Body Count – Bloodlust

Publié par le 24 juillet 2017 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Century Media, 2017)

Voilà un disque qui a le mérite de traumatiser les esprits et de régaler les amateurs de sensations fortes. Âmes sensibles s’abstenir.

Je scinderai en deux parties la fougue dévastatrice que Body Count nous jette à la gueule.
D’une part, la brutalité extrême qui ressort de certains titres, notamment lorsque les pontes du métal viennent leur prêter main forte. Car oui il y a du beau monde sur ce Bloodlust. Commençons par “Walk With Me…” où Randy Blythe de Lamb of God apporte une sacrée dose d’adrénaline. Vous sentez des palpitations cardiaques, rassurez-vous c’est normal ! Rien de tel également qu’une bonne reprise, certes très conventionnelle mais toujours aussi efficace de Slayer (“Raining Blood”), on le verra plus comme un hommage, à un groupe qui compte énormément pour Ice T. D’autres invités de taille sont là, ni pour blaguer ni juste pour faire figuration. Max Cavalera que l’on ne présente plus, scande le refrain de “All Love Is Lost” puisé au fond de ses entrailles. Pas d’amour là-dedans. La violence est de mise, et Body Count nous le fait savoir dès “Civil War”, premier titre de cet album qui voit le leader de Megadeth pondre un solo comme il sait les faire. Qu’on aime ou pas, on valide cette entrée en matière. Voilà pour la partie la plus dark et trash.

Une autre facette plus commune à Body Count car elle définit beaucoup mieux le style du groupe depuis ses débuts, une fusion rap/métal au groove imparable qui n’apaise pas pour autant nos tympans. Oui Body Count s’en sort très bien sans guest et tant mieux, à commencer par l’excellent et accrocheur single “No Lives Matter”. La police en prend pour son grade sur ” Black Hoodie”, petit clin d’œil à un grand nom du rap cette fois-ci, KRS-One, qui s’est vu subtiliser avec brio son légendaire refrain “Woop-woop! That’s the sound of da police!“. Un titre encore une fois méchamment puissant et addictif. Autre bombe “This Is Why We ride”, Ill Will y martèle ses fûts au rythme des balles, Ice-T a déclaré la guerre, on assiste à un véritable carnage dans les rues de L.A.

Ice-T et sa bande n’ont pas perdu l’énergie des débuts, et prouvent que l’alliance du rock et du rap que l’on pensait totalement enfouie sous terre depuis au moins 15 ans, a finalement encore de beaux jours devant elle. Dans la même veine, Prophets Of Rage, réunissant des membres de Cypress Hill, Rage Against The Machine et Public Enemy, commence à faire bon usage de leurs forces respectives, certes dans une mouvance moins hardcore que Body Count, mais aux discours toujours aussi engagés.
En tout cas une chose est sûre Body Count a réussi l’exploit de durer, et de proposer après plus de 25 ans de carrière des albums remarquables. Preuve en est avec Bloodlust qui défie avec succès son très bon prédécesseur Manslaughter sorti 3 ans plus tôt.

JR

1 commentaire

  1. Un de mes albums de chevet!

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