LANE – A Shiny Day

Publié par le 26 février 2019 dans Chroniques, Incontournables, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Twenty Something, 8 mars 2019)

Ça leur avait manqué aux frères Sourice. S’enfermer dans un studio pour faire du bruit, partir en quête de la mélodie imparable, enregistrer, se planter, se marrer, recommencer. On ne doute pas que l’expérience a dû être ô combien stimulante en compagnie de deux jeunots (les frères Belin, du groupe Daria) et d’un très jeunot (Felix Sourice, fils de Pierre-Yves) ! Comme un nouveau départ en somme.

Ça nous avait manqué à nous aussi, sevrés d’albums des Thugs depuis près de 20 ans. La première ration de 4 titres l’été dernier avait suffi pour raviver la flamme. Ici, le plaisir est prolongé sur 10 titres. Mais ne nous méprenons pas, ceci n’est pas le retour des Thugs. Il s’agit bien d’un nouveau groupe. Un groupe à trois guitares, de quoi foutre un bon bordel, et potentiellement se marcher sur les cordes. Il n’en est rien, et la basse de Pierre-Yves n’a peut-être jamais été si présente. L’osmose entre chacun est ici évidente. L’urgence est là, elle les guide, elle nous exalte. LANE semble avoir un train à prendre, et nous, on le prend en pleine face. La moitié des morceaux n’excède pas les trois minutes mais les mélodies sont omniprésentes, elles sautent aux oreilles dès les premières écoutes, les riffs marquent les esprits (“A Free Man” qui sonne comme un hymne) et les refrains collent aux neurones (“Clouds Are Coming”, “Winnipeg”).

Même quand LANE calme le jeu, invite la mélancolie à la fête, l’émotion nous prend à la gorge, la réussite est totale (“Red Light”). En deux mots comme en 100 : ÇA TUE.
Le tempo ralentit également en fin d’album (“Down The River”), la section rythmique relâche enfin l’étreinte avant d’offrir un crescendo qui, on l’imagine déjà aisément, donnera sa pleine mesure lors de fins de sets endiablés. Mais nous n’en sommes pas là. Nous voilà déjà comblés. Les frères Sourice détiennent toujours la formule, elle se marie merveilleusement bien avec celles des frères Belin. Cette union était une brillante idée, ce retour aux affaires est une bénédiction.

C’était long toutes ces années, ne nous faites plus jamais ce coup-là.

Jonathan Lopez

LIRE LA CHRONIQUE DES THUGS – IABF

Chronique à retrouver également dans le New Noise #47 Février-Mars 2019

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