King Gizzard & The Lizard Wizard – Quarters! (Castle Face/PIAS Coop)

Publié par le 23 juin 2015 dans Chroniques, Toutes les chroniques

kinggizzardandthelizardwizard_quarters_news4Répétez après moi : King Gizzard & The Lizard Wizard. C’est un nom pas facile à retenir, mais il y a de fortes chances que vous en entendrez encore parler dans les mois et les années qui viennent.

Car ces jeunes gens australiens, qui vénèrent entre autres le fameux roi lézard Jim M. (ça n’aura pas échappé à votre esprit perspicace), se montrent extrêmement productifs et talentueux. Depuis leur formation en 2010, ils ont sorti la bagatelle de six albums et deux EP. Avec un rythme qui s’accentue depuis 2013, pas moins de deux albums par an.

Quand l’inspiration est tout sauf un obstacle, pourquoi ne pas se créer des petits défis ? C’est sans doute ainsi qu’ont dû raisonner les KG&TLW lorsqu’ils se sont lancés dans ce nouvel album. Habitués à évoluer dans un registre nerveux qui ne tient pas en place (on pense aux albums I’m In Your Mind Fuzz, Willoughby’s Beach, pour ne citez qu’eux), ils ont ici pris le parti de se lancer dans des morceaux étirés et paresseux, quatre morceaux de 10 minutes 10 secondes pile chacun, pour un album judicieusement intitulé Quarters!

Alors ce quatre-quarts est-il goûtu ? Et bien oui ! Et point trop indigeste.

Guitare bluesy entêtante en entrée, basse jazzy en arrière-plan, on se baigne volontiers dans « The River ». C’est assez perché, c’est enthousiasment, c’est du 60’s total. Un petit côté Santana (dans sa période inspirée) quand les guitares s’emballent et les percus se mêlent à la fête.

Puis vient « Infinite Rise », que n’aurait sans doute pas renié le roi lézard himself. Délire enfumé de très bon goût, on sentirait presque les effluves nous chatouiller les narines. Langoureusement, les propos se répètent comme une boucle infernale. Des bruitages cosmiques viennent se mêler, comme autant d’hallucinations. (Good) Trip garanti !

Guitares caressantes, voix haut perchées pour une « God Is In The Rhythm » farouchement sexy. On prend son temps, on se prélasse, c’est l’été après tout. Pourquoi s’en faire ? (Qui a dit « parce qu’il fait un temps de merde ? »).

Toujours chargé en good vibes, le dernier morceau, « Lonely Steel Sheet Flyer », déroule un rythme plus enlevé et surf rock. Il est évident qu’à l’écoute de tels morceaux on ne risque pas le surmenage. L’extase, lui, n’est pas loin.

On peut simplement se poser la question de l’utilité de s’imposer une contrainte de durée pour chaque morceau, et se demander si les musiciens n’ont pas été dans l’obligation de rallonger certains morceaux qui n’en demandaient pas tant, ou qui avaient déjà tout dit au bout de 5-6 minutes. Au choix, on les aurait bien raccourci pour en reprendre deux supplémentaires, gourmands que nous sommes.

C’est le seul reproche qu’on fera à cet album, qui demeure un excellent cru. Les King Gizzard & The Lizard Wizard se montrent à la hauteur, dignes de leurs glorieux aînés. On est prêt pour le prochain défi.

 

JL

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