Interview – Chinese Man
Juste avant d’attaquer une longue tournée estivale et après avoir sorti Sho-Bro, nouvel EP d’inédits et remixes, les marseillais de Chinese Man étaient de passage à Paris. Avec beaucoup d’humour et dans une atmosphère très détendue, ils nous ont accordé du temps pour évoquer leurs collaborations, la bonne santé de Chinese Man Records, la tournée à venir… et leur amour pour le vinyle.
Sur le nouvel EP, il y a du beau monde qui remixe. Un mec comme DJ Nu-Mark j’imagine que ça fait partie de vos idoles ?
Sly : complètement ouais ! Jurassic 5, DJ Nu-Mark… On a eu la chance de le rencontrer…
High Ku : y a longtemps, 4 ou 5 ans. En plus c’est marrant ça reste quelqu’un de super accessible, à l’époque il était venu dans une radio à Aix.
Sly : petite radio associative où on avait une émission. Et on avait bien accroché avec lui humainement, sa musique bien sur on était fan donc oui c’était super. Sur ce projet-là en plus lui demander un remix, c’était parfait, le morceau collait parfaitement à son style. On est très contents de ce qu’il a fait.
Effectivement ça marche bien. Ce que j’ai trouvé plus surprenant c’est que ça colle aussi bien avec High Tone. Je ne pensais pas forcément que vos univers puissent se rencontrer et pourtant le résultat est très convaincant. Vous vous connaissez depuis longtemps ? Comment ça s’est fait ?
High Ku : c’est un groupe qu’on a connu quasiment dès le début, qui fait partie de nos influences. On a toujours cité Ninja Tune et tout ça. En France y avait Le Peuple De L’Herbe, y avait High Tone qui en plus fait partie du label Jarring Effects qui était forcément une sorte de modèle pour Chinese Man Records. Et en plus dès les Groove Sessions Volume 1 il y avait “Skank In The Air”, un morceau dub, même clairement inspiré des sound systems puisqu’on avait une association à Aix, Musical Riot, qui organisait des sound systems du coup on avait l’occasion de voir ce que ça donnait et de se dire qu’en fait on pouvait incorporer cet univers-là, nous dans notre musique, dans le hip hop. Donc là la boucle s’est bouclée. En plus c’était un morceau avec une chanteuse donc ça leur permettait d’avoir un univers assez fort. C’est vrai que remixer de l’instrumental c’est toujours un peu plus ardu. En plus on a eu la chance de les recroiser cet été et on a vraiment kiffé les voir en live et pour une structure comme nous, un groupe comme nous, parler avec des gens comme ça c’est bien plus facile que quand il y a 12 intermédiaires. C’est un peu le même mode de fonctionnement que nous, c’est très humain… C’était l’idée un peu de l’EP, voir en France ce qui se faisait en ce moment. On a contacté plein de gens, certains ont répondu, d’autres avaient pas de disponibilités mais on était dans ce délire-là…
C’est donc vous qui avez fait les démarches ?
Sly : oui, oui. C’est des gens qu’on écoute, qu’on apprécie. Et puis l’idée c’était de faire très modestement un petit coup de projecteur sur ces nouveaux artistes, High Tone c’est un petit peu différent, mais je pense à Al’Tarba, Chill Bump qui commencent à apparaître vraiment maintenant. Une sorte de scène française, c’est pas la french touch mais y a un truc commun entre tous ces groupes donc on trouvait ça sympa qu’on soit tous rassemblés sur ce projet-là.
Vous avez fait pas mal de collaborations hip hop depuis le début de votre carrière, y a même maintenant Taiwan MC qui est intégré, c’est vraiment le genre sur lequel vous vous retrouvez tous ?
Sly : en tout cas c’est un point commun. On écoute tous plus ou moins du hip hop indépendamment mais oui on s’y retrouve dans la façon de composer et c’est notre dénominateur commun.
