Parquet Courts – Wide Awake

Publié par le 14 juin 2018 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Rough Trade, 18 mai 2018)

Commençons par dire une ou deux saloperies. Ça fait toujours du bien. Parquet Courts fait partie de ces groupes sympas, qui sortent des albums honnêtes, un brin surcotés. S’ils n’existaient pas, ça ne changerait rien à notre vie mais on ne leur souhaite que du bien, car ce sont des passionnés, parfois inspirés et indéniablement talentueux. Modérées les saloperies, notez bien.

Vous dire que ce nouvel album était attendu fébrilement de ma part serait évidemment un mensonge éhonté. Toutefois, une bonne surprise est toujours à espérer et on pouvait a minima tabler sur de nouveaux singles bien troussés comme ils en ont déjà offerts par le passé.

Bingo Roberto ! “Total Football” la met d’emblée en lucarne et nous ferait presque croire qu’on manie le ballon comme personne à New York. D’autres friandises sont offertes et ne nous enlèvent pas le petit sourire satisfait qui s’est dessiné à l’écoute de ce début d’album. Tout aussi remuant (mais plus électronique) “Violence” fait le job efficacement, quand “Before The Water Gets Too High” possède la dose adéquate de coolitude avec le chant tout en détachement de ce bon branleur qu’est Andrew Savage. Entame de match réussie, donc.

La suite sera plus riche en temps morts. Au niveau des gestes techniques marquants, retenons “Almost Had To Start A Fight”, entre tension et déhanchés subtils. Joga bonito. L’adversaire est au sol, le public entame une ola.

Mais l’excitation retombe assez vite malgré les efforts de créativité déployés (“Normalization”, “Back To Earth”, la funky samba “Wide Awake” rigolote mais guère plus). Un débordement sur l’aile gauche avec la post punk “NYC Observation” et des grigris du feu follet “Extinction” redonnent un peu de mordant à l’affiche. Puis un petit groupe d’ultras entonnent ce qu’ils semblent considérer comme un hymne mais qu’ils sont les seuls à connaitre (“Death Will Bring Change”). Divertissant mais pas sûr que ça concurrence “You’ll Never Walk Alone” un jour.

Coup de sifflet final. Pas de révolution en vue. Me voilà conforté dans mon opinion avec ce nouvel album honnête offert par ce groupe décidément tout ce qu’il y a de plus sympa mais tout de même un brin surcoté.

Jonathan Lopez

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