The Brian Jonestown Massacre – Third World Pyramid
C’est sur un air de funérailles que s’ouvre ce Third World Pyramid (“Good Mourning” avec Tess Parks, nouvelle acolyte de predilection d’Anton Newcombe). Enterrerait-on le Brian Jonestown Massacre ? On n’espère pas. Et on a du mal à l’imaginer vu la productivité de son inébranlable leader.
Anton nous connait, il sait qu’on l’aime et il sait comment on l’adore. Alors il nous ressert sur un plateau des restes bien assaisonnés de Methodrone (“Government Beard”, “Third World Pyramid”). Voix perdue dans la brume, basse vrombissante… Et même une assise rythmique d’humeur post punk sur le morceau-titre. Difficile alors pour nous de la ramener.
Les trompettes sont aussi de sortie pour accompagner Newcombe et sa fausse nonchalance en bandoulière (“Don’t Get Lost”). Tout ceci fait mouche et ne déboussolera nullement l’amateur du BJM en manque de volutes opiacées (“Like Describing Colors To A Blind Man On Acid”, double miam).
Bien calé dans ses souliers, le BJM et son charismatique leader nous embarquent également dans de sympathiques vadrouilles dans le far west (“Oh Bother”) ou en surf sur la lune (“Lunar Surf Graveyard”). Ça s’écoute, plutôt très bien même, même si ça ne marquera sans doute pas les esprits durablement.
Finalement qu’est ce qu’on pourrait reprocher à ce disque ? De se la jouer facile, de ne pas innover plus que de raison ? Certes.
Mais si on voit plutôt le verre à moitié plein, notons que le père Newcombe semble avoir conservé sa verve et son insouciance des débuts, qu’il est toujours capable de composer d’excellents morceaux…
Et puis surtout, le Brian Jonestown Massacre est toujours debout, nullement vacillant, ce qui, au regard de son parcours tumultueux, tient quasiment du miracle.
JL