Public Enemy – What You Gonna Do When The Grid Goes Down?
La rumeur sur l’éviction de Flavor Flav du groupe pour divergences politiques n’était qu’une intox, nous voilà rassurés. Les membres de PE sont toujours en phase politiquement et ce nouvel album tombe à pic, quelques semaines avant des élections américaines tant redoutées. Les temps sont durs, l’heure est grave, les thèmes évoqués et dénoncés il y a 30 ans par le groupe restent malheureusement au cœur de l’actualité alors pourquoi pas remettre au goût du jour un classique comme « Fight The Power », surtout quand Nas, Black Thought (The Roots) et la rappeuse Rapsody y martèlent des couplets de haute volée ? Plus discutable est la présence de quatre autres pistes qui apparaissaient déjà sur Nothing Is Quick In The Desert, sorti 3 ans plus tôt en format digital à l’occasion du trentième anniversaire du groupe. Parmi elles, on retient surtout « Rest In Beats », hommage à leurs confrères rappeurs partis trop tôt « salute in tribute, light a candle, play a song, as their legacies continue on and on and on ». Heureusement, les nouveautés ne sont pas en reste et l’incroyable guestlist fait saliver. L’élite du rap US est ici conviée, une invitation des légendaires Public Enemy ne se refuse pas. Sur « State Of The Union (STFU) », Chuck D et Flav l’ont mauvaise, ils ne pèsent pas leurs mots, le message est clair et ciblé. En résulte un morceau hautement addictif, au refrain entêtant, bien aidé par la formidable prod de l’infatigable Dj Premier. Autre très bonne surprise « Public Enemy Number Won » au casting impressionnant (Ad-Rock et Mike D des Beastie Boys croisent le fer avec Run D.M.C.). Changement d’ambiance avec « GRID » et sa touche très funky apportée par le maître en la matière Georges Clinton. Chuck D y retrouve B-Real (Cypress Hill), son acolyte de Prophets of Rage et, sans surprise, l’alchimie entre les deux hommes fonctionne à merveille. Autre présence remarquée, celle d’Ice-T qui, entre le tournage de deux épisodes de New York Unité Spéciale, a fait un saut dans les studios du célèbre label Def Jam et contribue à ce “Smash The Crowd” bien saignant.
Rien de surprenant à ce que le carnet d’adresses du groupe soit toujours aussi fourni, il est en revanche tout à fait réjouissant de constater que, les années passant, Public Enemy affiche toujours une forme olympique et tient la dragée haute à ses illustres convives. Cet ultime effort est une belle réussite de plus, l’heure de la retraite n’a pas encore sonné. Le combat continue !
Julien Robin