Duke Garwood – Heavy Love (Heavenly Recordings/PIAS)
Rappelez-vous, Duke Garwood c’est le type qui a écrit (le très bon) Black Pudding avec/pour Mark Lanegan. Ce dernier lui rend d’ailleurs la pareille en participant à cet album. Ces deux-là ne se sont pas trouvés par hasard. Ils évoluent dans le même univers, et dans la même catégorie. Celle des grands compositeurs.
L’atmosphère est posée dès l’inaugural « Sometimes », lent et vaporeux. Le disque se déroule sans accroc, sur un rythme délicat, et le poser sur sa platine revient à s’accorder un répit bienvenu. Même Jenny Beth des Savages, d’habitude plus frénétique, se met au diapason en nous offrant des chœurs évanescents sur la sublime « Heavy Love ».
L’hiver ne paraît même plus si froid avec de si réconfortantes ballades (la lente lamentation folk « Sweet Wine », l’envoûtante « Snake Man » et ses boucles de guitares hypnotiques). L’alternance entre blues tranquille et soubresauts électriques du refrain séduit autant qu’elle prend de court sur « Suppertime In Hell »…
C’est marrant, même sans être très familier avec sa discographie, on a l’impression que le Duke fait ça depuis des lustres. Comme un papy fascinant qui radote et à qui on n’en veut absolument pas pour ça. Comme un père Castor, en trois fois plus classe.
Voix suave et caressante, mûrie par quelques verres de bourbon, accords subtils, arrangements soignés, multitude de détails sonores… C’est peu dire que Heavy Love a été finement élaborée. D’aucuns s’accordent à dire qu’il s’agit de la plus grande œuvre de Duke Garwood. On les croit sur parole.
JL