Interview – Mogwai
As The Love Continues. Tel est le titre du dixième album de Mogwai. Vingt-cinq ans se sont écoulés depuis que Stuart Braithwaite, Dominic Aitchinson et Martin Bulloch ont commencé à composer des instrumentaux en forme de montagnes russes. Et l’histoire d’amour perdure entre le public et le légendaire groupe écossais qui lui aura fait perdre quelques points d’audition. “Légendaire” oui, n’ayons pas peur des mots quand il s’agit de qualifier l’un des piliers du post-rock qui peut contempler le chemin parcouru la tête haute et envisage le futur avec toujours autant d’envie et d’ambition. C’est par Zoom que nous soumettons à un feu nourri de questions un Stuart Braithwaite quelque peu avare en mots mais d’humeur joviale, malgré ce début d’année morose couronné par la mise en œuvre du Brexit quelques jours auparavant. Car l’amour se poursuit et l’espoir demeure.
“On a déjà parlé d’une collaboration avec Mark Lanegan par le passé. Je suis un grand fan. Son livre sorti l’an dernier était incroyable, je l’ai vraiment adoré. Ce serait génial qu’il chante sur un de nos morceaux !”
Dans le communiqué de presse, tu qualifies la musique de Mogwai de « bizarre ». Quand vous avez débuté, vous passiez évidemment pour des extra-terrestres dans l’industrie du disque mais maintenant qu’il existe tant de groupes post-rock, que vous avez atteint le top 10 des ventes au Royaume-Uni avec vos deux derniers albums, il semblerait que votre « musique bizarre » soit plutôt bien acceptée…
Oui, oh j’ai surtout dit ça pour blaguer. Je crois qu’en y réfléchissant bien, toutes les musiques sont bizarres. (Rires) Mais je suis très reconnaissant de la manière dont le public a accueilli notre musique.
Je suppose que vous auriez difficilement pu imaginer ça à vos débuts il y a 25 ans. Quelles étaient alors vos perspectives ?
Effectivement, au moment de jouer nos premiers concerts, on ne pensait même pas que des gens souhaiteraient venir nous voir. C’est incroyable la façon dont notre musique a pu traverser les années.
Après avoir influencé tant de groupes, êtes-vous de votre côté toujours à l’écoute de ce que font les autres, notamment dans votre genre musical, et certains d’entre eux ont-ils un impact sur votre son ?
Oui, bien sûr ! Je continue d’écouter beaucoup de musique et certains groupes qui ont commencé en même temps que nous nous influencent. On voit comment ils tentent de se renouveler et ça nous inspire.
Qui, par exemple ?
Un groupe comme Blanck Mass par exemple, sachant que nous avions tourné avec Fuck Buttons (NdR : Blanck Mass est le projet solo de Benjamin John Power, un des deux membres de Fuck Buttons). Ce qu’il fait est très inspirant, c’est aussi le cas de The Twilight Sad ou Kathryn Joseph qui sont également sur notre label (NdR : Rock Action). On prend un peu de tout ce qu’on écoute.
Sur ce nouvel album, vous avez dû travailler à distance avec votre producteur Dave Fridmann. J’imagine que c’était la première fois que ça se déroulait de cette façon. Quelles en ont été les conséquences ? Ça vous a pris beaucoup plus de temps ? Le temps est-il justement devenu un allié ?
En fait, ça ne nous a pas pris beaucoup plus de temps. Dave a été très efficace et il a une excellente relation avec son ingénieur du son Tony (NdR : Doogan), je ne crois pas que ça ait changé beaucoup de choses. La seule différence, c’est qu’on devait commencer un peu plus tard en raison du décalage horaire avec les Etats-Unis mais ça s’est passé sans problème. Bon, c’eût été une bonne chose de pouvoir passer du temps avec Dave mais compte tenu des obstacles, on s’en est bien sortis.
