Arctic Monkeys – AM (Domino)
Les singes de l’Arctique ont bien changé depuis leurs débuts et leur premier album Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not très cash, rentre dedans, sans calcul, poussé par l’énergie de la jeunesse. Depuis ils ont mûri ce qui est souvent gage de grands progrès et d’évolution positive (le fameux album de la maturité) mais est-ce une bonne chose pour autant ? Pas sûr.
Sur AM (référence au VU du Velvet) qui fait suite au très décevant Suck It And See, les primates jouent toujours la carte du cool mais avec un côté très dancefloor pas toujours synonyme de bon goût. Adoubés par Josh Homme himself (qui en connait un rayon pour pondre des hymnes cool et sexy), la bande d’Alex Turner tente de prendre de l’épaisseur avec des titres très produits.
Ça marche à merveille sur le début de l’album avec l’excellent single “Do I Wanna Know”, efficace en diable qui laissait présager un album tonitruant. L’ombre des Black Keys plane sur ce morceau et sur une bonne partie du disque d’ailleurs. “R U Mine ?” poursuit dans la bonne voie mais derrière les espoirs s’envolent, l’inspiration étant clairement aux abonnés absents.
L’ensemble n’est pas spécialement désagréable mais manque cruellement de folie (comme la gentille ballade “Mad Sounds”). Tout est bien calibré, pas une note qui dépasse. Pas très rock’n roll tout ça… Exit l’insouciance du début, exit aussi le peps et l’enthousiasme contagieux. Malgré quelques bons riffs accrocheurs (“I Want It All”), ça sonne un peu creux pour ne pas dire niais parfois (la pompeuse “No. 1 Party Anthem” ou la trop facile “Why’d You Always Call Me When You’re High”)). Josh Homme a bien tenté de venir en aide à ses potes mais sa participation à “Knee Socks” n’empêche pas le titre de sentir le réchauffé pour ne pas dire la vieille chaussette. Décidemment, on aimerait bien s’emballer mais il n’y a pas grand chose à sauver sur cet album qu’on risque de bien vite oublier.
Les monkeys ne font plus la grimace, ils ont enfilé des costards, se prennent au sérieux mais malheureusement ne parviennent plus vraiment à nous distraire.
JL