Neil Young – Live at Massey Hall

Publié par le 7 mars 2021 dans Chroniques, Incontournables, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Reprise, 13 mars 2007)

Alors que nos libertés sont actuellement réduites à peau de chagrin, je m’évade en plongeant dans les trésors cachés de ma discothèque entre albums inavouables et bijoux musicaux.

Après quelques jours consacrés à la réécoute de mon cher Loner et la lecture de son excellente autobiographie, je me suis lancé dans cet article pour célébrer les 50 ans de ce live. Si je ne devais garder qu’un seul album de Neil Young, ce serait ce concert acoustique donné au Massey Hall de Toronto en 1971, un an après la sortie d’After The Gold Rush, et qui ne fut rendu public qu’en 2007 (et accompagné d’un DVD pour doubler le plaisir). Contrairement à son archive précédente, Live at Fillmore East, où il était accompagné du Crazy Horse, Neil est cette fois-ci seul maître à bord, accompagné de ses guitares, son harmonica, son piano et de sa voix cristalline si bouleversante. Il pioche dans les répertoires de Buffalo Springfield, Crosby, Still, Nash & Young et de ses trois premiers albums. Et ces standards prennent de l’ampleur, écoutez donc les versions bouleversantes d’une grande intensité de « Down By The River », « Cowgirl in the Sand » ou l’énorme « Don’t Let It Bring You Down » pour vous en convaincre.

Impossible de réfréner les frissons à l’écoute de ces interprétations épurées et intimistes qui rendent ce disque éternel. Dans son Toronto natal, Neil est complice avec le public, lui parle de sa vie et notamment de ce ranch qu’il vient d’acheter Cet album regorge d’autres surprises, on peut notamment y entendre les premières ébauches totalement dépouillées de Harvest (1972). « Old Man », « The Needle And The Damage Done » ou l’enchainement « A Man Needs A Maid / Heart of Gold » donnaient déjà quelques indices : un album essentiel de l’histoire du rock allait bientôt voir le jour. Les paroles ne sont pas définitives mais l’émotion est déjà là. Le public studieux, comme hypnotisé, découvre également « Ohio », « Journey Trough the Past » ou bien « See The Sky About To Rain », l’un de ses meilleurs morceaux, qui sera publié 3 ans plus tard sur l’incontournable On The Beach. En fin de concert, je défie quiconque de ne pas taper du pied avec entrain sur la country « Dance, Dance, Dance » qui enflamma le Massey Hall.

Il convient également de souligner la qualité sonore exceptionnelle de ce live qui nous plonge 50 ans en arrière au milieu des privilégiés qui ont pu assister à cette prestation légendaire. Ce n’est sans doute pas l’album de Neil Young le plus régulièrement cité mais si je devais établir un top 5 de mes albums préférés, ce Live At Massey Hall intemporel et à haute teneur nostalgique, y trônerait assurément.

Alain Dutertre

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