CAFE BIZARRE – Don’t Swim Tonight My Love EP

Publié par le 24 juin 2020 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(22 juin 2020)

Bon, on ne va pas se mentir. Le revival nineties, c’est le seul contre lequel on ne se lève pas, ou alors très mollement. La nostalgie passéiste, le « c’était mieux avant », en général, ça a le don de m’énerver. Chaque époque réserve forcément son lot de belles découvertes musicales, pour peu que l’on ait conservé l’esprit ouvert et la curiosité insatiable du (jeune qu’on est de moins en moins, aïe) fan de musique.

Alors forcément à l’écoute de cet EP de CAFE BIZARRE, indie groupe parisien, on va s’interroger sur un début de syndrome Marty McFly. Faille spatio-temporelle vers nos nineties chéries, qui ont forgé une grande partie de notre identité musicale ? Impression de « déjà vu » sonore ? Ce Don’t Swim Tonight My Love ne fait pas de mystères sur son ascendance, c’est un fait. La patte mélodique, les compositions immédiates à la coolitude soignée, et même ce chant emprunté mais touchant, tout nous ramène au Pavement brûlant sous le soleil radieux de Californie. Slacker Lo-Fi Rock. C’est donc avec un petit sourire aux lèvres que l’on va traverser, comme dans un rêve, les 7 titres de cet EP. Dès « I See A Green Light » (titre approuvé par la jeunesse sonique), c’est pourtant plutôt des lutins de Boston qui sont invoqués. C’est mélodique, c’est catchy, c’est électrique, welcome back to the golden 80’-90’s ! C’est au gré des vagues et de belles guitares que s’ouvre la pièce centrale de cet EP, qui lui donne son titre. Mélodico-mélancolique, ces plus de 6 minutes touchantes ressuscitent un rock imparable que n’aurait pas renié la bande à Malkmus. Alors, on a beau être (ex-)fan des nineties, petit indie boy, ces pop-songs catchy (« On My Side », « Beautiful Losers »), on n’y résiste pas. Comme ce riff d’entrée de « Losing My Time », titre qu’on jurerait échappé des sessions de Wowee Zowee, à l’outro qu’on aurait aimé encore plus aventureuse. Jamais trop énervée, la musique de CAFE BIZARRE se la coule douce, tranquille en terrasse, une petite bière à la main, sans forcer (« Because of you »). On n’aurait pas craché sur un peu plus d’électricité revêche ou de de dissonance à la manière de ce début de « Soft Power », un poil court pour renouer avec notre amour de la jeunesse sonique. Ou un peu de plus de folie dans les arrangements.

Loin d’être un simple pastiche sonore lazy des 90’s, cet EP de CAFE BIZARRE, à la patte mélodique addictive et soignée, sera parfait pour un summer post-Covid. Solaire et cool, en terrasse. Et c’est déjà beaucoup !

Sonicdragao

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