METZ – Atlas Vending
Déjà le quatrième album chez Sub Pop pour le trio canadien METZ. Sur le précédent, ils avaient coché la case obligatoire “Recorded by Steve Albini”, aujourd’hui c’est avec le concours de Ben Greenberg, le guitariste de Uniform et producteur fameux de groupes tels que Institute, Destruction Unit ou encore Snakehole, qu’ils nous crachent leur nouvelle livraison de punk rock abrasif, sombre et sec comme la proverbiale trique.
Rien ne change à METZ, si ce n’est quelques déviances mélodiques (encore très éloignées de toutes considérations pop) suffisamment notables pour définir à elles seules la couleur légèrement inédite du disque. On pense à Fugazi, par moments (“Hail Taxi” fait penser à une face B d’une démo de In On The Kill Taker), aux Trail of Dead, à d’autres, et à Pissed Jeans aussi, leurs cousins d’écurie. Toutefois, aucune de ces comparaisons n’est à leur avantage et elles dénotent une différence d’envergure criarde et dommageable, presque coupable.
Car il y a un problème avec Metz et ils le trainent depuis leur premier album.
Ils ont tout pour eux, le son, le matos, le visuel, les titres… et pourtant il leur a toujours manqué cette petite chose indéfinissable qui fait la différence entre un bon titre et un grand titre, entre un bon groupe et un grand groupe. Ils m’ont toujours donné l’impression d’être des étudiants brillants qui ont bien buché leur punk rock, avec, au bout de l’effort, les félicitations de leur prof principal. Ils me rappellent ces premiers de la classe qui savaient rendre ce avec quoi on les avait gavé, mais qui ne comprenaient finalement pas grand-chose à ce qu’ils faisaient ou à ce qu’on leur demandait. De bons élèves qui font illusion et qui s’illusionnent certainement eux-mêmes. Ça ne veut pas dire que leur musique n’est pas bonne, loin de là, mais ils sont juste un peu trop propres, un peu trop parfaits… et le punk, le hardcore, la noise, qu’ils soient post ou non, ne doivent pas être parfait s’ils veulent prétendre à leur titre. Au mieux, ce sont d’excellents artisans qui ont le savoir-faire sans avoir la portée. C’est bien fait, très bien fait même, mais c’est creux et hautement périssable.
Un quatrième album, donc, encore une fois le plan com’ est bien rodé et le cahier des charges dûment rempli. « Le retour du rentre dedans, le brûlot dans les gencives, le punk rock abrasif, sombre et sec comme la proverbiale trique »… Tant qu’à faire. OK ! Y’a pas erreur sur la marchandise mais c’est faute de mieux, en souvenir d’autre chose, et ce n’est pas suffisant.
Il y a peu de chances que METZ deviennent autre chose que ce qu’ils ont toujours été. Peu de chance également que rien que l’on dise ne les fasse dévier. Certains trouvent ça noble, je trouve ça un peu triste. J’ai tout réécouté et je n’ai rien retenu. Pas un riff pour du air guitar, rien qui ne s’imprime. Leur radicale neutralité est presque admirable. Elle interroge.
J’ai envie d’en dire du bien et je ne trouve rien, ou pas grand-chose.
J’ai envie d’en dire du mal et c’est déjà mollement fait.
Max