Blackbird Hill – Embers in the Dark

Publié par le 20 janvier 2023 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Alter K, 7 octobre 2022)

A la liste des groupes français découverts en 2022, on pourra ajouter le nom de Blackbird Hill et ce Embers in the Dark, qui ravira les fans de heavy rock massif.

Après l’écoute du premier titre, l’efficace et riffesque « Reset », on serait même tenté d’utiliser (très) facilement le qualificatif stoner. Mais ce serait (un poil) réducteur tant les 9 titres de ce disque proposent bien plus et notamment une subtilité vocale bienvenue dans le genre. Si la formule des Bordelais est simple (un duo batterie-guitare baritone), le résultat se démarque donc des classiques adorateurs de Kyuss et/ou Black Sabbath. On trouve bien sa bonne dose de rythmiques massives, denses comme le plomb, de riffs et de groove typique du genre (« Reset », très Josh Homme) mais dès le deuxième titre, le superbe et bipolaire « Embers in the Dark », qui s’étend sur 6 minutes, on s’aperçoit que le duo sait aussi se jouer du calme et de la tempête. Et dispose de plus d’un tour dans son sac avec des compositions habiles qui lorgnent parfois vers un rock aux riffs bluesy que ne renierait pas un Rival Sons (« Grapevines », « Beat the Retreat »).

La lourdeur de la guitare baritone évoque à quelques reprises la basse d’un early Royal Blood (premier album hein, après ça s’est gâté pour les Anglais). Comme sur « Beat the Retreat » qui offre un final inattendu avec l’incursion d’une guitare acoustique et une vibe psyché qu’on n’imaginait pas forcément par ici. Ainsi qu’un timbre de voix et une façon de faire surgir des envolées efficaces sans crier gare (« Flatline »). Mention spéciale à l’excellent « Black Feathers » dont les arpèges légèrement chorusés et un chant délicat jouent le camouflage parfait pour un refrain massif qu’on prend pleine poire… avant une outro tout aussi dantesque. Fallait rester attentif. La même mécanique s’appliquera sur « The Colder the Better » où les couplets superbes peuvent cependant s’apprécier plus qu’un refrain un brin convenu. Maigre réserve pour un disque sans temps mort qui offre en guise de final un « Keep Up Until it Bleeds » frondeur, le duo batterie-guitare délivrant une fois de plus une énergie communicative.

Et encore un disque français réussi pour témoigner de la vitalité de la scène hexagonale.

Sonicdragao

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