J’ai eu le sentiment en écoutant l’album que certains morceaux très directs et énervés comme « Ceiling Granny » n’étaient pas le fruit de grandes réflexions et avaient sans doute peu évolué. Je me suis même dit qu’ils avaient pu découler de jams, ce qui, au vu des conditions, vous aurait grandement facilité la tâche mais peut-être que je me fais des idées…
« Ceiling Granny » est beaucoup plus rapide qu’initialement, Dave tenait à ce qu’on la joue très vite. Elle est probablement deux fois plus rapide que quand on la répétait ! Donc celle-ci a beaucoup changé. Mais Dave avait des idées sur tout, il est extrêmement impliqué, et propose de nombreux changements. Il a eu un énorme impact sur le contenu de l’album.
J’ai été très surpris par ce beat hip hop/pop moderne et cet étrange son électronique en intro de « Here We Go, Here We Go, Here We Go Forever ».
Je devais composer de chez moi, et non en studio, donc j’ai beaucoup utilisé la boite à rythmes dans ma chambre à Glasgow et on a gardé ce beat que j’avais fait au tout début. On n’y a pas vraiment réfléchi pour être honnête.
Ce n’est pas la première fois que utilisez des boites à rythmes mais ce type de son est vraiment étonnant de votre part.
En fait, je fais souvent ça sur les demos mais généralement ça n’est pas conservé sur les albums.
On trouve de nouveau un morceau chanté et presque « pop », « Ritchie Sacramento », ça devient désormais presque un passage obligé, il me rappelle un peu « Party In The Dark » de l’album précédent. Vous aviez besoin de temps et de confiance pour composer ce genre de morceaux ?
Oui, je trouvais cela assez difficile mais au final, je considère que c’est ce qu’on devait faire pour ce morceau donc je suis content d’être arrivé à ce résultat. Ce n’est pas la chose la plus facile à faire pour moi.
Et vous n’aviez pas pensé le sortir en single ? Il est assez efficace…
Si, ce sera le prochain single ! (Rires) Dans quelques semaines, je pense.
Les textes parlent d’un ami disparu ?
Oui, les premiers mots du texte avaient été prononcés par Dave Berman, de Silver Jews (NdR : Dave Berman s’est pendu en août 2019). C’est donc Dave qui a inspiré cette chanson.
Je reviens au fait d’inclure du chant dans vos morceaux. Tu aimes Cult Of Luna ?
Oui, c’est un bon groupe.
Sur leur nouvel EP, Mark Lanegan chante sur un titre. Avez-vous déjà été tentés d’inviter un chanteur à la voix aussi charismatique ou pensez-vous que votre musique n’est pas faite pour avoir une voix qui attire autant l’attention ?
À vrai dire, on a déjà parlé d’une collaboration avec Mark Lanegan par le passé. Je suis un grand fan. Son livre sorti l’an dernier (NdR : Sing Backwards and Weep) était incroyable, je l’ai vraiment adoré. Ce serait génial qu’il chante sur un de nos morceaux ! Sur cet album, aucun titre n’aurait pu vraiment fonctionner avec une autre voix mais on le fera très certainement à l’avenir.
Et tu as déjà travaillé avec Rachel Goswell (Slowdive) au sein de Minor Victories. Ça pourrait également te donner des idées.
Oui, d’autant que ça a toujours été très plaisant de travailler avec elle.
Vous avez toutefois des invités sur ce disque. Atticus Ross notamment joue sur le très épique « Midnight Flit ». Vous aviez déjà collaboré avec lui et Trent Reznor sur la BO de Before The Flood. Comment se déroule une collaboration avec quelqu’un d’aussi expérimenté ? Je suppose que vous parlez le même langage.
Pour être honnête, c’est extrêmement simple parce qu’avec quelqu’un comme Atticus, tu lui dis juste de faire ce qu’il veut. Et ça fonctionne super bien ! (Rires) J’étais un énorme fan de Nine Inch Nails dans ma jeunesse donc c’est un grand honneur pour moi de jouer avec un musicien comme lui.
