The 2nd 3rd Secret
Pourquoi s’infliger ça ? Pour la beauté du geste, l’amour du métier et celui porté à ces gars-là.
Un supergroupe qui affiche un line-up composé de Matt Cameron (Soundgarden, Pearl Jam), Krist Novoselic (Nirvana), Kim Thayil (Soundgarden) et Bubba Depree (Void) ne peut que susciter le fantasme de tout ancien gamin aux goûts sûrs qui a grandi dans les 90s… même échaudé par un premier album qui n’est pas tout à fait resté dans les annales.
Au chant, Jillian Raye et Jennifer Johnson ne présentent pas tout à fait le même CV que leurs illustres comparses mais on n’est pas sectaires… et on aime le risque. Le souvenir encore vivace de la cruelle déception qu’avait constitué l’album sans titre de l’an passé, c’est sur la pointe des pieds qu’on s’est aventurés dans ce bourbier, prêts à déchanter au plus vite. Et bien figurez-vous que 3rd Secret a réussi l’exploit de faire encore pire et franchit ici un cap inquiétant avec ce second album franchement embarrassant. On n’aime pas dire du mal des gens ni pointer du doigt un coupable tout trouvé mais difficile de ne pas déplorer à nouveau le chant sans relief de Jillian Raye et Jennifer Johnson qui fait encore une fois des « ravages » sur ce disque. Si techniquement elles font le métier, leurs interprétations plates comme c’est pas permis et vite irritantes, plombent sévèrement des morceaux qui, déjà, n’ont pas grand-chose pour eux. Preuve qu’elles ne sont évidemment pas les seules à blâmer : « Gift From Above », chanté par Matt Cameron et Taylor Momsen (The Pretty Reckless), se pose en sérieux candidat au titre de pire morceau. Et la concurrence est rude. Section rythmique lénifiante, riff totalement bateau, refrain pénible… un naufrage. Après une « Reckless Room » pas si affreuse mais aucunement mémorable, on s’enfonce dès le deuxième morceau (« Her Disease ») dans un rock FM de bas étage. The 2nd 3rd Secret est en effet un album terriblement plan-plan, rempli de refrains plus convenus les uns que les autres (même les stations les plus commerciales pourraient refuser de diffuser un morceau aussi fade que « Climb Aboard » où même le solo final de dix secondes tout claqué ressemble à du remplissage).
Notre générosité légendaire nous obligera à sauver du marasme « Queens » et « Awaken Ye Sleeper », un peu plus incarnés, mais ce disque semble s’évertuer avec une application déconcertante à définir ce qu’est le manque d’inspiration. On en serait presque à espérer ne jamais connaitre le troisième 3rd Secret. Pour l’heure, le secret qui nous intrigue le plus et qu’on a bien du mal à percer : comment des gens si talentueux ont réussi l’exploit d’aboutir à une musique si insipide ?
Jonathan Lopez
Je ne suis pas du tout d’accord avec cette chronique.
Je précise que je n’attend rien de cette nouvelle formation, 3rd Secret.
J’ai écouté, avec plaisir l’album une première fois.
Je réécoute une deuxième fois pour me faire une idée (presque) définitive.
Mais quoi qu’il en soit, je trouve la voix plutôt agréable, l’ensemble plus qu’écoutable et peut-être même de plus en plus intéressant une fois chaque partie bien écoutée et à en être imprégné.
Un album que je trouve plus meilleur que bien des productions actuelles ou passées et qu’il est aisé de s’approprier bien qu’il ne soit pas si simple et plat musicalement.
En conclusion, c’est un album que j’ai envie de réécouter plusieurs fois et qui ne fera pas tache dans ma discothèque.
Désolé Jonathan, je compatis avec le fait que tu n’aies pas apprécié cet album.