Cheap Teen – Seneca Village EP
Chiptune ? Pas vraiment. EP qu’on déniche dans les bacs à soldes ? Certainement pas. Cheap Teen fait bande à part, son approche post-punk peut déstabiliser, c’est sa grande qualité. En l’occurrence, sa musique investit la totalité des sens. L’œil se focalise sur la pochette, l’oreille perçoit des grésillements… Forcément, on a envie d’en savoir un peu plus.
Troisième EP, cinq titres et quatre musiciens qui s’aventurent dans une mélasse grunge-noise-garage, un disque foisonnant d’innovations et dont les textes sont des croche-pieds au modernisme qui ne dit pas son nom. En guise de hors-d’œuvre, l’amorce « Monster Hiding » est un condensé d’articulations rythmiques sur lesquelles viennent se greffer des lignes de guitares imparables, un chant nonchalant ponctué de saccades véhémentes. Déroutant, non ? L’amour du riff. Le titre qui suit, « Useless », se déforme entre des mélodies dissonantes et une série de riffs foutraques, semblant provenir d’une autre dimension, donnant l’impression d’être écouté sur une radio à transistor à moitié cassée, le chant surgit à la fin, sortant ses griffes et vient gratter là ou ça démange. Le fait que la musique de Cheap Teen soit si difficile à classer en dit long sur leur créativité. Les distorsions ulcéreuses du noise rock, les sauts inattendus, décélérations et remontées soudaines. Enregistré en trois jours dans les studios de Adrian d’Epinay du groupe MNNQNS, Seneca Village est plus dark que les deux EPs précédents. Une grande part est consacrée aux expérimentations sonores, étonnamment le groupe s’inscrit dans une démarche Krautrock dans le processus de composition, on pense au Mother Sky de Can. Sur scène, on retrouve une bonne dose de fun, un déchainement libérateur. « 16 Ways » qui conclut le disque, est le parfait exemple du côté DIY dont le groupe revendique le terme, pour ne pas dire Lo-Fi.
Franck Irle
Merci à NRV Promotion pour cette découverte.
Pochette : © Lorenzo Furlan
Bonjour !
Pourriez-vous rajouter les crédits photos qui sont attribués à Lorenzo FURLAN, s’il-vous-plaît ? Merci !
C’est fait.