High Ku : C’est vrai que c’est ce qui a pris un peu le dessus on va dire depuis 2, 3 ans. Et on a eu accès à des collaborations qui nous faisaient rêver donc dès qu’on avait l’occasion d’avoir tel ou tel MC on a sauté sur l’occasion. Après c’est aussi des périodes de travail où tu fais beaucoup de collaborations et après naturellement on a envie de refaire de l’instrumental.
“On a envie de retourner aux marges, d’être moins « classiques », moins clairement dans un style.”
C’est ce que je me demandais parce que quand on écoute le dernier Groove Sessions ou le morceau inédit « Sho-Bro » ça tend quand même à être plus systématiquement hip hop, c’est vers ça que vous vous orientez à l’avenir ?
Ze Mateo : non, sur Sho-Bro y a deux titres vraiment inédits de Chinese et y a un morceau avec des MC, un autre instru donc c’est plutôt cette tendance-là. Sur le Groove Sessions ça s’est présenté un peu aussi par rapport à la façon dont on a travaillé les morceaux, on voulait aussi inviter des gens, faire un projet assez collaboratif et là sur les nouveaux projets pour Chinese Man à venir on est plutôt pour se recentrer sur de l’instru. S’il y a des invités c’est vraiment parce que le morceau le nécessite absolument et on a aussi envie de travailler sur un truc plus unitaire.
High Ku : avant ça on va quand même faire un dernier projet qui va être très très rap, qui sortira en fin d’année. On vient de finir l’enregistrement des voix avec Tumi, de Tumi and the Volume. Du coup on fait un mini album 6 titres avec toute une partie avec lui et les mêmes 6 titres en instrus. “Sho-Bro” c’est le morceau qui clôture un peu toute cette période de collaborations et “The Reminder”, l’autre titre inédit ouvre sur un retour à peut-être moins de collaborations. On a beaucoup été en marge de styles, on a eu l’occasion avec des rappeurs, avec Johnny Osbourne de faire des trucs raiment ragga, vraiment hip hop. On a adoré faire ça c’était un pur kiff mais là on a envie de retourner aux marges et d’être moins “classiques”.
Sly : Oui moins clairement dans un style. C’est des cycles aussi. Ça fait 10 ans, on a déjà rencontré pas mal de mondes, touché à pas mal de styles, donc là naturellement on a envie de se recentrer plus sur la compo instrumentale à 3. Les invités s’il y en a sur les prochains projets ce sera vraiment si le morceau se prête, là on s’est un peu plus mis au service des gens qu’on a invités…
Oui vous avez dépassé les 10 ans de carrière. Si vous jetez un regard rétrospectif ça ressemble un peu à ce que vous imaginiez ou vous avez « explosé » vos rêves les plus fous ?
Sly : oui je crois qu’on a explosé nos rêves. On pensait pas du tout en arriver là, on avait des boulots, la musique c’était vraiment une passion, un hobby qui est devenu maintenant notre pitence (rires) mais on n’aurait jamais imaginé que ça prenne cette ampleur-là, toute relative, mais qui dépasse nos espérances. Surtout qu’on n’avait rien projeté vraiment à moyen, long terme. On voulait juste sortir un disque, un vinyl et advienne que pourra. Donc oui c’est un joli parcours. Tout en étant assez progressif.
High Ku : oui en n’ayant jamais l’impression d’exploser tout d’un coup avec ta vie qui change. Ça s’est vraiment fait par étapes. On a commencé à tourner, à faire des petites salles, puis des festivals, puis des plus gros festivals. Mais à chaque fois qu’on avançait, on espérait quelque chose pour la prochaine étape et ce truc-là est arrivé et maintenant qu’on a franchi la majorité des étapes, en tout cas au niveau des festivals, ou en termes de ventes de disques, étant donné que le marché est en train de complètement changer. Maintenant c’est cool on peut se concentrer sur des projets artistiques, réfléchir à une structure qui reste viable pour continuer à produire des groupes et faire des projets intéressants qui nous permettent juste de continuer à exister et à ce que tout le monde s’y retrouve. Tous ensemble : on est bien quoi, on est pas mal (rires).
