Dans le bac d’occaz #1 : Spacemen 3, Girls Against Boys, Eagles Of Death Metal
ll n’est jamais trop tard pour se bouger les fesses. On a tous une liste longue comme le bras d’albums indispensables selon un journaliste musical, un oncle cool, un ami mélomane, voire une vague connaissance croisée en soirée mais avec qui on a passé une bonne partie de la nuit à parler musique, qu’on n’a jamais écouté ou alors sans vraiment y prêter attention et pour lesquels on se dit “il faudra bien que je passe le pas un jour“. Je ne fais pas exception. Sauf que le pas, c’est cette année que je le passe.
J’ai dressé une liste malheureusement non exhaustive de ces albums classés par année, j’en ai gardé un par an à quelques exceptions près, et pour réduire quand même à un nombre humainement écoutable, je me suis contenté de la période qui va de 1977 à 2006. 30 ans, 30 disques, et donc 30 avis qui iront avec. Je sors chaque mois 3 albums de cette liste, que j’écouterai au moins une fois par semaine. Pour ne pas me perdre dans ce qui me reste à écouter, et pour varier un peu les plaisirs, je regroupe les albums par le dernier nombre de leur année de sortie (1986-1996-2006, 1977-1987-1997, 1978-1988-1998, et ainsi de suite). Je n’ai choisi qu’un album par artiste, à une exception près (mais c’est David Bowie, c’est de circonstance).
Je vous invite donc, chaque mois, à plonger avec moi dans le bac des occaz’*.
Dans le bac des occaz’ 1 : les années en 6
1986 : Spacemen 3 – Sound Of Confusion
Un groupe qui revendique faire de la musique longue, psychédélique et planante, ça pourrait tellement me gonfler, surtout quand il n’y a que 8 chansons sur le disque et qu’une seule est sous la barre des 4 minutes. Et pourtant, la magie a opéré tout de suite. Quelle claque! Il faut dire qu’avec une reprise et demi des Stooges (car il ne faut pas se mentir, “O.D. Catastrophy”, c’est “T.V. Eye”) et une des Thirteenth Floor Elevators, la carte de visite du bon goût est totalement valable. On est en 1986, en Angleterre, et pourtant on est loin des horreurs de la production de l’époque, on surfe plutôt du bon côté de la force, celle de la scène Shoegaze/noisy qui n’existe même pas encore cette année-là. Mais avec de vraies racines garage.
En fait, Spacemen 3, sur ce disque, est un peu à la croisée des Stooges et du Velvet. Ça peut sembler vue et revue comme comparaison, mais pour une fois que c’est mérité, on ne va pas s’en priver. Et avec des références comme ça, dur de ne pas succomber. Le premier disque de cette série, et déjà une envie furieuse de m’enquiller toute leur discographie! S’ils sont tous comme ça, ma collection n’y tiendra pas.
1996 : Girls Against Boys – House Of GvsB
Heureusement, il y a ces disques-là. Pas mauvais, hein, soyons clair, mais pour moi, franchement anecdotique. On est en pleines années 90, le gros son le prouve. Pour les côtés positifs, c’est vraiment maitrisé, le style est parfaitement reconnaissable, et c’est énergique, sans baisse de régime. Le gros point négatif découle d’ailleurs de tout ça : le disque est tellement homogène, que même après l’avoir écouté toutes les semaines pendant un mois, aucun morceau ne s’est détaché du reste, rien ne m’a marqué, rien ne m’a vraiment accroché. Encore une fois, loin d’être mauvais, mais je suis sûr de l’avoir oublié à la fin de l’année. Trop répétitif ? Ou simplement pas pour moi ?
2006 : Eagles Of Death Metal – Death By Sexy
Pour le coup, je connaissais déjà les quelques singles, et je dois reconnaitre que dans l’ensemble, ils restent toujours efficaces, de même que certains titres, ça se retient et c’est dansant. En fait, comparé au Girls Against Boys, c’est certainement moins ambitieux ou original, mais il y a là une veine poppy qui manque sacrément chez les autres. En fait, on est face à un album entier du versant le plus fm et dansant (encore) des Queens Of The Stone Age, au point que je ne crois pas Josh Homme une seconde quand il dit qu’il n’a participé en rien à la composition des morceaux. Ou alors Jesse Hugues cherchait à reproduire ce que fait son comparse. Bref, ça a du bon, car Josh Homme sait composer des titres bien construits et mémorables, mais ça flanche sur la durée, car la force de Queens Of The Stone Age est de proposer sur chaque disque une diversité de tons, ce qui explique que le groupe n’a jamais été meilleur que quand Oliveri et Lanegan étaient là pour apporter une touche encore différente. Ici, ça finit par devenir un brin répétitif, et malgré ses temps forts l’albums ne donne pas particulièrement envie d’y retourner. Dommage, car c’est typiquement le genre de truc qu’on peut prendre du plaisir à écouter à l’occasion pour remuer son popotin.
BCG
* Rendons à César ce qui lui appartient, cette rubrique a été fortement inspirée – ou littéralement pompée, c’est selon – par l’initiative d’un certain Machete83 sur le passionnant forum de l’indispensable site/bible du rock indé xsilence.net.