Liars – TFCF

Publié par le 11 septembre 2017 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Mute/PIAS, 2017)

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Gageons qu’Angus Andrew, retrouvé seul dans le navire Liars depuis le départ d’Aaron Hemphill, ne s’est pas lamenté bien longtemps avec cette citation de Lamartine en tête.

Si Liars a déjà touché à presque tout musicalement (souvent avec brio) on aurait pu craindre que le père Angus choisisse de simplifier la donne n’ayant plus de comparse avec qui partager ses délires et idées saugrenues. Il n’en est rien. Pourtant, les instruments à sa disposition sont réduits comme peau de chagrin : une gratte sèche omniprésente et des machines pour s’adonner à quelques bidouillages électroniques. C’est à peu près tout, si l’on excepte les coups de main épars de quelques copains.
Mais inutile d’escompter un frein quelconque à son imagination débordante : ce TFCF a tout pour lui, excepté son affreuse pochette. A commencer par une atmosphère globale hypnotique, étrangement envoutante, un je ne sais quoi qui procure un grand attachement pour tout un tas de morceaux qui ne paient pas de mine de prime abord. Comme souvent chez ce groupe. L’univers Liars se retrouve dépouillé mais fourmille toujours d’idées. Et de bonnes chansons. Citons pèle mêle “Cliche Suite” aux allures médiévales, les errances mystiques d’un Angus tourmenté sur fond de beat d’abord rachitique puis épileptique (“Face To Face With My Face”), la mélancolie palpable de “No Help Pamphlet”, la simplicité tubesque de “No Tree No Branch” dans un délire drum&bass, “Cred Woes” entre electro et hip hop, avec un chant rappelant Beck (!), tout en s’octroyant un break qui semble emprunté… au “My Sharona” des Knacks !
Ça fait beaucoup pour un seul disque. Et ça confirme que l’entité Liars conserve toute son âme, sa singularité et vient d’ajouter une réussite de plus à sa fascinante discographie.
JL

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