Parquet Courts – Sunbathing Animal (What’s Your Rupture/Rough Trade)

Publié par le 24 août 2014 dans Chroniques, Toutes les chroniques

parquetLes teigneux Parquet Courts, Texans exilés dans la grande Pomme et nouvelle attraction de la scène rock locale (Brooklyn plus précisément), livrent ici leur troisième album studio, qui transpire d’énergie et sonne totalement New Yorkais. Héritiers du Velvet, auquel on pense immédiatement, mais également de la grande Patti Smith ou des Strokes plus récemment, contrairement au vieil adage ces gars-là semblent déjà prophètes en leur pays.

Les Parquets courts, c’est d’abord une fratrie, au patronyme prédestiné pour foutre le bordel : les frères Savage, Andy (guitare et chant) et Max (batterie), ont choisi la musique pour laisser éclater cette rage. Austin Brown (guitares et songwriting) et Sean Yeaton (Basse) complètent le band et constituent l’un des jeunes groupes les plus excitants du moment. Suivez le guide.

New-York, disais-je, car immédiatement dès les premières notes du brillant « Bodies Made Of », on pense au mythique « Marquee Moon » de Television. Ce titre lance l’album de manière remarquable, avec le chant grinçant et cynique d’Andy Savage qui hurle à tue-tête « Bodies made of slugs and guts », et ce son si particulier des guitares, rythmes répétitifs, peu de notes : simple mais efficace.

Dans la foulée, ils déroulent pied au plancher et guitares saturées un « Black And White » du meilleur aloi. Energie brute, pas de chichis ni de solos chiants, ils balancent la sauce cash !

Cet animal propose son lot de chansons punk rock toniques et qui tâchent : « What Colour Is Blood », « Always Back In Town » au riff si évident, ou le titre éponyme, sur lequel Andy exhorte la troupe et lance la machine à fond la caisse avec une énergie à tout dézinguer : 3’52’’ qui mettent tout le monde d’accord et laissent l’auditeur KO ! Vu l’excès de vitesse sur ce Sunbathing Animal ça va leur coûter un paquet de points en moins sur leur permis de conduire !

Mais l’évolution des compositions de Parquet Courts est évidente, et de longs morceaux étirés au son bluesy et guitares cradingues, démontrent le talent de songwriter des deux Andy qui se partagent le job. La superbe « Instant Disassembly » et le si velvetien « She’s Rolling », et son harmonica discordant qui entraîne tout le monde dans son délire, n’est pas sans rappeler certaines divagations de Lou Reed et sa bande, « European Son » par exemple.

Deux intermèdes curieux « Vienna II » et « «Up All Night » qui ressemblent à des démos exhumées, et une série de ballades vaporeuses, « Raw Milk », « Into The Garden » leur ménagent des moments de répit bénéfiques entre deux salves dévastatrices. La palme à cette « Dear Ramona » qui ne le laisse pas insensible (nous non plus d’ailleurs).

Passés par Rock En Seine l’an dernier, les Parquet Courts avaient mis le feu à la scène, en jouant les morceaux de leur précédant album Light Up Gold, beaucoup moins varié que cette nouvelle œuvre, qui, si elle n’est peut-être pas le nouveau Nevermind ou London Calling marque une étape importante dans leur jeune carrière.

 

El Padre

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