Disappears – Irreal (Kranky)

Publié par le 21 janvier 2015 dans Chroniques, Incontournables, Toutes les chroniques

disappearsEt bien il n’aura pas fallu attendre longtemps pour prendre la première grosse claque de l’année. Et elle ne vient pas forcément d’où on l’attendait…

Il n’est pas dit que Disappears élargisse son quota de fidèles. Il pourrait même en perdre quelques-uns avec ce 5e album, de loin le moins accessible. Il y a en revanche fort à parier que l’accueil critique sera unanime tant cet Irreal est… irréel.

Plus sombre que jamais, froid, lugubre, déstabilisant, Irreal ne brosse certainement pas l’auditeur dans le sens du poil.

Sonorités indus (“Irreal” et ce son Reznorien), rythmique implacable, basse d’outre tombe. Le chant de Brian Case, agissant comme un prédicateur (on pense parfois au Metal Box de PiL bien que le timbre de Case soit très différent de celui haut perché de John Lydon).

L’aspect répétitif, pour ne pas dire primitif, des morceaux accentue le sentiment d’oppression, renforce aussi le côté pénétrant et obsédant (bon courage pour vous dépêtrer du morceau-titre). Entre dub, post punk et krautrock, la transe tribale n’est jamais loin (en cela on peut établir un certain parallèle avec le Drum’s Not Dead de Liars, autre monument). L’angoisse non plus.
“Another Thought” semble porté par une certaine fatalité, comme si un destin funeste nous était prédit et qu’il faudrait de toute façon y faire face. Des spectres rodent (“Halcyon Days”, “Irreal” qui s’achève par des cris de damnés)…

Donnez-vous du temps pour apprécier cette oeuvre colossale. La première impression ne sera pas forcément révélatrice. Et si vous n’êtes pas pris de convulsions, chaque écoute sera plus jouissive que la précédente.

JL

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