Vous êtes biens et le label marche bien. Vous parliez de Ninja Tune comme une influence majeure, c’est toujours un label que vous suivez de près et duquel vous essayez de vous rapprocher dans le mode de fonctionnement ?
Sly : honnêtement musicalement moins depuis quelque temps. Après dans le modèle oui. C’est clairement une référence parce qu’en plus d’être un label ils amenaient une image, une identité, chaque artiste existait par lui-même et aussi faisait partie de cette idée de confrérie donc on s’est calqué là-dessus. On suit toujours ce qu’ils font mais musicalement on est moins raccords.
J’ai lu que vous ne fermiez pas spécialement la porte aux majors. C’est quelque chose que vous pouvez envisager dans l’avenir ?
Sly : on dit ça plus dans la discussion. Si une major nous approche on n’est pas fermé au dialogue.
Comme vous pouviez l’être au début ?
High Ku : non on a toujours été un petit peu pareil, dans l’optique de ne pas être bête et méchant. On écoute ce que les gens ont à dire, y a une certaine forme de politesse parce que les arguments qu’on peut nous avancer vont pas nous motiver à changer de système. Aujourd’hui je vois pas tellement ce qu’on pourrait nous proposer qui nous ferait quitter notre indépendance, notre mode de fonctionnement. Après c’est une histoire de label, du groupe Chinese Man mais chaque groupe est libre d’avoir son évolution.
“Les majors te donnent rien gratuitement, si tu payes 50 000 € un featuring il sera pour ta gueule à un moment donné.”
La seule chose qu’ils pourraient vous apporter c’est peut-être plus de moyens…
High Ku : oui mais en même temps je pense qu’on s’est jamais vraiment bridé dans nos moyens. Je vais pas payer un prix exorbitant pour un MC où j’ai l’impression de me faire voler.
Sly : ça pourrait même être contre-productif pour nous qui avons toujours justement réussi à faire les projets qu’on voulait avec les moyens qu’on avait à disposition. Si on nous offrait trop d’argent : comment l’utiliser intelligemment ? Quel est l’intérêt finalement ?
High Ku : et qu’est-ce que t’obtiens aussi des gens ? Quand les gens le font pour un projet avant tout musical comme ça s’est passé avec les MCs sur Sho-Bro, si c’est des majors qui les approchent, les mecs vont avoir un état d’esprit totalement différent. Là je pense que les mecs sont contents quand ils voient le projet au final, quand ça sort, qu’ils reçoivent le vinyl, qu’ils voient qu’on travaille sérieusement mais qu’en même temps on est aussi totalement indépendants. Nous ça nous permet d’avoir le dialogue qu’on veut avec les featurings. On n’a pas vraiment envie d’autre chose. On a demandé un jour pour Method Man, c’est trop cher tant pis. Si un jour on le rencontre, qu’on peut lui filer une démo, qu’il a très envie de le faire, il le fera.
Ze Mateo : 100 € c’est cher quand même (rires).
High Ku : il faut comprendre que les majors te donnent rien gratuitement, si tu payes 50 000 € un featuring il sera pour ta gueule à un moment donné. Ça veut dire que toi t’envisages de vendre… Tu vas toi-même te mettre dans une pré-dépendance à ta maison de disques avant même que ton album sorte. Tu t’accordes Method Man va falloir que ces 50 000 € tu les rembourses.
Sly : ouais et puis ça peut être encore pire « ah oui mais comme t’as eu Method Man sur l’album précédent, maintenant on a ce nouvel album Yvette Horner, faut que tu fasses un featuring avec elle. » C’est le genre de trucs que les majors peuvent t’imposer. En fait ils peuvent rien nous apporter. Désolé EMI (rires).
