RIP Paul Kantner
Sale temps pour les icônes de la Rock Music actuellement. Les grands musiciens des sixties et seventies s’en vont les uns après les autres. Après Lemmy « Fuckin » Kilmister, Ziggy Bowie, Mister Paul « Airplane » Kantner vient lui aussi de décoller pour un monde qu’on espère meilleur.
Paul Kantner est le fondateur de l’immense Jefferson Airplane, groupe illustre et indissociable de la scène psychédélique du San Francisco des sixties, à l’instar du Grateful Dead de Jerry Garcia. Il était aussi engagé politiquement, cherchant à recruter des volontaires pour une révolution pacifique et utopique. Son objectif : créer une démocratie ouverte à leur tribu, autonome, totalement en dehors du système. Composantes omniprésentes et indispensable : drogues, amour et musique.
L’Airplane, c’était une association de musiciens géniaux, Jack Casady bassiste au feeling phénoménal, Jorma Kaukonnen guitariste à l’inspiration et la technique inouïes (écoutez Rock Me Baby sur le live Bless Its Pointed Little Head), Grace Slick chanteuse à la voix chaude et sensuelle, dont le sex appeal en a fait fantasmé plus d’un. Sans oublier le batteur Spencer Dryden à la sensibilité Jazzy et bien entendu, les deux co-fondateurs Marty Balin et Paul Kantner au chant et guitares rythmiques.
Parée pour le vrai décollage, après le premier album « Takes Off » qui voit le groupe chercher sa voie, la formation historique se met en place pour enregistrer l’album qui sera avec le Sergent Pepper’s des Beatles LA bande son du « Summer Of Love ». L’Airplane frappe un grand coup avec « Surreallistic Pillow » et balance des classiques immédiats : « Today » ballade intemporelle, « Somebody To Love » hymne à l’amour au refrain totalement dans l’air du temps et au riff teigneux, dont ils livreront régulièrement des versions dopées lors de prestations « live » haut perché, et bien sûr le fameux « White Rabbit », lapin blanc d’Alice, titre évocateur des trips au LSD, dont le groupe est grand amateur. Kantner participant régulièrement à des acid tests, cérémonies collectives de défonce psychédélique. La dope occupe une place importante dans la vie du groupe et a une énorme influence sur leur création musicale et leurs performances live inouïes.
Le groupe sera donc un maitre étalon de la scène rock californienne, livrant quelques albums mémorables : « Volunteers », « After Bathing At Baster’s » et un témoignage de leur puissance en concert « Bless Its Pointed Little Head ». Au tournant des seventies, les tensions au sein du groupe (la dope ça finit par taper sur les nerfs …), incitent Paul Kantner à stopper l’aventure. Chacun évoluant vers des projets solos, au sein desquels les invités de prestige sont nombreux. Paul Kantner et Grace Slick (unis dans la vie comme à la scène) raniment la flamme du Jefferson, en changeant de catégorie de véhicule, délaissant l’Airplane pour le Starship avec quelques anciens du groupe dont Marty Balin.
Bon an mal an, les années, puis les décennies défilèrent, entraînant leur lot de tensions et de ruptures (l’esprit Flower Power s’étant évanoui depuis longtemps). Mais Paul Kantner, sera encore une fois à l’origine de la rédemption du groupe, qui tournera jusqu’à sa mort.
De tels personnages et de telles croyances (j’emploie ce terme à bon escient) peuvent paraitre aujourd’hui ahurissants (voire stupéfiants ah ah), car l’esprit hippie vestige du 20ème siècle a fait long feu. Le monde égoïste et cynique dans lequel nous vivons laisse peu de place à l’espoir et aux utopies qui étaient chères à Paul Kantner et ses amis et tous les heureux rêveurs qui ont pu quelques temps croire qu’il était possible de bâtir un monde sans violence peuplé d’amour et de musique.
El Padre
Quelques titres pour planer avec Paul – ☺