Ecoutes-tu toujours les bandes originales qu’ils composent ?
Oui, je trouve leurs bandes originales remarquables. Je crois que je les ai toutes écoutées. Ce sont vraiment d’excellents musiciens !
Vous avez aussi invité Colin Stetson. Pourquoi lui et que vous a-t-il apporté ?
C’est un musicien vraiment unique. Nous sommes de grands fans de la bande originale de Heredité (NdR : Hereditary en anglais). Il a apporté quelque chose de vraiment différent au morceau (NdR : « Pat Stains »), c’est vraiment une excellente combinaison.
Vous composez de plus en plus fréquemment des bandes originales, quasiment une par an ces derniers temps. Ressentez-vous une légère frustration qu’elles soient considérées un peu à part du reste de votre discographie et moins scrutées que vos albums studios ?
Non, pas du tout. Pour être honnête, sortir des bandes originales, c’est simplement du bonus pour nous. On le fait vraiment pour prendre part à un film ou une série. C’est un moyen intéressant de s’impliquer dans un projet attirant. Et éventuellement de faire découvrir notre musique à de nouvelles personnes.
Et vous n’intégrez jamais de morceaux de BO à vos setlists. Vous considérez donc vous-mêmes ces disques comme “à part”, non ?
Franchement, il faut que je m’y replonge mais j’aimerais bien en rejouer certains quand on pourra de nouveau donner des concerts. Je les vois quand même comme des morceaux de Mogwai à part entière et il est tout à fait possible d’en incorporer à nos sets.
Vous allez d’ailleurs diffuser prochainement un concert en streaming où vous jouerez l’intégralité de votre nouvel album (NdR : ce concert a été diffusé le 13 février dernier). Ça doit être très frustrant de jouer pour la première fois cet album, non pas devant des gens, mais à travers un ordinateur… Tu arrives à imaginer un futur comme ça ?
Ça craindrait vraiment ! (Rires) Ça reste intéressant de faire les choses différemment mais j’ai vraiment hâte de pouvoir retrouver des salles de concerts et jouer devant de vrais gens ! (Rires)
Vous le jouerez vraiment en live ou il aura été enregistré au préalable ?
Non, c’est enregistré.
Comment parvenez-vous à jouer comme lors d’un vrai live ? Ça doit être plus compliqué de se transcender et de donner sa pleine mesure sans avoir de réactions du public.
Un petit peu mais finalement c’est assez proche d’une session live pour une radio. Ce n’était pas si bizarre. C’était bien de pouvoir jouer ces morceaux live, d’apprendre à les jouer tous ensemble, avec les membres live du groupe. C’était une expérience différente, j’ai hâte que les gens le voient, je pense que ce sera un bon film. Mais ce n’était pas comme un concert, plutôt comme une session.
C’est la deuxième fois d’affilée que vous jouez un album entier en live, vous l’aviez fait à Primavera pour l’album précédent. Ce genre d’expériences vous donne-t-il des idées, comme réintroduire dans vos setlists de vieux morceaux devenus rares sur scène et de ne pas vous contenter de classiques ?
Oui, je pense que c’était une bonne chose, ça nous permet de réaliser qu’on pourrait ressortir quelques chansons qu’on n’a pas jouées en concert depuis quelque temps. En tout cas, j’ai vraiment envie de réapprendre à jouer d’anciens morceaux quand on reprendra la tournée. Ce serait vraiment bien.
Et puis, tu as le temps d’y songer et de t’entrainer… (Rires) Le dernier morceau de cet album s’appelle « It’s What I Want To Do, Mum ». Tu te souviens avoir eu cette conversation ?
Pas vraiment. Honnêtement, ma mère m’a toujours incité à faire ce que je voulais. Ce n’était peut-être pas le cas de tout le monde… Je n’ai vraiment pas à me plaindre de ma mère. Elle m’a beaucoup soutenu.
