Troy Von Balthazar – Courage, Mon Amour !

Publié par le 16 août 2021 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Vicious Circle, 20 août 2021)

On ne sait pas qui est « son amour » mais du courage, il en faut assurément pour s’attaquer au nouvel album de Troy Von Balthazar qui, comme à son habitude, ne nous ménage guère avec ses chansons d’une tristesse insondable. Ce disque, qui s’ouvre par un morceau du nom d’un (merveilleux) album de Chokebore (« Black Black ») et s’achève par celui (ou presque) de son dernier album solo (« End Crazy ») a évidemment bien plus à voir avec ce dernier qu’avec son groupe 90s. Troy nous plonge d’emblée dans une atmosphère aquatique sur ce « Black Black » d’une grande lenteur, bardé d’effets et de déploiements au ralenti. Mais la voix est familière, elle émeut et séduit. Celui qui nous confiait en interview n’avoir jamais écouté un disque de Nick Cave ou Nirvana rend ensuite hommage de fort belle manière à « Mr. Cohen ». Ce grand monsieur avec qui il partageait ce sens aigu de la poésie mais qui dégageait une force, une prestance, un charisme finalement très éloignés de TvB qui, à chaque parole semble se mettre à nu, en danger, exposer sa grande vulnérabilité.

Le début d’album est totalement sur la retenue, d’un minimalisme froid, puis, peu à peu, TvB se déride, offre autre chose qu’une mélancolie extrême – et il faut bien le dire, assez accablante – lorsque résonnent les formidables « Jacob » (toujours aussi belle mais aussi plus entrainante et superbement habillée de nappes synthétiques éthérées) puis « What I Like (About Me) » et son refrain céleste qui provoque un petit sourire satisfait, voire une jubilation interne (« I know how to daaance because… it’s easyyy »). Évidemment, TvB n’a pas besoin du moindre apparat pour délivrer des moments de pure beauté, frapper avec une extrême délicatesse (« Until The Day », « End Crazy ») mais c’est un autre morceau, qu’on pourrait presque qualifier de pop (« Just Don’t It » et son refrain fractionné et scandé), qui pourrait bien marquer davantage les esprits.

Rembobinons quelque peu pour revenir à ce fameux « Black Black ». « You’re in my head » clame TvB avant que le morceau ne se scinde en deux, soudainement mené par une très belle mélodie de piano. Une virée dans la tête de Troy Von Balthazar. C’est exactement ça. Une plongée au cœur de l’intimité d’un être torturé et extrêmement touchant. Tout le monde n’adhèrera peut-être pas à ses petits fragments de vie mais à l’heure où chacun se complait dans la mise en scène, où l’apparence semble primordiale, il convient de saluer, encore et toujours, la sincérité de TvB et son amour profond pour la musique qu’il utilise comme exutoire.

Jonathan Lopez

1 commentaire

  1. depuis quelques albums, une décennie, c’est devenu relativement barbant à écouter je
    sa voix est toujours identique comme s’il n’osait pas chanter
    il n’a plus grand chose à offrir je trouve

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