FACS – Wish Defense

Posted by on 14 février 2025 in Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Trouble In Mind, 7 février 2025)

Après le très bon Still Life in Decay (2023), j’étais persuadé que FACS allait chercher à nous revenir tôt ou tard en continuant à étirer ses titres sans oublier ce chaos habituel propre au groupe. Loupé !

Cette mélancolie âpre et bruitiste que l’on pouvait notamment retrouver sur « New Flag » (de plus de 10 minutes), qui concluait l’album, persiste encore et toujours avec ce Wish Defense, mais de manière plus formelle.

Les titres chez FACS semblent aimer à se développer et grandir à coups d’empilement de strates, et cette fois, il faut reconnaître que certains de ces assemblages m’ont laissé un peu sur le carreau après les premières écoutes de l’album.

Ce dernier étant court, toute distraction est à proscrire. Et c’est donc en répétant les écoutes que certains titres ont commencé à émerger et surtout que j’ai pu prendre un certain plaisir à l’écoute en comprenant un peu mieux où le groupe voulait m’emmener (pour mieux m’y perdre).

Il semblerait que le groupe ait choisi d’aller à l’essentiel, que ce soit en termes de composition ou de production.
Concernant ce dernier point, il est d’ailleurs à noter que c’est le regretté Steve Albini qui avait initié ce qui allait être son dernier travail en tant que « producteur ». Cela se ressent dans ces nombreux moments sans fioritures. Il est impossible de résumer la vision de Steve Albini en quelques mots, mais sa patte et son âme semblent flotter sur cet album (à noter que c’est Sanford Parker – Minsk / Corrections House – qui s’est chargé de finaliser la production).
J’irais même un peu plus loin en pensant que certains titres flirtent avec Shellac. Si venir de Chicago ne fait pas tout, il faut reconnaître aux deux groupes cette même qualité qui consiste à produire une musique parfois d’apparence simple et hypnotique sans pour autant lasser l’auditeur.

Au final, il n’y aura peut-être que le titre éponyme qui ne m’aura pas embarqué. S’il sonne un peu comme pouvaient résonner certains titres de Entertainment! de Gang of Four, son côté presque lumineux pourrait nous ferait décrocher du mood général de l’album.
« Talking Haunted », qui débute l’album, est également un autre titre qui fleure bon la fin des années 70 – début des années 80. En terme de tracklisting, on peut d’ailleurs être surpris qu’il ouvre l’album, tant le titre semble prendre un certain plaisir à nous ramener dans un passé par des chemins sinueux. Il y a encore une fois des motifs qui pourraient nous raccrocher aux titres les plus obscurs de Bauhaus, Eyeless in Gaza, voire à quelques formations cold wave oubliées. 
Ceci dit, en même temps que j’écris cela, je serais prêt à parier que je me plante royalement sur ce qu’a cherché à faire FACS, et cela tout simplement parce que sa musique, sous cette apparente facilité (voire binarité), n’est en réalité qu’une toile qui nous embarque sans jamais nous tenir par la main.

Pour conclure, je citerai également « Sometimes Only », qui est à mon sens le titre le plus mémorable de cet album. Le break, puis cette basse ronflante qui vient s’empaler littéralement sur cette gratte qui va bien vous savonner l’oreille gauche au casque, nous offrent enfin un vrai temps fort où, cette fois, le silence n’a plus la parole.

Fred

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