Hot Snakes – Jericho Sirens
John Reis et Rick Froberg se plaisent à jouer aux pères Noël auprès de leurs fans en ce moment. Après la reformation inespérée (uniquement scénique mais tout de même) de Drive Like Jehu, voici les Hot Snakes de nouveau prêts à mordre 14 ans après Audit In Progress.
Et il suffit d’écouter l’entame musclée “I Need A Doctor” pour s’assurer que leurs langues fourchues sont toujours chargées de venin. Ça carbure à 12000, amplis dans le rouge, cordes vocales à l’agonie, déferlante de riffs assassins, tendus comme des strings mais ultra mélodiques (se remettra-t-on un jour de la monstrueusement jouissive “Six Wave Hold-Down” ? Rien n’est moins sûr). Hot Snakes fait du Hot Snakes et c’est déjà beaucoup.
A l’exception d’une face b globalement moins passionnante (“Death Doula”, “Death Of A Sportsman”), il y a là de quoi se faire une belle collection de tubes punk printaniers (ajoutons aux pré-cités l’imparable “Death Camp Fantasy”, “Jericho Sirens” et son melodica aussi saugrenu que bien senti, “Candid Cameras”, assez Drive Like Jehu-esque, comprendre tout aussi rentre dedans mais par des biais plus alambiqués).
Pour s’enfiler l’album entier, il faut être prêt à se faire gueuler dessus pendant plus une demi heure. Pour peu qu’on tolère la maltraitance auditive, on en ressort bien secoués mais le sourire aux lèvres. Comme après un tour de rock’n’roller coaster.
Jonathan Lopez