Interview – Karkara

Publié par le 21 novembre 2020 dans Interviews, Toutes les interviews

C’est un peu par hasard que je suis tombé sur l’annonce de la sortie du nouvel album de Karkara, groupe garage de Toulouse, menant sa barque au gré de riffs fuzz parfois orientaux. En boucle depuis une semaine… J’ai donc eu envie d’en savoir un peu plus sur eux et Karim qui tient la six-cordes a accepté de jouer au jeu des questions-réponses.

“Le plus dur, c’est de proposer quelques chose de beau et de complexe à la fois. Ça peut vite tourner à de la musique un peu « nerd » et on fait gaffe à ne pas trop franchir la ligne.”

Vous avez été interviewés par Rock&Folk, je suis très impressionné. Ça reste une référence, bravo ! Un sentiment ?
Oui c’est très cool et ça nous a fait plaisir de recevoir cette demande (merci Sacha Rosenberg au passage). Ça fait plaisir qu’un mag/radio comme celui-là s’intéresse de près à la scène rock indé… surtout qu’en France, on a d’excellents groupes qui manquent cruellement de visibilité.
Il faut faire l’effort d’aller chercher de ce coté-là, il y a tout un univers à découvrir et qui regorge de potentiels.

Plus je vieillis, plus j’aime les morceaux un peu épiques, je suis plutôt 1-2-3-4 à la base. Vous jouez pas mal avec les rythmes, les montées et descentes… Expliquez-nous un peu comment vous fonctionnez au sein de Karkara.
On aime bien ce genre de rythmiques, à vrai dire c’est un truc qui nous amuse. En répètes, on se prend souvent a jouer des rythmiques asymétriques complexes juste pour se marrer, et le premier qui décroche a perdu. On joue avec. Étant pas mal influencés par la musique orientale (qui regorge de 5-9-11 temps), ce genre de rythme se retrouve forcément dans notre musique. Le plus dur, c’est de proposer quelques chose de beau et de complexe à la fois. Ça peut vite tourner à de la musique un peu « nerd » et on fait gaffe à ne pas trop franchir la ligne.

Quelles sont vos “tables de la loi”, vos références incontournables 60s, 70s et bien au-delà ?
Les classiques : Black Sabbath, Flower Travellin Band, Erkin Koray, Jimi Hendrix, Omar Khorshid, Jefferson airplane, Soft Machine, Herbie Hancock, Nirvana… La liste peut être très longue et variée, on va s’arrêter là je pense.

“King Gizzard a quand même mis une belle claque à la scène garage/psyché ces dernières années et a permis de faire découvrir ce style à pas mal de gens à travers le monde. Rien que pour ça, on les remercie.”

Si je vous dis que j’ai pas mal pensé à King Gizzard à l’écoute de Nowhere Land, votre nouveau LP qui vient de sortir sur Stolen Body Records, vous me cassez la gueule ou vous m’invitez pour un pot ?
Eh ben on t’invite à boire un pot bien sûr ! On est pas du genre à cacher nos influences sous prétexte d’être uniques. King G fait parti des groupes qu’on écoute et qu’on apprécie, dire qu’on se détache de leur influence, ça serait mentir. Ce groupe a quand même mis une belle claque à la scène garage/psyché ces dernières années et a permis de faire découvrir ce style à pas mal de gens à travers le monde. Rien que pour ça, on les remercie. Après ce n’est qu’un élément d’influence parmi tant d’autres groupes. Il se trouve qu’ils ont aussi fait du psyché avec de fortes influences orientales, bien sûr que ça va nous parler ! Mais ils ne sont pas les seuls dans cet univers et on avait ce type de jeu avant même de les découvrir.

J’ai lu qu’une tournée européenne était dans l’air quand le f*** truc se sera bel et bien barré ?
On l’espère vraiment ! C’est prévu depuis presque un an déjà et à cause de la pandémie on n’a pas arrêté d’annuler/reporter encore et encore… un vrai casse-tête. On espère que cette fois ça sera la bonne !

Des craintes pour vos petites salles de concert et autres bars rock préférés à Toulouse ?
Plus que des craintes même… déjà qu’avant la pandémie, les choses commençaient à se gâter à ce niveau-là, maintenant c’est l’hécatombe. Avant même la pandémie, la mairie était devenue de plus en plus restrictive sur la musique live à Toulouse. La faute à une complaisance de plus en plus avouée envers un voisinage « tranquille » et un embourgeoisement visible du centre-ville. Quand on emménage au-dessus d’un bar-concert présent depuis 20 ans, on sait à quoi s’attendre et on ne vient pas se plaindre du bruit… On espère sincèrement qu’après la pandémie, le regain pour la musique live va faire bouger les lignes en faveur des bars et de la scène musicale.

Merci pour vos réponses et en attendant de vous croiser dans le monde réel, je vous laisse errer dans le Royaume Karkarien… ENCORE MERCI !
De rien, c’est toujours un plaisir de causer son.

Interview réalisée par Manu

Pour écouter et vous procurer, Nowhere Land, le nouvel album de Karkara

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