Laetitia Shériff – Stillness

Publié par le 17 janvier 2021 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Yotanka, 6 Novembre 2020)

Ma première chronique de 2021. Pour un disque passé inaperçu sur mon indie radar en 2020 (#ShameOnMe). Et dès la première écoute, l’évidence. Ce Stillness, sorti en novembre dernier, je l’aurais tranquillement installé dans la première moitié de mon Top 2020. (Jonathan Lopez, re-open the votes!)

(Ex-)fan des nineties, petit indie boy, je suis tombé très vite sous le charme de ces guitares incisives, parfois orageuses, rappelant la jeunesse sonique (« People Rise Up », « Outside »). Enregistré dans les conditions du live (bonne idée en 2020), cet album offre en plus d’une belle palette de six-cordes inspirées, dix titres aux ambiances variées portées par le beau brin de voix de Laetitia Shériff, quelque part entre PJ Harvey et Shannon Wright. Dès l’inaugural « People Rise Up », son message parfait pour 2020, ses synthés (très Radiohead) et ses guitares frondeuses, j’étais ravi, de retour dans les glorieuses 90’s.

I see a line (where people rise up) / Below this line, A fighting world
I see a sign (and people stand up) / Through this sign A united world
Voices rose up from the crowd / Don’t miss this Don’t miss out Come on


Les compositions solides de cet album ont fini de me convaincre que l’on tient assurément un des très beaux disques français de 2020, même s’il lorgne musicalement vers notre décennie chérie. Laetitia Shériff promène sa voix avec une facilité déconcertante aussi bien sur des rock tendus et noisy (le génial « A stirring world », « Sign of Shirking », « Stupid March » et sa rythmique massive), que sur de la pop, plutôt power sur « Deal with This », plutôt dream sur « Go To Big Sur », ou des titres plus épurés (le sublime « Pamper Yourself », le final et élégant « Ashamed »). Pour ne rien gâcher, la production incorpore avec bonheur en complément de ces guitares tranchantes, cordes, cuivres et synthés du plus bel effet (« We Are You », « Ashamed »). Si le titre et l’artwork de l’album renvoient à notre époque troublée et incertaine, l’album, bien que parfois tendu et inquiet, offre de beaux moments d’euphorie portés par la voix dynamique de Laetitia Shériff (« Deal With This », « Outside »).

Trêve de bavardages. Première rencontre avec la musique de Laetitia Shériff pour ma part et gros coup de cœur. Des compos solides aux arrangements élégants, une Voix (la majuscule est importante), un album équilibré, quelques influences qui ne nous laissent jamais indifférents, bref, la voilà, ma première belle découverte de 2021. C’est sorti en 2020 ? Cette année n’existe pas. Aucune année n’existe pour les beaux disques de toute façon. On espère juste qu’ils ne nous atteignent pas trop tard lors de notre court séjour ici-bas.

Sonicdragao

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