Robi – La Cavale (At(h)ome)
Robi fut l’une des belles découvertes de 2013, et l’excellent single « On Ne Meurt Plus D’Amour » en était le parfait plaidoyer. Après l’effet de surprise, le temps de la confirmation.
Premier constat global : le son de Robi a changé et ne verse plus avec autant d’insistance dans la cold wave glaçante, ce qui dans un premier temps peut s’apparenter à une déception tant ce genre sied à merveille à la chanteuse et tant on avait apprécié se voir offrir une palanquée de lignes de basse format mammouth sur l’album précédent.
Une fois cette frustration évacuée, il faut bien reconnaître qu’il y a de très bonnes choses sur ce disque. Quelques excellentes chansons prouvant que Robi est une artiste accomplie à la singularité de plus en plus affirmée. A commencer par l’ensorcelant titre d’ouverture « L’Éternité », bijou de noirceur.
C’est désormais elle qui porte les morceaux, souvent plus dépouillés qu’auparavant. On n’a pas dû employer souvent la désignation « chanson française » sur ce site suivie de commentaires flatteurs. Ici on ose. Chanson française n’est pas toujours un vilain mot, on le savait à propos de Bashung ou Dominique A, on le sait désormais aussi à propos de Robi.
La voix de Robi nous enveloppe, nous séduit (l’envoûtante « Le Chaos », la splendide « Être Là ») et la demoiselle fait montre d’une habileté sans pareil pour jongler avec les mots. La synthétique et plus remuante « Nuit De Fête » (aux faux-airs de Rita Mitsouko) nous renvoie à l’album précédent. Bonheur.
On aurait aimé en dire autant de l’ensemble du disque mais celui-ci se révèle malheureusement trop inégal pour nous combler pleinement, la faute notamment à une face B globalement en-deçà (« A Cet Endroit » et ses vilains synthés, l’étrange « Par Ta Bouche » guère transcendante, « A Toi » qui oublie de décoller).
A défaut de la confirmation attendue, Robi poursuit sa cavale sans se retourner, élargit son registre et nous offre… de nouvelles promesses.
JL