Cloud Nothings – Here And Nowhere Else
Avec le temps, on ne sait toujours pas trop quoi penser d’Attack On Memory, prédécesseur de ce Here And Nowhere Else. L’album était bon, voire très bon mais laissait un léger goût d’inachevé. La “faute” à deux premiers morceaux fantastiques (« No Future/No Past », « Wasted Days ») qui ne trouvaient pas d’égal sur le reste de l’album.
Premier verdict : ne cherchez pas de morceaux similaires étirés en longueur se la jouant progressifs. Il n’y en a pas. Ou plutôt si, il y en a un (“Pattern Walks”) mais, bien qu’excellent (avec son pont à la Sonic Youth), il ne boxe pas dans la même catégorie.
Mais détendez-vous ça ne veut pas dire pour autant que ce disque est à jeter aux orties. Surtout pas ! Sans quoi vous passeriez à côté du riff sauvagement saturé de « Now Hear In » et sa mélodie imparable, de la tonitruante « Giving Into Seeing », du petit bijou « Psychic Trauma » et son refrain purement jouissif…
Là où Attack On Memory pêchait par son manque d’homogénéité, Here And Nowhere Else se démarque nettement avec une vraie cohérence sur l’ensemble du disque et des morceaux qui s’enchainent à merveille sans réelle baisse de niveau, exception faite de la gentillette « I’m Not Part Of Me » qui sonne un peu trop Blink ou Sum41.
On aurait aimé qu’il dure un peu plus (8 morceaux, 32 minutes) mais c’est aussi ça l’immédiateté punk.
Et à l’heure où les journaleux “spécialistes musicaux” branchouilles à lunettes (j’ai rien contre les binoclards) se masturbent sur les nouvelles révélations electro pop à tout bout de champ, qui s’appuient sur des productions léchées et font des trucs sans âme, sans passion bref chiants à mourir ; il est très appréciable d’entendre un groupe comme Cloud Nothings totalement à contre-courant se livrer sans calcul avec une énergie brute pas toujours totalement maîtrisée mais terriblement contagieuse.
JL