The Vaselines – V For Vaselines (Rosary Music)
Certains ne sont jamais où on les attend. Pour les Vaselines, on pourrait dire qu’ils ne sont jamais quand on les attend.
Après s’être séparés juste avant qu’un certain Kurt Cobain incite le monde à jeter une oreille sur leur seul et unique album, s’être reformés pour quelques dates en 2006 dans l’indifférence générale, et être revenus en 2010 avec un étonnant (et fort réussi) nouvel album, on n’avait plus de nouvelles de leur part.
Jusqu’à ce qu’en 2014, un nouveau disque soit annoncé. À la fois si tôt, quand on compare avec les 21 ans d’écart entre leurs précédents albums, et si tard (4 ans, dans l’univers de la production musicale, ça peut paraître une éternité), c’est assez surprenant. Mais bon, ça reste une bonne nouvelle dans l’absolu, de la part d’un groupe qui n’a jamais sorti de mauvais album.
V For Vaselines, puisque c’est son nom, sort donc et rien que la pochette nous indique que le groupe n’a pas perdu de son second degré. Surtout que l’imagerie biker ne cache pas un revirement musical vers le hard-fm ou l’indus tendance sado-maso. Non, on est encore une fois en plein dans l’univers des Vaselines, pop sucrée, rock accrocheur, plein d’harmonies vocales et de chouettes mélodies, le tout saupoudré de paroles un tantinet débile. Rien de surprenant, si ce n’est de réussir à reprendre toujours la même formule sans l’épuiser et sans qu’elle ne semble datée.
Alors, encore une fois une belle réussite? Oui, et non. Déjà, 10 morceaux, c’est un peu court (bon, ils n’ont eu que 4 ans pour les travailler, contre 21 pour les 12 morceaux de Sex With An X), et surtout s’il y a de bons tubes et des morceaux très réussis, comme “High Tide, Low Tide”, “One Lost Year”, ou “Earth Is Speeding”, il n’y a à l’écoute rien d’aussi mémorable que sur les disques précédents. Mais si on ne compare pas, et ce n’est pas bien de comparer, on constate malgré tout face à un disque de pop rock punky (car oui, les Vaselines sont punks à leur manière) très bien foutu, où les morceaux rentrent instantanément dans la tête, bien qu’ils puissent en ressortir aussi vite qu’ils sont venus.
Pas LE disque des Vaselines, c’est certain, le disque du siècle, certainement pas, le disque de l’année, à voir. A écouter, surtout.
BCG