Mondo Generator – Live At Bronson

Publié par le 3 juillet 2021 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

Vous vous souvenez de ce truc qu’on appelait des concerts ? Pur concept du monde d’avant, où l’on se retrouvait dans des lieux clos suintant la bière et la sueur pour écouter des groupes de musique nous jouer leur dernier album et une sélection de leurs meilleurs titres. Plus on suait, plus on avait les oreilles qui prenaient cher (et souvent, plus on buvait de bière), plus on avait passé un bon moment.

Si vous avez besoin d’une piqûre de rappel de ce qu’était un concert sans demi-jauge en place assise avec geste barrière de rigueur, Mondo Generator nous propose une prise son d’un des concerts de leur dernière tournée avant la fin du monde qui a au minimum la qualité de bien résumer le bousin. Le tout se passe en Italie, s’ouvre par une petite présentation des forces en présence (“Hello Everybody, […] we’re the Mondo Generator. Mike Pygmie on the guitar, Fuck yeah, Michael Amster on the drums, Fuck yeah! Cheers, my name is Nick, let’s get it on!“) puis le volume passe à 11 et on s’en prend plein la gueule pendant une cinquantaine de minutes.

Enregistré sur la tournée de Fuck It, le concert s’ouvre comme l’album par “Nowhere Man”, mais enchaine immédiatement sur 3 gros classiques : “13th Floor” (aussi connue par les fans de Queens Of The Stone Age en tant que “Tension Head”), “Fuck You I’m Free” et “Gonna Leave You”. Le ton est donné, il y en aura autant pour les vieux de la vieille que pour les jeunots fraichement débarqués, mais l’interprétation sans détour démontre qu’on ne sera pas là pour faire dans le feutré.
Tournée oblige, les titres de Fuck It sont bien représentés, et s’intègrent parfaitement dans les setlists de Mondo Generator ; “Up Against The Void” et “It’s You I Don’t Believe” puent le pogo à plein nez, “Turboner” ou “Fuck It” sont aussi efficaces pour provoquer un headbanging que les meilleurs classiques du groupe et “Kyuss Dies!” trouve toute sa place dans la triplette stoner formée avec “Green Machine” et “Allen’s Wrench”. À côté de ça, Oliveri nous donne un bon aperçu de son parcours, côté gros son (ne cherchez pas les belles chansons tristes comme “Autopilot” ou “Four Corners”), avec des morceaux de chaque album à l’exception de Dead Planet, et les classiques inévitables de ses deux groupes cultes. Difficile, d’ailleurs de bouder un final “Millionaire” (agrémenté du couplet de “Dog Food”)/”Love Has Passed Me By”.

Dans l’ensemble, ce Live At Bronson ne révolutionnera rien, ce n’est ni un concert intemporel ni un album live qui se fraiera un chemin dans les discothèques idéales. Le son est bordélique, et même la prestation n’est pas irréprochable. On pourrait même légitimement se demander s’il ne s’agit pas d’une tentative de renflouer des comptes qui ont dû souffrir de la situation sanitaire. Pourtant, il a quelque chose de très sincère, sans fioriture, à l’image de la musique du groupe. Avant tout, et c’est probablement sa plus grande force, on s’y croirait. Quiconque a déjà vu un concert de Mondo Generator retrouvera exactement la musique, l’ambiance, la sueur et la bière trop chère pour sa piètre qualité (même si dans ce cas, il faudra un peu plus d’imagination, ou vraiment boire de la bière en l’écoutant)*. Et on dira ce qu’on voudra, après un an et demi de disette, ça fait beaucoup de bien !

Blackcondorguy

*Ceux qui apprécient la musique mais n’ont jamais vu le groupe sur scène auront probablement très envie de rectifier ça.

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