Oh Hiroshima – All Things Shining

Publié par le 28 juillet 2024 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Pelagic, 28 juin 2024)

En provenance de Suède, Oh Hiroshima a choisi pour représenter visuellement sa musique, les convulsions de l’eau, une symbolique où s’entrechoquent les émotions. Au premier regard, on songe à l’estampe de Hokusai (la grande Vague de Kanagawa). Des gouffres jusqu’aux cimes, Oh Hiroshima s’est illustré au travers d’une myriade d’archétypes avec pas moins de quatre albums post-rock. Il serait totalement injuste de passer à côté de sa discographie.

L’entrée dans l’imaginaire est inconnue quand elle n’est pas intérieure, elle devient une aventure secrète, un voyage qui consiste à entrer dans un monde intermédiaire. Oh Hiroshima s’est éloigné du formalisme ambiant du post-rock, Avec All Things Shining le duo approfondit l’impétuosité de son univers, « Wild Iris » déferle telle une lame de fond, avec un chant bien ancré dans les nombreuses textures mélodiques mouvantes. Il est évident que l’ensemble de l’album se place au firmament des sorties musicales estivales, « Rite of Passage » nous remémore la meilleure période de Grails, de God Is An Astronaut, avec cette propension à rendre chaque harmonie, non pas répétitive, mais à ce sens de la mélodie qui prend son envol lentement pour ensuite, éclater dans une apothéose saisissante.
« Deluge » est probablement le plus addictif, la basse bourdonne sur un agrégat d’instruments à cordes, de synthés et de voix doublées, on doit cette sonorité au sorcier des studios Magnus Lindberg et son compère Kristian Karlsson dont la signature sonore embrasse le krautrock avec une aisance déconcertante.

Jakob et Oskar Hemström signent leur magnum opus, bien que leur précédent album, Myriad, se rapprochait déjà de ce post rock indie, mais en contrepoint de leur discographie, il y a quelque chose d’irrésistible dans les 43 minutes qui se déroulent comme dans un film. Chaque composition de Oh Hiroshima ne dépasse que par deux fois les sept minutes, c’est dans un format resserré proche des cinq minutes que se déploient les riffs étourdissants, saturés et synthétiques d’une musique presque passée dans les circuits de synthés analogiques. Oh Hiroshima nous offre avec ce nouvel album l’opportunité d’une évasion spatio-temporelle rondement maîtrisée.

Franck Irle

Merci à Clément Duboscq de nous permettre de découvrir sous la forme d’une interrogation, via son agence Vous Connaissez ?, tout un archipel de formations musicales de qualité.

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