’avais envie d’avoir ce truc rétro. Et on voulait remplacer en live le morceau « We Are Good » où je faisais un gros solo, par un morceau quasiment sans guitare. Un truc cool, dansant, presque sans guitare. C’est un des seuls qu’on a écrits en pensant un peu au live.
Et vous étiez sûrs de l’intégrer à l’album ? Vous vous êtes pas dits ‘il va être chelou, il peut casser le truc…’ ?
Dorian : moi j’étais un peu frustré du résultat. Mais finalement plein de gens l’adorent.
Arthur : plein de gens disent que c’est le single. Faut dire que les gens adorent l’électro…
Romain : il fait du bien dans l’album, il aère tout.
Arthur : c’est vrai, presque pas de guitares, tu respires un peu. Même les ballades, elles ont de la masse, un son orchestral. Celui-là arrive avec assez peu de choses. Pendant longtemps, y a que de la basse et des petites notes de synthés.
Donc c’est plutôt la batterie qui a guidé le morceau ?
Arthur : oui. C’est la première fois de ma vie où j’ai fait un dessin, une frise pour définir les parties du morceau. On voulait vraiment qu’il soit compartimenté. Plein de petits cubes qui s’enchainent, il est bien ce morceau.
5 disques
Paula : bon j’ai fait une liste de 20 ! Deux de Daniel Johnston, 4 de Sonic Youth, 1 de Wu-Tang Clan, 1 de Leonard Cohen, 2 des Gories, 1 Neil Young, 2 Pixies, 1 Nirvana, la BO de Dirty Dancing, Nino Ferrer, Dead Moon, Roky Erickson, Radiohead et Oasis.
Bon n’importe lequel sauf Dirty Dancing !
Paula : oh nooon !
(Finalement Paula a changé d’avis et m’a envoyé par mail son choix…)