Dans le bac d’occaz #7 : Siouxsie And The Banshees, PJ Harvey, Wilco
Chaque mois BCG plonge pour vous dans le bac d’occaz en écoutant des albums indispensables selon un journaliste musical, un oncle cool ou encore un ami mélomane. 30 ans (de 1977 à 2006), 30 disques. Chaque mois 3 albums de cette liste, écoutés au moins une fois par semaine. Les albums sont regroupés par le dernier nombre de leur année de sortie (1986-1996-2006, 1977-1987-1997, 1978-1988-1998, et ainsi de suite).
Dans le bac d’occaz #7 : les années en 2
1982 : Siouxsie And The Banshees – A Kiss In The Dreamhouse
Dans la myriade de citations faussement attribuées à Albert Einstein, on retrouve en substance celle-ci : “La folie, c’est refaire sans cesse la même chose en s’attendant à un résultat différent.” Je ne sais pas qui en est réellement l’auteur, mais cela aurait tout à fait pu être quelqu’un qui aurait écouté les conseils insistants de ses amis à écouter de la pop des années 80 alors qu’il n’aime pas ça à la base.
Pas besoin d’épiloguer, ce disque comme tout ce que j’ai écouté de Siouxsie And The Banshees, c’est exactement ça. Vous pouvez me dire que c’est de la pop baroque et sophistiquée, des disques intemporels et inclassables, j’entends une superposition de gimmicks typiques des années 80, gimmicks que je trouve personnellement insupportables. Un peu comme si Nina Hagen poussait la chansonnette sur du Joy Division. L’envie de vomir est exactement la même.
Ce disque a-t-il des qualités ? Certainement ! Est-il un classique ? Pourquoi pas ! Désolé si j’ai craché sur le son de toute votre adolescence, si je suis dur avec vos premiers fantasmes rocks, pour moi ce disque et ce groupe (car même le plus tolérable The Scream reste beaucoup trop post punk pour que je puisse l’écouter) sont tout bonnement insupportables, je n’y peux rien, c’est épidermique.
Je vous rassure, vous serez sûrement vengés quand dans 10 ans un jeune chroniqueur attaché aux années 2000 crachera sur les premiers Hole ou Babes In Toyland en n’y entendant qu’une bouillie affreusement 90s insupportable. Mon tour viendra. En attendant, je vais me replonger dans le son de mon adolescence et mes premiers fantasmes rocks.
1992 : PJ Harvey – Dry
La première écoute des disques du bac à occaz se fait toujours en mp3, les trois albums à la suite. Voilà, c’est pour le making of. Du coup, je me suis surpris à penser “Ah, en fait, le dernier morceau du Siouxsie n’est pas si mal !” En réalité, c’est l’album de PJ qui commençait.
Je dois reconnaitre que leurs plus grands points communs sont d’être britanniques et de sexe féminin, mais même si les instrus sont clairement marquées des années 90 et beaucoup plus rock, il y a quand même un petit quelque chose de sombre et théâtral, particulièrement sur le “Oh My Lover” d’ouverture qui pourrait évoquer un lien de parenté. Avec la différence notable qu’il y a une des deux artistes dont je n’ai pas envie instinctivement de jeter les disques par la fenêtre.
Par la suite, ça s’estompe un peu, et ça me plait plus, on bascule dans un disque de rock à grosses guitares du début des années 90 avec une jolie voix féminine, un talent d’écriture certain, un goût déjà sensible pour la musique sophistiquée qui rend très clair ce qui a pu la rapprocher de Nick Cave tout en annonçant la direction de sa carrière sur ces dernières années. Je comprends tout à fait comment l’artiste qui a écrit ce disque a pu finir par sortir des albums du style de Let England Shake ou The Hope 6 Demolition Project. Ça, c’est pour les points positifs.
Pour ma part, je n’ai jamais réussi à rentrer dans le disque au-delà de ses qualités indéniables, les morceaux ne m’ont pas vraiment marqué (allez, “Dress” m’est restée un peu dans la tête), et je me suis retrouvé en grande difficulté quand il m’a fallu poser mon avis par écrit. Pas sûr du tout que je le réécoute un jour, même si je respecte PJ Harvey et que je suis tout à fait prêt à tenter d’autres de ses albums à l’avenir.
Un bilan un peu mitigé, pour un disque que j’aurais aimé apprécier davantage.
2002 : Wilco – Yankee Hotel Foxtrot
Encore un disque que je voulais vraiment aimer. Wilco est un groupe très cool, et beaucoup de gens dont j’estime les goûts m’ont dit tout le bien qu’ils pensaient de ce Yankee Foxtrot Hotel. Mais je n’y peux rien, là encore, je n’ai réussi à écouter ce disque qu’en surface. Rien ne me dérange, j’apprécie le son, la voix, les mélodies, mais pour ce qui est d’accrocher vraiment à un morceau, impossible. Pourtant, j’aime d’autres disques du même style, il y a objectivement tout pour me plaire, mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Chaque fois que j’ai écouté ce disque, j’ai eu l’impression de l’écouter pour la première fois. Pas parce que je redécouvrais les chansons sous un jour nouveau, non, simplement parce qu’elles m’ont si peu marqué que j’ai été incapable de les retenir.
Peut-être ce disque souffre-t-il d’une surcharge en nouveautés de ma part, peut-être le réécouterais-je dans un autre contexte pour lui laisser plus de place, plus de chance, mais là je suis forcé de me rendre à l’évidence, ce Yankee Foxtrot Hotel m’est complètement étranger.
Plus objectivement, on est dans du pur rock indé du début des années 2000 avec des compositions complexes mais des mélodies simples, des ambiances à la cool qui cachent un travail musical assez important. Je pense que c’est un disque riche et qui plaira ou plait déjà énormément à raison aux amateurs du genre. Je regrette juste d’être recalé à l’entrée, mais quand ça veut pas…
BCG