Down @ Bataclan (Paris), 24/10/12

Publié par le 25 octobre 2012 dans Live reports

Aaaah un bon gros concert de métalleux à l’ancienne, ça faisait longtemps et c’est toujours l’occasion de voir de beaux spécimens. La faune metalleuse est souvent aisément identifiable et donne un peu raison au cliché : des gros tatoués, des piercés, des T-shirts Maiden, Sepultura, Suicidal, une odeur de sueur et de bière, yeaaah !

Courageux, nous avons décidé de nous mettre dans la fosse, pas dans les gradins comme les vieux. Un peu en retrait sur le côté tout de même, pas envie de perdre deux dents…

On va ptet quand même vous présenter ceux à qui nous avions affaire hein, vous me paraissez un peu perdus là. Down est un “supergroupe” de métal composé désormais (il y a eu quelques changements de line-up depuis leurs débuts) : de ce vieux fou de Phil Anselmo (Pantera) au chant, du guitariste chevelu et barbu de Corrosion of conformity Pepper Keenan (comme le poivre oui, on ne choisit pas son prénom), du second gutariste chauve et méga barbu Kirk Windstein, du bassiste chevelu et barbu Patrick Bruders et enfin de Jimmy Bower à la batterie. Les trois derniers jouent ensemble au sein de Crowbar, pas vraiment un groupe pour midinettes mais plutôt pour barbus vous l’aurez compris.

Down a publié un excellentissime premier album en 1995, NOLA (pour New Orleans, Louisiana). Deux autres ont suivi et un troisième est en cours (divisé en 4 EP, le premier d’entre eux est sorti en septembre). Soyons honnêtes, aucun d’eux n’arrivent à la cheville de NOLA.

Cela n’empêche pas les fans d’être restés fidèles, le Bataclan est bondé ce soir et le public semble surchauffé. Personnellement, n’ayant jamais été fan de Pantera, j’ai découvert Down sur le tard, très récemment même me prenant une bonne claque à l’écoute de NOLA.

Je suis donc assez impatient de voir ce que cela va donner dans une petite salle comme le Bataclan. En guise d’intro, la sono diffuse le morceau de Harry Nilsson intitulé “Down” (ah tiens c’est marrant..). Un titre tendance pop, pas vraiment ce qu’on devrait entendre ce soir.

Puis les zicos débarquent, Phil Anselmo, célébré tel un messie, salue longuement la foule mesurant au passage sa cote de popularité toujours intacte.

Le début de concert est un peu poussif. Ça bourrine sec, on s’en doutait mais il manque quelque chose, z’ont ptet besoin de se chauffer aussi hein c’est pas des machines, me souffle Yvonne. Elle a pas tort Yvonne, toujours est-il qu’au bout de 3, 4 morceaux on peine un peu à rentrer dedans et toute cette énergie dégagée sur scène est un peu vaine. On secoue la tête histoire de mais ça prend pas.

Et puis, 5e morceau : “Lifer”, un des grands tracks de NOLA. Et là c’est parti, accroche-toi Yvonne ! Le riff brutal nous prend tout de suite à la gorge et ne nous lâche plus. Jouissif ! Voilà ce qu’il nous fallait un bon gros classique pour nous mettre dans le bain. Le public est hyper réceptif et reprend en choeur “I’m staring right back at myseeeelf“.

Dès lors, le concert est lancé pour de bon, on va se prendre une succession de beignes dans la tronche et en redemander. Le groupe enchaîne les morceaux surpuissants issus de NOLA : “Pillars Of Eternity” puis “Losing All” qui dégage méchamment sur scène. Au rayon des bonnes nouvelles : le son est fort et bien gras, le public est à bloc et SURTOUT Phil Anselmo est au niveau, en bonne forme et a l’air super content d’être là. Il sera d’ailleurs très reconnaissant envers le public qui assure bien sur “Losing All”.

