The Madcaps – Slow Down

Publié par le 8 avril 2017 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Howlin Banana, 2017)

Comme son nom l’indique, Slow Down, troisième album des Madcaps, a décidé de calmer le jeu. Leur pop teintée de garage, ou l’inverse, était presque toujours jouée à fond les ballons et destinée à s’écouter comme tel. Et bien, les temps ont changé. Non pas que les Madcaps soient désormais totalement méconnaissables, loin s’en faut, mais ils ont mûri (oh le vilain mot).

Et il faut dire ce qui est, en intellectualisant un peu la chose, en lui ajoutant une coloration soul inattendue, ils nous ont pris par surprise et on s’est retrouvé un peu paumé. Là où le groupe brillait par ses mélodies qui restent immédiatement ancrées, ce Slow Down a le don de s’offrir à qui veut bien l’attendre.

Bien sûr la fibre pop du groupe ne s’est pas volatilisée, mais les quelques morceaux qui rappellent irrémédiablement ses prédécesseurs (“No Friend Of Mine”, “She’s So Hot”) et qui s’apprivoisent en une ou deux écoutes se révèlent finalement moins marquants.

Et si quelques riffs très Stonesien (“Come”, “Fair Enough”) viennent pimenter la partie, c’est bien quand les Madcaps s’éloignent de leur terrain de prédilection qu’ils nous attirent plus aisément dans leurs filets. Quand ils nous embarquent en Nouvelle-Orléans avant de s’offrir un final très blues 50s (“Slow Down”) par exemple, ou quand Thomas Dahyot s’essaie au spoken word (“Le Passe Muraille” tiré du roman du même nom de Marcel Aymé). Les cuivres sont plus présents que jamais, reléguant presque les guitares au second plan, et les synthés bien vintage font également une entrée remarquée (“Devil Monkey”, la groovy “Chill Pants”).

Il faut reconnaître un certain culot aux rennais de s’affranchir de leur recette fétiche qu’ils maitrisent jusqu’au bout des ongles, au risque peut-être de perdre en chemin ceux qui attendaient un album dans la même veine que l’imparable Hot Sauce. En résulte un disque qui a un peu le cul entre deux chaises, probablement entre le Madcaps d’hier et celui de demain. Reste à trouver le parfait équilibre. Sur le prochain ?

JL

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