Kronem – Uke Session & Electric Session EP
Le monsieur s’appelle Kronem. Nous demandez pas pourquoi, on n’en sait pas plus que vous. On sait juste qu’il a déjà publié un album (Pocahontas) et un EP (MonkeyWrench) avant de sortir ce double EP, à quelques mois d’intervalles, divisé en deux parties bien distinctes : le premier à l’ukulele et le dernier en date à la guitare éléctrique (mais ça à la limite en lisant le titre vous auriez pu le deviner).
On sait surtout qu’on n’a pas eu besoin de beaucoup d’écoutes pour bien accrocher à la musique de Kronem. L’ensemble est minimaliste puisqu’il n’y a que sa voix et sa guitare. Mais ça suffit. Dès “Burden”, superbe morceau d’ouverture de l’Electric Sesssion, on réalise que le garçon a quelque chose. Ce petit plus qui fait la différence entre une chanson quelconque et une mélodie qu’on n’oublie pas.
Un timbre éraillé, comme usé par les années. Un timbre qui rappelle inévitablement celui de Bertrand Cantat. On a dû lui dire souvent.
“Only Waves” vient conclure brillamment cet EP en calmant le jeu (comprendre en débranchant la guitare). Un morceau qui pourrait bien arracher quelques larmes aux plus sensibles. Auparavant, la très enlevée “Fear”, au riff bien punky, avait su démontrer que le monsieur s’en sort très bien aussi quand il s’agit de hausser le ton.
On ne va pas se mentir, l’EP précédent ne nous a pas fait aussi bonne impression. Nullement désagréable, il se révèle néanmoins assez vite redondant malgré de chouettes mélodies (« Season »). On n’en tiendra pas rigueur à Kronem qui nous a prouvé avec son Electric Session qu’il est doté d’un vrai talent de compositeur. Et il faut dire que même Eddie Vedder nous avait fait royalement chier avec son Ukulele Songs donc c’était pas gagné d’avance.
Petite vision utopiste pour finir : si tous les artistes sincères et passionnés comme Kronem, dotés d’un réel talent, parvenaient à vivre de leur musique et qu’on laissait sombrer dans l’oubli tous ces pseudo-artistes préfabriqués qui se contentent de pondre un single merdique pour se remplir les fouilles, on serait les premiers réjouis. Et on arrêterait de vouloir nous faire danser sur Patrick Sébastien au nouvel an.
JL