Sleaford Mods – English Tapas

Publié par le 19 avril 2017 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Rough Trade, 2017)

La délation c’est pas notre genre. Mais chez Sleaford Mods, sans vouloir balancer, il y en a quand même un qui se déchire pendant que l’autre se gratte les bollocks.

Jason Williamson cherche des thèmes sur lesquels cracher, puis éructe dans le micro sans ménager ses efforts, y rajoute même une touche mélodique en chantant sur certains passages. Andrew Fearn, lui, a le bon rôle. Il cherche des instrus, et une fois trouvées les mémorise sur son ordi, pour ne plus avoir qu’à “double cliquer” ensuite pour les lancer. Tranquille Emile.

Bien sûr on caricature (encore que..) mais le contraste est tel sur scène qu’on ne peut s’empêcher d’y repenser à l’écoute de cet English Tapas qui, à quelques exceptions près, sonne comme chacun de ses prédécesseurs. Et l’ami Simon n’y est pas totalement étranger.

Car, si Williamson trouve encore de bonnes formules qui percutent et les répète à l’envi (“trip to Spar is like a trip to Mars”, “Pisshead knocking out half-cut ideas/Pretentious little bastard on social medias”), s’il en fout plein la tronche aux réseaux sociaux (“Just Like We Do”) ou aux patrons voyous (“B.H.S.”), Fearn ne se démène pas outre mesure pour marquer les esprits, au-delà de son bon vieux post punk minimaliste qui tourne en boucle.

Signalons quelques efforts tout de même : “Time Sands”, moins énervé, qui joue sur les ruptures de beat et sur une basse plus flemmarde que rentre dedans, “I Feel So Wrong” et ses atours funkisants, “Dull” et son piano (?) qui apporte un brin de changement dans ce paysage outrageusement dominé par la basse et le beat. Mais il faut quand même bien gratter pour trouver un peu de variété à ces tapas anglaises qui ont toutes plus ou moins le même goût. Comme sur Key Markets.

La recette est maîtrisée, elle nous plaisait bien et on l’aime toujours mais à l’avenir il va falloir trouver de nouveaux ingrédients sinon, à force, on va préférer se tourner vers d’autres cuistots.

JL

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