Computers Kill People – Destruction Derby EP

Publié par le 26 octobre 2020 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Kernel Panic, 4 novembre 2020)

Vu que j’ai eu de bonnes surprises avec les EP déjà chroniqués cette année (Cosse, Café Bizarre…), et que le dernier groupe parisien que j’ai découvert (Dakiniz) a bien accompagné mon confinement, il est finalement logique que je me penche sur l’EP d’un groupe parisien tout juste sous couvre-feu.

La bonne nouvelle, c’est que Computers Kill People décide plutôt de jeter l’huile sur le feu. En à peine 20 minutes et 4 titres, le groupe délivre un stoner énergique et inspiré, pas Villains du tout. Ce sera en effet plutôt du côté de Rated R ou du premier album que du dernier QOTSA controversé que l’on trouvera quelques échos. Ce Destruction Derby démarre sur les chapeaux de roue avec le furieux « Doormat » que l’on se voit bien écouter fenêtres ouvertes, lunettes sur le nez au soleil couchant, sur une highway, trop vite, car un peu en retard pour une desert session. Puissant et maîtrisé. De toute façon, dès que j’entends le mot stoner en 2020 (Lowrider, Elephant Tree, All Them Witches…), je me lève comme mon chat à l’ouverture du paquet de croquettes. Computers Kill People coche habilement les cases du genre. Rythmique plombée millimétrique, basse toujours joueuse, guitares massives (ces distos !) et aventureuses (« Weight Of Your Love »), un chanteur qui mouille la chemise, et quelques refrains bien catchy. Sur « Nameless Mother », après une intro anguleuse aux guitares acérées, le refrain so 90’s fait mouche. On est remonté un peu plus vers le nord et Seattle, là, non ? Avec l’ajout bienvenu d’une voix féminine (Medina Rekic, ancienne chanteuse et guitariste du groupe autrichien White Miles), le groupe offre avec ce titre une belle variété et une piste intéressante pour un album à venir. D’autant qu’il ne redoute pas le long format comme le prouve les 7 minutes emballantes de « Dirty Habits », festival de rythmiques massives et de guitares brûlantes bien inspirées. Ça riffe, ça hurle, la guitare part à l’aventure. Je suis comme mon chat. Je ronronne. On me signale que l’un des deux chanteurs/guitaristes joue également dans un groupe nommé Fleur du Mal qui vient de sortir un nouvel EP. Pas de copinage parisianiste, ok, je suis alsacien. Et supporte juste le rock indé national. Il en a toujours besoin, et encore plus en 2020. Et on l’apprécie d’autant mieux quand il nous offre (encore) un bel EP.

Sonicdragao

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