Le père Phil s’est assagi, fini le temps où il arrivait complètement déchiré sur scène, arrivant à peine à chanter, et insultant presque ce public de fucking french qui ne comprend que dalle à ce qu’il raconte (d’autant qu’il n’y a pas que des BAC+8 dans la salle). Non là il fait mumuse avec la barbichette de Kirk (moi je m’y serai pas risqué), se montre très communicatif avec son auditoire ; plutôt sympa le mec malgré ses airs de brute.

Les deux morceaux suivants ne sont pas issus de NOLA mais sont très efficaces et l’intensité ne baisse pas d’un pouce. Phil classe le public en deux catégories et résume assez bien la situation : les headbangers du fond (ceux qui secouent la tête de haut en bas) suivent le rythme et devant la scène les insaaane se déchainent dans tous les sens. Le tout reste quand même calme et bon enfant, je m’attendais à voir des pogos de dingue, ce ne fut pas le cas. Quelques slams bien évidemment, on n’est pas non plus à un concert de Larusso…

Phil souligne à juste titre qu’ils ne sont là que pour leur musique, pas de chichi ni d’effets superflus : “JUST MUSIC”. Le “décor” minimaliste se résume en effet aux quatre lettres qui forment le mot DOWN en noir sur fond blanc.

Mister Anselmo présente le morceau suivant comme le premier écrit par le groupe, un titre qui remonte à 1991. Il s’agit de “Temptation’s Wings” et son riff furieusement accrocheur. On continue donc de headbanger comme jamais et on se complait dans ce déchainement de violence pendant que les deux gratteux jouent le feu et que Phil s’égosille avec classe. La redoutable “Underneath Everything” sera le coup de grâce avant le rappel.

Un rappel composé de 4 titres : “Misfortune Teller” pour commencer, que je ne connaissais pas et qui a fait son petit effet.

Puis vient “Hail The Leaf”, dédicacé aux fumeurs de oinj, pourtant pas vraiment ambiance “peace and love” (ben dis donc t’y vas fort dans les clichés là). Un vrai morceau de cinglé aux breaks foudroyants et on s’inquiète un peu pour les fûts de Jimmy Bower qui prennent cher.

Avant-dernier morceau, le moment que choisissent Anselmo et sa bande pour nous jouer le grand classique “Stone The Crow”, fausse ballade tranquille mais vrai grand morceau. Un titre à part dans la discographie de Down. Moins lourd que leurs sons habituels, le riff mémorable de «Stone The Crow » est presque enjoué, aérien, somptueux pour résumer. Le public est en transe et chacun y laisse ses tripes et ses cordes vocales sur le refrain mythique (“I never dieeeed befoooore. Can’t live what happened yesterdaaaay. I never stoned the croooow, noooo.“) Même le solo est repris par la salle où tous les poings sont levés.

Pour conclure en beauté, place à la machine de guerre “Bury Me In Smoke”. Morceau stoner par excellence aux accords écrasants façon massacre à coups de gratte, tout l’inverse de “stone the crow” en somme. Un morceau bâti pour la scène fait de montées fracassantes et de breaks de tueurs. À chaque fois, on croit s’en sortir et c’est là qu’on se reprend une grosse salve d’obus dans la face. Ravageur !

Ben voilà, on a eu ce qu’on voulait. On s’est pris une bonne tarte et on n’en attendait pas moins. Au final sur les 15 titres joués, 9 sont issus de NOLA et personne pour s’en plaindre, évidemment. Tiens d’ailleurs je vais me le réécouter moi…

 

Line-up : Phil Anselmo (chant), Pepper Keenan (guitare), Kirk Windstein (guitare), Patrick Bruders (basse), Jimmy Bower (batterie).

Setlist : Eyes of the south, Witchtripper, Open coffins, Lysergik funeral procession, Lifer, Pillars of eternity, Losing all, Ghosts along the Mississipi, New Orleans is a dying whore, Temptation’s wings, Underneath everything.

Rappel : Misfortune teller, Hail the leaf, Stone the crow, Bury me in smoke.

 

JL

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