High Ku : non on signera quand on sera en fin de course, on prendra une avance et on se cassera.
Ze Mateo : on vous fait un album hein. Et comme on en fait un tous les six ans… (rires)
Justement, à propos de vos albums finalement vous n’en avez sorti qu’un seul véritable, en tout cas présenté comme tel…
Sly : tu vois tu nous fais culpabiliser…
Comment se fait-il qu’il y ait toujours eu cette différenciation avec les Groove Sessions et que finalement vous n’avez jamais pris le temps de vous consacrer à ça ?
High Ku : notre premier album Racing With The Sun nous a pris beaucoup de temps. Et on a toujours fonctionné en tant que label, ce que les gens captent pas trop. Quand on fait un album c’est vraiment nous 3, on a adoré faire ça mais on a besoin d’exister autrement qu’en tant que groupe. Y a beaucoup d’enjeux autour d’un album, tant qu’on se sentait pas après Racing With The Sun à faire naturellement du son et à avoir du plaisir à faire de la musique pour un album… On avait besoin de projets alternatifs, c’est pour ça aussi qu’on est allé vers plus de collaborations parce que quand on fait de l’instrumental on sait qu’on va y passer deux ans, deux ans et demi sur un album sachant qu’on joue beaucoup. Comme on a construit tout ça en étant indépendants et libres on s’impose pas de refaire un album tant qu’on se sent pas prêts. Moi je vois beaucoup de gens qui sortent un premier album qui cartonne et un an et demi après t’en ressors un et tu te grilles parce que ça fait un an et demi que tu tournes. Certains arrivent à travailler tout le temps jour et nuit mais t’as besoin de recul sur tes projets et sur ce que t’as fait pour refaire quelque chose.
Sly : et puis t’as pas toujours cette capacité de composer tout le temps. On a la chance d’être indépendants donc de pas avoir besoin de forcer, ça vient quand ça vient. On est dans la même ville donc c’est un processus très naturel donc pour nous un peu long !
C’est pour ça aussi que vous vous êtes donnés une bonne marge pour le prochain. Vous l’annoncez pour fin 2016 c’est ça ?
High Ku : oui et encore j’savais même pas qu’il était annoncé, j’me serais gardé une marge (rires).
Ze Mateo : c’est aussi qu’on n’a jamais vraiment eu de plan de carrière de ouf, à se dire faut absolument faire tel album pour atteindre tel objectif. Ça repose beaucoup sur les samples qu’on trouve, le temps de trouver les samples, qu’on s’organise pour se faire écouter tout ça et faire les premiers tests.
Sly : brancher l’ordinateur c’est long (rires).
Ze Mateo : les conditions qu’on s’est toujours imposées c’est de prendre toujours du plaisir à le faire et à vivre à chaque fois une nouvelle expérience. Si c’est pour refaire dans les mêmes conditions ça m’intéresse pas donc autant se donner un truc innovant, aller dans un pays pour bosser avec des artistes comme sur Racing With The Sun. C’est ça aussi l’objectif de ce projet. La vocation qu’on a c’est pas de faire un groupe. On n’a jamais imaginé faire Chinese Man comme aujourd’hui il existe.
C’était d’abord le label.
Ze Mateo : oui on fait du son et un vinyl, on s’éclate et puis ça marche tant mieux du coup on apprécie, on savoure tout ça. Autant prendre le temps de le faire. Sly : oui c’est notre boulot et nos vies personnelles, quand tu fais de la musique les deux sont très liés. C’est important d’avoir du temps personnel pour que ta musique s’en ressente positivement.
“Le jour où tu perds ton disque dur ou que Youtube décide de devenir payant… Y a de la musique qui va disparaître complètement.”
Vous allez faire beaucoup de dates à l’étranger. Vous êtes bien accueillis systématiquement ? Vous êtes surpris quand le public se montre très réceptif ?
