Volage – Heart Healing (Howlin Banana)

Publié par le 16 décembre 2014 dans Chroniques, Toutes les chroniques

volage-heart_healing-coverhd - copieIls n’en finissent plus d’affluer les groupes rétro-garage-fuzzy « dans la lignée de Ty Segall ». Mais si ce dernier s’est imposé comme l’exemple à suivre, l’élève surdoué, nombreux ne sont que de pâles copies qui ne méritent guère que l’on s’y attarde. Alors quand Volage est venu frapper à notre porte, on a d’abord regardé d’un œil circonspect.

Mais Volage ne sort pas tout à fait de nulle part. Auteur d’un premier EP (Maddie) remarqué, et réédité en vinyl l’an dernier, ils ont ensuite assuré les premières parties de Fuzz, groupe tonitruant de qui vous savez. Voilà qui aiguise déjà un peu plus les papilles.

Alors certes, si on nous avait dit que Volage était le nouveau groupe qui monte de la scène de Frisco, on n’y aurait vu que du feu mais ne tombons pas dans les raccourcis trop évidents. Le quatuor francophone – entre Paris, Tours et Le Blanc – aime les guitares dégoulinantes de fuzz (on ne leur en veut pas) mais il apprécie tout autant les mélodies 60s bien psychées (l’ouverture à l’orgue de « Owl », « Paolina » très Kinks, « Love Is All » très Lennon) et aime nous surprendre en jonglant entre les genres (une touche heavy sur « This Ain’t A Walk » qui n’avait pas dû déplaire à Fuzz, le groupe), en changeant brutalement de rythme (l’imparable « Touched By Grace »), et se laissant emporter dans les divagations (« Loner » peut-être un peu trop bavarde).

Volage c’est une sorte d’antithèse permanente. Des guitares au son bien cradasse… sublimé par une (auto)production très soignée. Une voix qui semble aller à l’essentiel, ne pas s’embarrasser de faux-semblants… et se mêle à de subtiles harmonies vocales.

Contraste jusque dans la pochette ornée de fleurs fanées, pour un disque qui brille par son énergie.

Résultat, bien que le groupe n’invente rien (mais qui invente encore quelque chose en 2014 ?), Volage est un exemple de plus que le revival quand il est aussi bien foutu, a encore de beaux jours devant lui. Comme un éternel recommencement.

 

JL

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