Birth Of Joy – Hyper Focus

Publié par le 27 février 2018 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Glitterhouse, 14 février 2018)

Avec ses prestations scéniques fiévreuses (on sait de quoi on parle) et quelques solides albums au compteur, Birth Of Joy jouit depuis quelques années maintenant d’un statut particulier en France (comme ils nous l’expliquaient l’an dernier). Et le 5e album des néerlandais, Hyper Focus, ressemble fort à une nouvelle occasion de franchir un palier.

Enregistré live (comme toujours) Hyper Focus a le mérite d’être hyper costaud.

Intro batterie/clavier qui groove à mort, refrain scandé façon “Grow” (un de leurs tubes imparables), break hystérique, solos endiablés. Il y a tout, et même plus dès l’entame “Join The Game”. On ne va pas se mentir, à l’image de ce morceau, Hyper Focus a les défauts de ses qualités. C’est efficace en diable, ça pétarade tous azimuts. Une machine de guerre bien huilée. Trop huilée parfois.

On aimerait que le groupe s’autorise quelques sorties de route (maîtrisées, cela va de soi) et surprenne davantage. Ils le font par moments, et avec réussite (“Forenoon” qui calme le jeu avant de partir dans des envolées Floydiennes quand Kevin Stunnenberg se la joue Gilmour, l’excellente “Witches Hammer” à la Mike Patton où heavy rime avec zarbi et grain de folie). Mais ces escapades ne suffisent pas à nous sortir d’une certaine monotonie (l’album dure 51 minutes, ça joue aussi). Les quelques interludes instrumentales (“i”, “ii”, “iii”) se révèlent assez anecdotiques, et certains morceaux prennent aisément le pas sur d’autres (“Riff Raff” qui riffe sec, “Let It Slide” qui avec son groove contagieux envoie valser nos considérations de journaliste aigri).

Le synthé manzarekien est par ailleurs omniprésent. Et sur la très bluesy “Poor Duffy”, le fantôme de Morrison plane à ses côtés. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que Birth Of Joy nous fait le coup. Mais il le fait toujours très bien.

Bref, rien de bien nouveau pour Birth Of Joy qui maitrise toujours son affaire. Les fans du groupe vont se régaler. Les amateurs, s’ils passent outre le manque d’effet de surprise, y trouveront leur compte. Ceux qui n’étaient guère convaincus ne le seront pas davantage.

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