Pencey Sloe – Don’t Believe, Watch Out

Publié par le 9 octobre 2019 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Prophecy Productions, 27 septembre 2019)

Quelle belle entrée en matière ! Après un EP réussi en 2017, le trio parisien Pencey Sloe vient de plonger dans le grand bain musical pour de bon avec son premier album et dégage déjà une maitrise indéniable de son sujet. Son sujet ? Le shoegaze. Tendance aérienne comme celui prodigué par Slowdive et non bruitiste, administré par My Bloody Valentine. Impossible en effet de ne pas penser à la bande de Neil Halstead (et de Rachel Goswell vu la voix… on va y revenir) mais après tout, plus on pense à eux, mieux on se porte.

L’assurance affichée ici n’a rien de bien surprenant à y regarder le line-up de plus près puisque deux des membres sont issus de MINAB (ex-Man Is Not A Bird), remarquables tisseurs d’ambiance, plutôt dans un registre post-rock.

À leurs cotés, Diane Pellotieri porte les compositions de sa voix sensuelle, volant au-dessus des nuages et nous distribuant de douces caresses réconfortantes, et souvent un brin mélancoliques.
Malgré des références évidentes, Pencey Sloe n’a pas oublié sa personnalité au vestiaire même si elle est très ancrée 90s (mais plus on pense aux 90s, mieux on se porte…). Les shoegazeux ne se contentent pas de frimer avec leur pedalboard bien fourni et de répéter en boucle une recette connue de tous, ils nous cajolent les esgourdes en nous noyant sous les mélodies raffinées.

Nous voilà donc naviguant, mi-comateux mi-hagards, au sein d’ambiances ouatées finement élaborées (les tubesques en diable “All OK” et “Gold And Soul”, somptueux songes aux guitares célestes et chant éthéré, “Empty Mind” enveloppé dans un cocon fragile qui met un temps fou à éclore avant de s’envoler pour de bon… Et nous avec). Malgré une grande homogénéité et cohésion d’ensemble, Pencey Sloe est également capable de surprendre en optant pour un son plus lourd et percutant (“Buried Them”) ou sur son morceau-titre dont l’intro darker than death nous fait frémir (on pense ici à… Alice In Chains) avant un refrain féerique. En fin d’album, l’acoustique et dépouillé “It Follows” ne risque pas de vous lâcher de sitôt et n’aurait lui pas dépareillé sur le superbe dernier Chelsea Wolfe. Bref, on ne s’est vraiment pas foutus de nous.

Le timing de la sortie est en outre parfaitement approprié. La grisaille ne nous quitte plus et avec elle, cette envie tenace de rester blottis sous la couette avec un chocolat chaud… Il va falloir vous montrer fort car à l’écoute des douces mélopées de Pencey Sloe, la tentation n’en sera que plus grande !

Jonathan Lopez

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