Ça aurait peut-être été pire si tu lui avais dit « je veux faire du post-rock, maman ! » – Qu’est-ce que c’est que ça ?! »
Exactement ! (Rires)
Toi, tu pousserais ton fils ou un proche quelconque à faire carrière dans la musique ou tu préfèrerais qu’il fasse de longues études et devienne avocat ?
(Rires) Non il peut faire ce qu’il veut ! Et je pourrais peut-être même l’aider mais il se ferait probablement plus d’argent en devenant avocat…
“Beaucoup d’artistes vont devoir trouver d’autres moyens de subvenir à leurs besoins et ça m’inquiète. (…) Pendant le confinement, les gens ont besoin de l’art, de livres, de musique, de films, de la télévision. C’est le moment de mesurer l’importance de la culture plutôt que d’essayer de l’oublier.”
Cette année n’a pas commencé de manière idéale avec le Brexit qui vient d’être appliqué en Ecosse alors que plus de 60% des Écossais avaient voté pour rester dans l’Union Européenne, penses-tu qu’une issue positive est possible prochainement ? Comment envisages-tu l’avenir ?
Je n’en sais rien. C’est fou. C’est fou qu’ils l’appliquent alors qu’on est en pleine pandémie, c’est totalement idiot. Difficile de dire comment ça va évoluer.
Tu gardes tout de même espoir ?
Oui, j’ai de l’espoir ! J’aimerais qu’une Écosse indépendante rejoigne l’UE mais ça dépend de beaucoup de choses, il faut en passer par plusieurs étapes avant que cela puisse être envisageable. Je croise les doigts.
On a tendance à passer sous silence à quel point le Brexit est également négatif pour les musiciens et les artistes en général. Vous avez d’ailleurs relayé une pétition pour que le gouvernement permette aux artistes de voyager sans visa (NdR : une demande rejetée depuis).
Oui, c’est une très mauvaise chose pour l’Europe et pour le Royaume-Uni car cela va devenir beaucoup plus cher et compliqué. Pour un groupe comme nous, ça ira, on gagnera simplement beaucoup moins d’argent. Mais un groupe qui débute et peut déjà à peine se permettre de partir en tournée ne pourra certainement plus du tout. Ça aggrave les choses pour les artistes, pour les gens qui vivent en France ou en Allemagne aussi ,car ils ne pourront pas partager leur culture avec des pays si proches. C’est complètement idiot.
Malgré le Brexit et cette horrible année 2020, le titre de votre album peut être interprété comme un message d’espoir. Vous êtes optimistes pour cette année ?
J’essaie toujours d’être optimiste même si c’est très compliqué en ce moment. Mais je suis content que les gens le prennent comme un message d’espoir.
Il y a quand même eu la défaite de Trump.
Voilà un point positif ! Et la qualification de l’Ecosse à l’Euro de foot ! Ce sont les deux seuls évènements positifs de l’an passé ! (Rires) Et puis Trump échoue dans toutes ses tentatives d’invalider l’élection, il ne cesse de se ridiculiser… (NdR : l’interview a été réalisée la veille des émeutes au Capitole)
À l’inverse du titre de l’album, la voix qu’on entend dès les premières secondes et dit « To the bin my friend, tonight we vacate earth! » (NdR : à la poubelle mon ami, ce soir on quitte la terre) est déjà moins engageante…
Tout à fait ! On a enregistré un ami qui a dit ça en dormant, c’est peut-être un message d’une autre dimension.
De quel ami s’agit-il ?
Ben Power, le musicien de Blanck Mass.
Il est au courant ?
Oui, il sait. Il est ravi ! (Rires)
Vous allez sortir sur Rock Action le nouvel album d’Arab Strap, vous devez être très excités par ce retour…
Oui, absolument. Je suis très fier de pouvoir être impliqué dans cette sortie, les gens semblent l’attendre avec impatience.
