J.C. Satàn – J.C. Satàn (Born Bad)

Publié par le 22 octobre 2015 dans Chroniques, Toutes les chroniques

BB075-JC-SATAN-COVER-BD-310x310Tout commence par un leurre, une ouverture furieuse en guise de trompe-l’œil. “Satan II”, sauvage et indompté, sonne comme un vestige du J.C. Satàn d’antan mais dont le nom augure celui d’aujourd’hui. Puis des sifflotements annoncent tranquillou la nouvelle ère qui se dessine.

J.C. Satàn n’a pas fondamentalement changé mais il se veut toujours plus libre, aventureux, complexe. Et fait désormais partie de l’écurie Born Bad, ce qui lui va comme un gant et lui garantit par la même une exposition plus grande.

Armé de cuivres envahissants et d’un riff qui se barre en sucette le temps d’une ballade déjantée (“Waiting For You”), mué – encore – en Queens Of The Stone Age français (“Dialog With Mars”, “Don’t Joke With The People You Don’t Know”), J.C. Satàn est bien dans ses basques.

Certains y verront le fameux “album de la maturité”, terme qu’ils veulent sans doute fuir comme la peste, préférant rester avant tout de jeunes cons qui s’éclatent. Mais s’éclater ne signifie pas nécessairement éviter de se prendre au sérieux. J.C. Satàn fait certes ce qui l’amuse, mais il le fait bien. Prononcer des paroles sur l’amour, les meurtres ou les deux, de façon incantatoire. S’appuyer sur une formule qui roule, le duo de voix au chant. Se la jouer tout décontract’ en mode surf rock (“I Will Kill You Tonight”). Accorder à Paula un morceau chanté en italien, sa langue maternelle (“Ti Amo Davuero”, excellent). Jouer sur les changements d’ambiance, macabre d’abord avant l’envol mélodique et le martèlement infernal de la section rythmique (“The Greatest Man” qui clôt joliment un album un poil court)…

Halte à la maturité, ceci est “simplement” un album riche, tout à fait maîtrisé, non dénué du grain de folie nécessaire. A gober dans toute sa variété, sans craindre l’indigestion. D’ailleurs ça tombe bien, vu l’envol que s’apprête à prendre le groupe (prophétie christo-satanique), vous allez en bouffer du J.C. Satàn.

JL

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