Sleater-Kinney – No Cities To Love (Sub Pop/PIAS)

Publié par le 17 janvier 2015 dans Chroniques, Toutes les chroniques

nocitiesIl est toujours délicat d’appréhender le retour d’anciennes gloires disparues. Partagé entre l’indulgence dû à la longue période d’inactivité et l’intransigeance compte tenu du talent desdites gloires, pas évident de placer le curseur.

Et puis on ne va pas se mentir, il est des gloires qui ne nous quittent jamais vraiment et dont on espère toujours le retour, il y en a d’autres qu’on oublie peu à peu avec le temps. Des groupes bien ancrés dans une époque qui par conséquent appartiennent un peu au passé. Sleater-Kinney fait plutôt partie de ceux-là.

Mais à la faveur d’une remarquable compilation sortie en fin d’année dernière (Start Together) et de la réédition en vinyl de l’ensemble de leur discographie, le souvenir s’était ravivé. Un peu comme quand on retombe sur une vieille photo du lycée qui a pris la poussière où vous vous fendiez la poire avec un pote, tous deux accoutrés de façon totalement ridicule.

Souvenir d’une époque où on se marrait bien mais sans trop savoir pourquoi le pote en question vous ne l’avez pas vu depuis des lustres. Alors vous vous emparez de votre téléphone pour voir ce qu’il est devenu et, non sans une certaine excitation, vous décidez de vous revoir.

Ici les retrouvailles sont avec les 3 filles de Sleater-Kinney dont nous n’avions plus de nouvelles depuis plus de 8 ans. Alors ont-elles changé ?

Leur hargne ne s’est pas évaporée comme le prouve « Price Tag » qui attaque pied au plancher. Il y a de l’envie d’en découdre. Le sens mélodique n’a pas été oublié non plus mais si les guitares sont toujours indomptables et teigneuses (« Surface Envy », « Bury Our Friends » et son riff à la Black Keys période El Camino), les refrains cèdent un peu trop à la facilité (« New Wave », « No Anthems »).

Toujours de bonnes choses à picorer à droite, à gauche mais aussi des points noirs assez gênants (les chœurs sur le refrain de « Fangless », le gimmick casse-bonbons de « Gimme Love »). Le morceau-titre résume assez bien la chose. Energique, efficace… mais un peu trop radio-friendly pour tenir sur la durée (et ce pont à la Cristina Aguilera brrr).

Bref le copain a toujours bon fond, se montre avenant et généreux mais il a vieilli. C’est inéluctable. Ça nous a fait plaisir de le revoir, on s’est juré qu’on remettrait ça. Mais pas trop souvent quand même.

 

JL

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