Tu les connais depuis très longtemps. Es-tu toujours très proche d’eux et de leur musique ?
C’est un de mes groupes préférés, leur musique m’a toujours parlé. Aidan (NdR : Moffat, le chanteur) et Malcolm (NdR : Middleton, multi-instrumentiste) sont de bons amis à nous depuis que nos groupes respectifs ont débuté. On a fait beaucoup de concerts ensemble, Aidan a chanté sur des morceaux de Mogwai (NdR : « R U Still in 2 It » sur le premier album et « Now You’re Taken » de l’EP 4 Satin, le groupe lui a même dédicacé le morceau « Waltz for Aidan » sur Come on Die Young) et j’ai joué sur certains de leurs albums. On est très proches, oui !
Que peut-tu dire de leur album à ceux qui ne l’ont pas encore écouté ?
Je pense que c’est un album très moderne qui tombe à point nommé. Il est très personnel mais il véhicule aussi des messages anti-racistes. C’est vraiment un super album.
Je sais que tu es amateur de rap. La dernière fois qu’on s’est parlé, on venait d’apprendre la mort de Prodigy de Mobb Deep, cette fois c’est celle de MF Doom… Que représentait-il pour toi ?
C’était un de mes rappeurs favoris. Un talent incroyable. C’est vraiment très triste, il est mort si jeune, il n’était pas beaucoup plus âgé que moi. C’est une vraie tragédie, il laisse derrière lui quelques-uns des meilleurs albums hip hop de tous les temps. C’est vraiment triste.
Tu achètes encore beaucoup de disques ?
Oui, pas mal. Pas autant que quand je me faisais de l’argent en faisant des concerts (rires) mais je continue, oui.
Comment vous vous y retrouvez financièrement actuellement d’ailleurs, sans pouvoir tourner, sans vendre de merch… ?
On a eu de la chance parce qu’on a donné beaucoup de concerts en 2019 et le nouvel album sort, donc ça va. Mais je sais que c’est dur, pour certains de mes amis notamment. Pour les tourneurs, les roadies, les ingénieurs lumière… Ce sont ceux qui souffrent le plus à mon avis.
Je ne sais pas si c’est différent chez vous mais en France, on a le sentiment que la culture est le cadet des soucis du gouvernement.
Oui, c’est pareil ici. C’est comme si les gens considéraient l’arrêt de la culture comme acquis. Pourtant, la culture rapporte beaucoup d’argent aux pays. Le truc dingue au Royaume-Uni, c’est qu’ils sont obsédés par les pêcheurs. Je veux bien croire que les pêcheurs ont des problèmes mais l’industrie de la pêche est minuscule par rapport à celle de la musique et personne ne mentionne jamais cette dernière. Le Brexit et la Covid sont en train de détruire ça. Je pense que certains vont abandonner et quand tu arrêtes, c’est difficile de revenir ensuite. Je pense que beaucoup d’artistes vont devoir trouver d’autres moyens de subvenir à leurs besoins et ça m’inquiète. Si le gouvernement les avait suffisamment soutenus, ils pourraient continuer à vivre de leur art. Notamment pendant le confinement, les gens ont besoin de l’art, de livres, de musique, de films, de la télévision. C’est le moment de mesurer l’importance de la culture plutôt que d’essayer de l’oublier.
Autre moyen de s’en sortir : vendre des t-shirts. Vous avez épuisé quasiment tous vos t-shirts Brexit: is shite, avant cela vous aviez fait Blur: are shite. Des idées pour le prochain ?
Je ne sais pas encore. Peut-être qu’on va en ressortir sur le Brexit, il aura au moins servi à nous rapporter de l’argent de cette façon ! (Rires)
Entretien réalisé par Jonathan Lopez, à retrouver également dans new Noise #56 (février-mars) actuellement en kiosques.
Merci à Marine Batal de PIAS.
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