Ten Years After – Cricklewood Green
J’ai machinalement lancé la lecture du LP de 1970 de Ten Years After sur une de ces horribles plate-formes digitales “all you can eat” avant d’aller changer la couche sale du petit dernier. Concernant ces plate-formes, je crache dans la soupe, je sais que ça permet des decouvertes – la preuve ! – et alors ? On n’a plus le droit d’etre empêtré dans ses contradictions ? Une autre ? Avoir toujours été attiré par les sorties de 70 et 71 sans avoir jeté une oreille à ce Cricklewood Green.
Bref, j’en étais au 2nd pipi-fontaine sur mes pompes quand mon oreille se tend. Qu’entends-je ? On dirait “Sympathy For The Devil” sans l’être. Après un début plutôt floydien, après un petit pont au clavecin, la section rythmique attaque réellement, c’est parti, “50,000 Miles Beneath My Brain” ! C’est pompé à mort, même structure épique, le mot “Lucifer” est remplacé au même moment par “Jupiter”, manque que les Woo Wooo. Alvin Lee enchaine les solos et on voudrait que ça ne finisse jamais mais ça se finit et j’explore le reste, en chaussettes. “To No One” est du pur Blue Cheer mieux produit et plus rapide. Les cris d’Alvin pendant les solos s’entendent à peine, on dirait un condamné criant son désespoir depuis des oubliettes. “Sugar The Road”, intro géniale de dénuement, la basse ne débarque qu’en 48ème seconde. “Working On The Road”, la grande cavalcade, un morceau “130” comme dirait un ami, à savoir : n’ecoute pas ça en conduisant parce que tu seras forcément au-dessus de 130 à la fin. Puis, cet orgue omniprésent sur ces deux morceaux en “Road”…
Voilà pour l’essentiel, le reste est bien foutu et se laisse écouter. “Love Like A Man” notamment, même si c’est censé être un peu le single du LP mais pas le plus percutant, je trouve. Écoutez ce Cricklewood Green pour ce qu’il est, un excellent album d’un groupe trop connu pour le très niais “I’d Love To Change The World”. Voilà, ça me fait une revue Classic Rock au compteur, peut-être d’autres dans un avenir indéterminé !..
Manu