Sly : on est souvent agréablement surpris. Y a des pays même en Europe où on n’est pas du tout distribué, donc les gens vont vraiment sur le net se renseigner, chercher et ils sont présents aux concerts donc en général c’est toujours des bonnes surprises. Et pour nous c’est bien aussi parce que c’est une formule beaucoup plus légère, on peut pas amener tout le matos de France donc c’est des plus petites salles, des plus petites jauges avec une scéno un peu plus simple. Et on est 7 donc ça change des grosses tournées et c’est différent, c’est assez plaisant aussi à vivre. Et c’est toujours bien de voir des gens différents… même quand ils sont allemands (rires).
Y a des dates où ils étaient particulièrement dingues ? Beaucoup plus qu’en France ?
High Ku : beaucoup plus qu’en France c’est dur. Si tu viens à Marseille une fois en concert déjà… Mais y a eu plein de fois où on a vécu des trucs de fou. Là la dernière date à Athènes, un peu plus de 1500 personnes, salle à balcons, super line-up avant nous… Et nous on est aussi dans une ambiance différente des tournées où malgré tout t’es en tour bus trimballé de gauche à droite. Là t’arrives, les mecs sont super contents de te recevoir. T’as le temps de te balader, on est moins nombreux. Ça ressource en général. Là en Angleterre et Allemagne on va pas rigoler. Ça enchaine, 6 dates en 7 jours en Angleterre et 4 en 5 jours en Allemagne.
Vous avez toujours sorti des albums au format vinyl. Ça doit vous faire plaisir que le format revienne à la mode…
High Ku : ça nous fait chier. Maintenant tout le monde veut presser des disques et nos picture discs arrivent en retard. (rires) Non, non c’est trop bien de voir que dans les FNAC y avait plus de rayons vinyls, là à chaque fois que tu rentres ils ont rajouté un bac, à Noël y avait des vinyls partout. C’est très bien. On espérait une réaction logique avec la dématérialisation, le CD qui a disparu. Du coup tu prends forcément le truc le plus à l’antithèse du MP3. A mon avis, et j’espère, c’est pas prêt de s’arrêter.
Ze Mateo : c’est bizarre mais c’est un peu humain le côté surenchère absolue du digital, tu peux tout avoir et tellement que t’en reviens…
High Ku : t’as tout et t’as rien en même temps. T’as un ordinateur avec des milliards de fichiers que tu connais à peine… Alors que le mec qui a une collection de vinyls… Le rapport à la musique plein de gens l’entretiennent, c’est pas que les DJ ou les passionnés. C’est plus un rapport à l’objet, à l’attachement que tu vas avoir et le jour où tu perds ton disque dur ou que Youtube décide de devenir payant ou qu’ils virent la moitié de la musique… Y a de la musique qui va disparaître complètement.
Ze Mateo : et puis c’est rigolo ça a vraiment fait changer la manière des gens d’écouter de la musique et la culture musicale est très différente d’il y a 15, 20, 30 ans. Avant tu pouvais pas imaginer découvrir autant de musique si rapidement. Tout était à travers le physique, là tout est en train de se redessiner parce que c’est plus du tout les mêmes repères. Ça change vraiment toute la façon de penser la musique. Quelle place tu donnes à l’objet, à une sortie ? Un projet sorti y a 3 ans peut être découvert facilement. C’est assez intéressant.
Sly : faut juste que ça devienne pas un prétexte pour presser en vinyle avec des qualités dégueulasses avec des vieux masters CD dégueu…
High Ku : le mieux c’est de presser du MP3 c’est un concept. (rires)
Entretien réalisé par JL
Merci à Cynthia d’Ephelide.
Le nouvel EP de Chinese Man, Sho-Bro, est disponible. Le groupe est en tournée dans de nombreux festivals jusqu’au mois d’août et sera au Trianon (Paris) les 6 et 7 novembre prochain.