Two Gallants – We Are Undone (ATO/PIAS)

Publié par le 3 février 2015 dans Chroniques, Toutes les chroniques

weareundone2Quand Two Gallants est revenu après une pause de presque 5 ans, j’étais d’abord intrigué puis carrément enthousiaste en les revoyant sur scène. A l’écoute de leur album The Bloom And The Blight, qui marquait ce retour, mon enthousiasme s’était confirmé ; je me demandais même si ce n’était pas leur meilleur album.

J’explique pour ceux qui ne connaitraient pas : le groupe a déjà une discographie honorable, ayant sorti 3 albums en 4 ans avant leur pause, ainsi qu’une solide expérience de la scène puisqu’ils ont écumé presque tous les festivals européens et américains pendant leurs années d’activités. Pour ce qui est de leur musique, si on a pu les comparer aux White Stripes ou Black Keys du fait que c’est un duo guitare/batterie, Two Gallants se distingue plutôt dans un registre folk. Mais attention, ils font de la folk comme personne : avec violence. D’ailleurs, on a vite qualifié leur musique de pulk, porte-manteau de punk et folk.
Et la force absolue du duo tient en deux mots : Tyson Vogel. Son batteur. Non pas que le guitariste-chanteur Adam Stephens soit musicalement en reste. Non, il taquine bien, comme qui dirait, et il sait à la fois chanter juste et brailler quand il faut. Mais Vogel, c’est autre chose. Une frappe, mes amis. Une maitrise impressionnante, à la fois technique (on sent que les deux ont une solide formation musicale), mais surtout du feeling. Et une puissance qu’on ne voit pas tous les jours. Une vraie démonstration ! Et tout ça renforcé par l’alchimie évidente entre les deux compères.

Malheureusement, le groupe n’était jamais parvenu à faire ressortir cette puissance et cette énergie sur album. Jusqu’à The Bloom And The Blight.

Donc, Two Gallants sort ce 2 février son 5ème album et la première chose que l’on peut dire, c’est qu’ils ne nous ont pas pris à revers. Le son est dans la continuité du précédent, et comme l’indique le paragraphe juste au-dessus, c’est une bonne chose. D’ailleurs, le morceau titre “We Are Undone”, avec son riff qui rappelle “Elle Préfère L’amour En Mer”, avait été joué dès 2012. Hormis ce lien avec Philippe Lavil, le morceau est bon, d’ailleurs.

Pour le reste, les habitués trouveront leur compte : des titres bien construits, de bonnes mélodies, avec toujours cet esprit folk et cette touche énervée qui vient donner un bon coup de pied au cul à tout ça, le tout ponctué d’instants calmes, aussi, avec des petits morceaux joués uniquement à la guitare.  Ça, c’est la formule habituelle. Mais pour ne pas les taxer de faire toujours la même chose, le duo apporte aussi quelques nouveautés : un piano qui accompagne “Invitation To The Funeral” et “There’s So Much I Don’t Know” en lieu et place de la guitare ou des percussions étranges sur “Heart Breakdown”, la mélodie presque enjouée de “Katy Kruelly” qui n’est pourtant jouée qu’à la guitare (traitement réservé aux ballades, d’habitude, chez Two Gallants) ou le tempo plus lent de l’excellente “Some Trouble”. Si on ne trouve plus les morceaux de bravoure qui ponctuaient leurs premiers albums (aah, “Waves Of Grain”), le résultat est à nouveau homogène et très plaisant. Une vraie réussite dans la lignée du précédent disque.

Bref, ce disque ne manque pas d’arguments qui donnent envie d’y revenir, et surtout d’aller le voir sur scène, là où le groupe sait donner ce qu’il a de meilleur.

 

BCG

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